Un crime se produit sur l'ïle de Beauté attirant les feux de l'actualité, les déclarations plus ou moins subtiles et les commentaires pontifiants habituels.
La Corse est une île économiquement pauvre.
Si la misère peut favoriser la délinquance, en théorie, personne ne s'interroge comment la pègre peut se développer et vivre grassement à partir d'un terroir sinistré économiquement ?
Les ressorts et la logique économique de cette violence sont donc ailleurs.
Cette seule contradiction montre que les causes de la criminalité corse sont à chercher au-delà du rivage azuréen.
Ne serait-il pas temps de dépasser les contes et légendes à l'origine de Colomba de Prosper Mérimée ? Même si toutes les légendes ont un fond de vérité, les Corses peuvent se lasser de se voir réduire à une image d'Epinal qui arrange bien un Etat qui se désintéresse d'eux, voir même se sert d'eux.
Penser que la criminalité en Corse se limite à la Corse est une absurdité. Le chemin du crime en Corse commence à Paris, descend sur Lyon, passe par Grenoble pour s'embarquer de Nice à Ajaccio ou Bastia et repartir dans l'autre sens. Chacune de ces villes se caractérise par un banditisme fort, où les Corses, les Lyonnais, les Italo-Grenoblois, et les Niçois se retrouvent et sont liés. Il faut arrêter de se focaliser sur l'Ile de Beauté comme si elle était un cas à part. Sa criminalité n'est qu'un effet du grand banditisme et des luttes entre les anciens et les nouveaux, comme les règlements de compte ou les affaires de corruption, en témoignent.
D'où l'intérêt et l'importance qu'il y a pour la justice à exhumer les dossiers traités par Neyret, le commissariat de Villeurbanne ou la Bac Nord (etc.) si elle souhaite vraiment y voir plus clair et tirer le fil d'Ariane qui ne manquera pas de s'y trouver.
Peut-être l'aurait elle fait que l'assassinat déploré par l'article de Michel Deléan ne se serait pas produit. Les causes de le criminalité en Corse sont plus à chercher dans les réseaux parisiens et métropolitains liés au Milieu que chez les Corses eux-mêmes, qui ne voient pas souvent un centime des subventions votées à l'Ile parce qu'ils sont détournés et repartent sur le Continent.
Un enquêteur de la PJ financière en Corse m'avait confié que l'ïle est en fait une pompe à finance pour la politique. Tous les partis sont d'accord pour voter toujours plus de subventions, lesquelles leur reviennent dans les poches.
N'est-ce pas pour s'être assis trop lourdement sur les tuyaux de cette pompe à fiance que le préfet Bonnet s'est retrouvé avec une affaire de paillotes brûlées par des ... gendarmes ?
A suivre...
La vendetta dans la littérature : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vendetta_(justice_privée)#Dans_la_litt.C3.A9rature
Fra Diavolo (opéra comique) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fra_Diavolo_(opéra-comique)
" Mediapart a eu accès à la circulaire que la ministre de la justice Christiane Taubira a présentée ce lundi aux magistrats d'Ajaccio, Bastia, Marseille et Paris. Elle préconise une meilleure coordination entre services, davantage d'échanges d'informations, et une plus grande fermeté. " Corse: les quatre objectifs de la circulaire Taubira contre la criminalité par Michel Deléan