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Billet de blog 27 janvier 2015

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Julian Assange illustre la politique de caniveaux des USA et l'incompatilibilité du capitalisme avec les droits de l'Homme

Savoir quand Julian Assange sortira de son ambassade à Londres passe par s'interroger d'abord sur ce que peut bien savoir la NSA sur le personnel politique suédois, par ses écoutes (il n'y a pas que le portable d'Angela Merkel, la présidente Dilma Roussef  ou des diplomates français qui sont sur écoutes).

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Savoir quand Julian Assange sortira de son ambassade à Londres passe par s'interroger d'abord sur ce que peut bien savoir la NSA sur le personnel politique suédois, par ses écoutes (il n'y a pas que le portable d'Angela Merkel, la présidente Dilma Roussef  ou des diplomates français qui sont sur écoutes).

La collecte des facteurs de faiblesse du personnel politique par les services secrets permet, de façon diplomatique et feutrée, de manipuler les gouvernements des pays. Hillary Clinton avait donné des instructions en ce sens, comme Julian Assange l'a révélé sur Wikileaks. Cette pratique est efficace pour convaincre à quelques reniements. " Ok man, tu nous signes le mandat sur les négociations de l'accord transatlantique et on ne dit rien à ta femme sur tes sorties en scooter ! "

Il ne faut pas non plus croire qu'il n'y a que les USA qui s'intéressent à la vie privée des dirigeants. Présenter au scrutin des foutraques, avec les conséquences connues que cela implique, relève de la responsabilité des partis politiques. La sexualité n'est peut-être plus le domaine le plus rentable, vu la libéralisation des moeurs, à moins de tenir quelques coming-out sous la main à l'attention d'un électorat très conservateur. Le facteur de faiblesse le plus rentable serait plutôt aujourd'hui la drogue et la corruption, domaines en pleine expansion, comme le favorise le libéralisme, tant attaché à la libre circulation des capitaux et des marchandises.

Tout cela, n'en déplaise à Nicolas Sarkozy, est totalement étranger au régime des écoutes judiciaires avec lesquelles il tente de faire l'amalgame et semer la confusion. Non. Les écoutes de la DGSI ou de la NSA, comme de n'importe quel autre services secret, quelle que soit la loi qui peut apporter un vernis de légalité, n'ont rien à voir avec une procédure judiciaire, d'autant plus quant le résultat de ces écoutes ne servent pas à poursuivre un criminel, mais un innocent, et à faire chanter un gouvernement, pour faire obstacle aux garanties à un procès équitable et à l'intérêt général.

Le constat de cette dérive établit le caractère fascistoïde de la pensée libérale qui gouverne et soulève la question de l'incompatibilité du capitalisme avec les droits de l'Homme. Le parallèle entre l'émotion de circonstances des chancelleries lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, notamment du premier ministre britannique, et le siège à Londres autour de Julain Assange  permet d'apprécier le peu de sincérité des gouvernements dans leurs déclarations quant à leur attachement à la liberté d'expression.

La liberté d'expression serait libre et sans limite que l'action nocive des services secret en serait notablement réduite.

La situation de Julian Assange permet de supposer que les USA se sont appliqués à curer consciencieusement tous les caniveaux de Stockholm pour y trouver ce qu'il faut afin de faire chanter les gouvernements qui s'y succèdent et les motiver à violer avec persistance le droit international, jusqu'à Genève, devant le Comité des droits de l'Homme, comme l'expose Agathe Duparc, en conclusion de son article "Contre Wikileaks, Google a collaboré avec la justice américaine".

Il doit y avoir quelque chose de bien pourri au royaume de Suède. Ce n'est pas l'objet de ce billet. C'est leur problème et les Suédois sont assez grands pour s'interroger eux-mêmes des incohérences de leur propre gouvernement.

La situation de Julian Assange montre surtout que dans l'ordure, les US, comme l'a révélé Snowden, sont des maîtres éboueurs. Un modèle que Manuel Valls cautionne en justifiant l’accès aux communications électroniques par les Etats.. Au mépris des droits de l'Homme. Le respect de la vie privée et de l'intimité est un droit de l'Homme. Manuel Valls les méprise.

La situation de Julian Assange indique aussi clairement ce qui se prépare.

C'est déjà évoqué dans la presse.

La NSA britannique voit les journalistes comme une menace Par Julien Bergounhoux -Publié le 21 janvier 2015, à 10h43

C'est dans les armoires en France et le projet de loi Macron comporte des mesures pour faire échec aux lanceurs d'alerte (Macron condamne les lanceurs d'alerte au silence) et à la presse, aux journalistes (La Face cachée de la loi sur le secret des affaires, Secret des affaires : journalistes et lanceurs d'alertes risquent d'être réduits au silence).

Le gouvernement avance ses premières mesures antiterroristes, Internet dans le viseur

Le nouveau dispositif de surveillance du net prêt à entrer en vigueur

La DGSI donne de nombreux exemples de sa vocation et de sa prédisposition à jouer la police de la pensée :

Tarnac: instruction pour faux dans un PV des enquêteurs

Affaire des fadettes : Squarcini condamné à 8000 euros d'amende

Avocate giflée par un commissaire de la DCRI: un juge va enquêter

Une journaliste de La Croix entendue par la DCRI)

Christian Paul dénonce les pressions de la DCRI sur Wikipédia

Affaire de Tarnac: l’espion qui bloguait mis en examen).

A bon entendeur, ceux qui sont sur écoutes.

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Best-of 2013 : les révélations d'Edward Snowden Par Sylvain Arnulf -Publié le 31 décembre 2013, à 17h00

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