"La Cour des Comptes a présenté mardi son état des lieux des finances de l'Etat. Les Sages sont pessimistes : selon eux, la France ne va pas pouvoir respecter son engagement de réduction du déficit. Ce dernier dépassera les 4%, craint la Cour." (JDD). " La Cour des comptes prône la suppression de 30.000 postes par an, en ciblant davantage les hôpitaux et les collectivités. Elle estime que cette mesure devrait s’accompagner d’une augmentation de la durée du travail et des salaires." (Les Echos) Plutôt que de jouer aux divas de l'actualité et d'énoncer des âneries, Didier Nigaud ferait mieux de se concentrer sur l'essentiel de sa fonction qu'il ne remplit pas, ce qui explique le niveau actuel des gaspillages d'argent public dont il a le culot de se plaindre et de rejeter sur les fonctionnaires de base. Il devient impératif de lui faire passer un entretien individuel d'évaluation pour lui faire comprendre qu'il n'atteint pas ses objectifs.
La Cour des comptes devrait plutôt en effet dénoncer systématiquement à la Cour de discipline budgétaire et financière tous les gestionnaires publics qui contreviennent à leurs obligations : " La Cour peut aussi mettre en jeu la responsabilité des décideurs et des gestionnaires publics, lorsqu’elle relève des infractions ou des fautes de gestion. Dans certains cas, elle les juge elle-même et prononce des sanctions, dans d’autres, elle saisit les autorités compétentes pour engager des poursuites - la Cour de discipline budgétaire et financière ou le juge judiciaire. "
Cela éviterait à Didier Migaud de faire une paraphrase inutile sur les conséquences de son abstention à remplir ses attributions, qui ont justement pour objectif de veiller à l'optimisation des allocations des fonds publics, dont le défaut est la principale cause de la politique d'austérité qui ne s'attaque pas aux hauts fonctionnaires qui font mal leur travail, mais aux petits qui le font bien, et qu'il a le culot de mettre en cause ! C'est de la discrimination sociale. Elle est d'autant plus intolérable et indigne qu'elle se justifie par une abstention coupable de celui qui la promeut.
Les 2000 milliards de dettes sont en effet à chercher dans le gaspillage de l'argent public par les gestionnaires publics, qui relèvent du contrôle et des poursuites de la Cour des comptes, pas dans le vivier des agents publics modestes.
Didier Migaud ne contrôle pas ni ne poursuit ces gestionnaires publics avec rigueur, ce qui est sa fonction première, au premier rang desquels se trouvent les préfets. C'est comme le déficit de la sécurité sociale. Les malades coûtent trop cher, mais les escroqueries à la sécu par les cliniques, personne n'en parle ou ne fait rien contre.
Les préfets disposent d'un pouvoir immense en matière de gestion publique mais le contrôle des marchés publics, lesquels sont un gouffre pour l'argent public, n'y fait curieusement l'objet d'aucun intérêt ou effort. Il n'y a souvent qu'un seul fonctionnaire par préfecture pour contrôler tous les marchés publics du département. La corruption sur le dos des comptes publics a de l'avenir. De qui se moque-t-on ? On n'entend pas étonnamment Didier Migaud sur cette incohérence manifeste. Il ne s'en émeut pas alors qu'il le devrait, puisque cela le concerne au premier chef et qu'il a autorité pour contrôler les préfets à qui a le pouvoir d'adresser des injonctions pour les obliger à remplir correctement leurs missions.
Alors assez de baratin. Au boulot. En commençant par se concentrer sur le coeur de métier.
Didier Migaud devrait donc réviser très sérieusement son code des juridictions financières et arrêter de se prendre pour un haruspice de l'économie, pour prendre conscience de la véritable nature de sa fonction et de ce que le pays attend de lui. Il est magistrat financier, pas chroniqueur d'actualité !
NB : en ne le faisant pas, la Cour des comptes contourne l'ordre de la loi qui est impératif - d'ordre public puisque nous sommes dans le droit constitutionnel, fait échec à la loi, qui est une infraction, et préjudicie gravement à l'intérêt général. Avant de donner des leçons au autres, Didier Nigaud devrait donc s'attacher à remplir correctement son office. Il est payé pour ça. C'est son job, son objectif. Il ne le remplit pas. S'il ne sait pas faire, qu'il laisse sa place à un(e) autre.