Quelques jours avec Hitler et Mussoliniest un livre court, étonnant, indispensable. En lisant, on rencontre Hitler d’assez prés, comme jamais, on prend vite conscience de la médiocrité de ces propos ! C’est comme une expérience psychologique, non prévue : comment deux dictateurs réagissent en face à l’art Italien ? Pas besoin de faire un test de Rohrbach, la réaction aux œuvres est suffisamment parlante.
Il y a presque déjà sept ans, je me souviens avoir parlé dans un café d’un projet de film, avec Angelo Caperna,à propos de ce récit. J’étais là pour jouer le producteur, je n’ai fait que l’encourager dans son projet. Angelo voulait tirer des souvenirs de Ranuccio Bianchi Bandinelli - un professeur d’art antique - un documentaire à propos de cette singulière aventure. Comment un illustre inconnu – un homme ordinaire – un intellectuel – accepte de jouer le guide dans Rome et Florence, en 1938, pour commenter les monuments et les œuvres à Mussolini, et à Hitler. Comment prend-il des notes sur les réflexions de la clique Nazi, du Führer, mais aussi de Goebbels, Himmler etc., à l’exception de Goering rester pour garder la boutique ? Comment cet homme, dont la mère était allemande, renonce à organiser un attentat? Sa honte? Comment il vit avec toutes ces questions ? Comment il devient aux yeux du Duce, celui qui connaît tout, parce que ces hommes n’y connaissent rien ? Le projet m’a paru fabuleux, mais je ne lis pas l’italien, et mon ami Angelo n’a pas vraiment cru – avec raison – en ma capacité de produire. Il semble que le film Un homme médiocre en cette époque de prétendus sur hommes soit achevé – j’ai rencontré Angelo, il y a quelques semaines qui m’a promis de m’inviter à la projection. J’ai découvert par hasard qu’il avait aussi participé à la publication, en octobre dernier, du manuscrit inspirant le documentaire. Angelo est cachotier. Et moi je suis laborieux, je me suis mis à lire le livre pour préparer la vision du film d’Angelo. Je n’ai pas été déçu : Unser Fürher ist ein grosser Künstler ! (Notre Führer est un grand artiste !) répétaient les membres de la délégation.
Hitler en aparté confie à l’auteur du livre, son guide, que lorsqu’il aura réglé les problèmes de l’Allemagne, il viendra vivre en Toscane. On a envie de soufflerà Badinelli de conseiller au chef Nazi de suive son instinct : il n’y a aucun intérêt à avoir le pouvoir si ce n’est pas pour faire ce qu’on a envi !
Je lis des articles sur le livre
http://thucydide.over-blog.net/article-hitler-et-mussolini-au-musee-87593679.html
On y entrevoit le fonctionnement de la mentalité totalitaire du dictateur allemand. Son obsession du bolchevisme est telle qu’elle a le don de fatiguer même son hôte. Ainsi, en contemplant le médaillon Doni de Michel-Ange, Hitler s’adresse au Duce en lui disant : « Si le bolchevisme était passé… » Et la suite est donnée par Bandinelli : « Le refrain fut complété par Mussolini, non sans une certaine mauvaise grâce et un haussement d’épaules […] : "Tout serait détruit »
On apprend aussi le rapport de Goering avec les marrons glacés, mais cela n’a pas fait changer la face du monde.
On suit les prophéties de l’auteur qui décrit la guerre qui viendra et on pense alors aux dangers actuels, à l’avenir et à la médiocrité des personnes aux commandes chez nous, aujourd’hui.
Angelo Caperna termine sa postface à propos des sur hommes, ceux qui lèvent le menton, et se croient supérieurs, et il se range dans la catégorie des hommes ordinaires. Le livre lui ne l’est pas.