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Billet de blog 13 janvier 2015

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Manuel Valls célèbre la couleur des policiers victimes des attentats

Manuel Valls finit son discours à l'Assemblée nationale en évoquant les trois "couleurs" de la "diversité" des policiers morts lors de la cérémonie de la préfecture police. Ses trois couleurs rassemblées sous un même drapeau. Son propos résonne étrangement en reprenant la rhétorique d'une affiche coloniale.

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Manuel Valls finit son discours à l'Assemblée nationale en évoquant les trois "couleurs" de la "diversité" des policiers morts lors de la cérémonie de la préfecture police. Ses trois couleurs rassemblées sous un même drapeau. Son propos résonne étrangement en reprenant la rhétorique d'une affiche coloniale.

Manuel Valls est applaudi par une Assemblée nationale qui admet la possibilité de lois dsicriminatoires : " Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a estimé mardi que si nécessaire, il faudra "restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns", lors de la séance d'hommage à l'Assemblée aux victimes des attentats de la semaine dernière. " (AFP sur LCP)

Donnons plus d'écho dans ce brouhaha fascistoïde à Robert Badinter : "On ne touche pas au coeur de la démocratie sans s’affaiblir". L'ex-ministre de la Justice met en garde contre la tentation d’un "Patriot Act" à la française après les attentats à Paris. "Ne nous laissons pas aller à des ripostes de papier", réagit-il.

Fascisme et terrorisme sont l'expression d'une même dérive libérale. Le terrorisme n'est pas un phénomène extérieur à la société. Ils naissent se développent et s'expriment dans une société. Ils se nourissent des mêmes faiblesses et se développent sur les mêmes causes : l'ignorance, les préjugés, la naïveté, la misère intellectuelle et matérielle, le sentiment d'hostilité, d'humiliation, d'injustice sociale.

La police ne travaille pas efficacement à lutte contre les réseaux de financement d'argent sale, qui finance la criminalité organisée et blanchissent les revenus de leurs activités criminelles (Daech a un budget d'un à deux milliards de dollars par an), mais qu'utilise aussi l'évasion fiscale. La question que pose l'actualité n'est pas de permettre à la police de piétiner les droits individuels mais de réformer le droit pénal en matière d'évasion fiscale, parce que ce qui protège l'évasion fiscale sert aussi au terrorisme, à la corruption.

Le phénomène de violence criminelle organisée trouve une cause objective dans la politique d'austérité qui compromet l'effectivité des droits sociaux et donc l'accès au droit à l'instruction, au droit au logement, au droit à la santé, au droit du travailleur dans le travail, comme en dessine le projet et en affirme la persistance le projet de la loi Macron (Loi Macron : le mépris du banquier). Laquelle politique libérale témoigne d'un très grande mansuétude à l'égard de l'évasion fiscale qui s'élève à 2000 milliards d'euros par an dans l'UE (soit sept fois le budget de la France) sans compter les 200 milliards que coûte la corruption. Cette mansuétude, qui profite à la criminalité organisée violente comme Paris en a connu une explosion ces jours, coûte 150 milliards par an en France.  C'est autant d'argent qui manque à la sécurité et aux droits sociaux.

La régression sociale est prohibée. Les députés qui voteront la loi Macron ne peuvent pas, sans se contredire, condamner sincèrement le terrorisme.

Il y a dès lors une contradiction fondamentale à promouvoir d'un côté une libéralisation économique fondée sur le rapport de force et provoquant la destruction du lien social, d'une part, et, d'autre part, étoffer des services de police. L'aboutissement d'une telle logique paradoxale est de transformer la police en gardienne du libéralisme.

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