Didier Migaud est le spécialiste du sophisme poltique, comme il vient d'en faire encore la démonstration à propos de la Sécurité sociale : " Sécu: la permanence des déficits "ronge la légitimité" du système "
Pourquoi un sophisme ?
Parce qu'un déficit s'explique de façon multiple et pas seulement sous l'angle des dépenses.
Didier Migaud se permet d'hypothéquer la sécurité sociale parce qu'il manque 4 milliards d'euros.
Mais Didier Migaud oublie cependant d'évoquer une insuffisance de ressource pour garantir l'effectivité du droit à la santé en France, qui est un droit de l'Homme.
Il y a donc un problème de bonne foi quand on sait que les conclusions de Didier Migaud sont énoncées dans un pays où il y a:
20 milliards d'euros par an de fraudes en matière de charges sociales
32 milliards d'euros par an de fraudes en matière de TVA
80 milliards d'euros par an d'évasion fiscale
Le lecteur constatera que les auteurs de ces fraudes sont les mêmes et qu'ils se partagent donc les 132 milliards d'euros que l'Etat leur laisse se mettre dans la poche tous les ans dans l'indifférence de Didier Migaud.
L'a-t-on en effet entendu réclamer des mesures législatives efficaces pour y mettre un terme ?
Que fait la Cour des comptes, particulièrement Didier Migaud, pour que l'Etat se décide à agir efficacement pour encaisser ces 132 milliards d'euros qui manquent tous les ans à la comptabilité publique, à l'intérêt général, et se comporte enfin en gestionnaire rigoureux conformément au principe de précaution des deniers publics ?
Rien.
C'est étonnant de la part de Didier Migaud qui sait pourtant réclamer des sanctions sévères contre les "fraudeurs" à la sécurité sociale : " Car les outils pour lutter contre cette fraude "sont vraisemblablement insuffisants: il y a des moyens à renforcer, des outils à renforcer, des sanctions plus fortes à prévoir" a indiqué M. Migaud." (Sécu : la permanence des déficits "ronge la légitimité" du système (Migaud) - AFP le 17/09/2014 à 14:20)
Je ne me souviens pas l'avoir entendu dans le même registre à propos de la fraude fiscale.
Didier Migaux a un procureur à la Cour des comptes à qui il peut confier des procédures.
Il existe aussi un super procureur pour les affaires financières.
Il faudrait donc que Didier Migaud se décide à tirer des conclusions cohérentes, s'il ne souhaite pas voir son propre poste de supprimé, puisqu'il ne fait rien d'efficace pour que l'Etat cesse de perdre 132 milliards d'euros par an.
Une perte annuelle de 132 milliards sans que la Cour des comptes ne la dénonce avec véhémence montre que son président coûte anormalement très cher à la collectivité.
132 milliards d'euros représentent le tiers du budget de l'État voté pour 2014
132 milliards d'euros représentent 5% de la dette publique. La collecte de ces 132 milliards permettrait largement à la France de respecter ses engaments européens en matière d'endettement public.
En 2010, selon l'INSEE, le déficit public de la France « au sens de Maastricht » s'est élevé à 136,5 milliards d'euros, soit 7,1 % du produit intérieur brut (PIB). La fraude équivaut aujourd'hui 160% du montant du déficit public. C'est-à-dire que l'Etat fait payer à ceux qui ne peuvent pas se soustraire de l'impôt le coût de ceux qui ont les moyens de tricher.
En quatre ans, l'inaction des pouvoirs publics et la mansuétude de la Cour des comptes ont privé les comptes publics de la France de 528 milliards d'euros ; soit plus du quart de la dette de la France.
Dénoncer, dans ces conditions, un déficit de 4 milliards, c'est mesquin et pas sérieux du tout.
C'est même très gravement indécent quand il s'agit de remettre en cause la couverture sociale de tous les Français. Lui aussi pense qu'il sont des illétrés qui n'ont pas le permis de conduire ?
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Dans le même registre, lire :
L'incroyable arrogance des puissants 17 septembre 2014 | Par fabrice.flipo
Le patron des patrons, Pierre Gattaz, propose quelques mesures "radicales" pour "relancer la croissance" : remise en cause des 35h, suspension partielle du SMIC, réduction des "charges" (c'est-à-dire du salaire socialisé). Et les médias reprennent largement la recette. Mesurons un peu l'extrême arrogance de ces propositions