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Billet de blog 21 janvier 2012

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Voir les sondages 2012 à la lumière de ceux de 2002

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Paradoxalement, pour aborder cette campagne présidentielle 2012, ce sont les sondages de la campagne 2002, que les médias s’empressent d’oublier, qui sont les plus instructifs. Ayons la cruauté (pour la fierté de ces officines de propagande appelées « instituts de sondage ») de les rappeler. En effet, en 2002, tous annonçaient Chirac entre 21% et 18% (résultat 19,88), Jospin entre 17 et 19% ( résultat 16,18) et surtout, l’extrême droite lepienne comprise dans une fourchette de…. 12 et 14,5% (RESULTAT 16,86).

Si je mentionne ces chiffres ce n’est pas simplement pour rappeler que des boutiques essaient de manipuler l’opinion bien qu’une piqûre de rappel ne fasse de mal à personne. Non, mon propos n’est pas là. L’objet est de questionner la séquence soutenue de nouveaux sondages qui, tous, placent sans sourciller Sarkozy devant l’extrême droite lepienne  à près de 23 ou 24%. Ce classement, à la lecture des sondages  des derniers jours du 1er tour de 2002 est très très très étonnant.

En effet, à l’époque, les électeurs comme le montrent les résultats étaient loin d’être enthousiasmés par Chirac… Mais, ce dernier sortait de l’hibernation constituée par la confiscation légitime du pouvoir par Jospin à la suite de la période de cohabitation de 1997, et apparaissait relativement épargné par les décisions prises par la gauche. Ce faisant, malgré une mauvaise campagne, il ne faisait pas l’objet du rejet quasi viscéral que suscite aujourd’hui Sarkozy par une bonne partie de l’opinion qui l’a soutenu en 2007. Or, en janvier 2012, l’extrême droite est créditée par les sondages de 21% (IFOP), nous avons un Bayrou qui semble remonter à 13%(IFOP) et Sarkozy à 23. Ma question est très simple…  Comment expliquer que malgré ce rejet de la part de ses anciens électeurs qui, vraisemblablement, alimentent en grande partie les 21% de l’extrême droite, et dans une moindre part ceux de Bayrou (mais cela existe), Nicolas Sarkozy semble crédité d’un score supérieur à celui d’un Chirac en 2002 ?

Pour ma part, j’ai la faiblesse de croire que de « vrais » sondages existent qui remontent de la DCRI, que ceux-ci sont catastrophiques pour l’Elysée, que c’est panique à bord. Si, on accepte mon hypothèse on comprend mieux qu’il ait été demandé à Guéant de creuser encore plus profond le sillon xénophobe et raciste qui a alimenté la campagne de 2007 et le quinquennat, ainsi que la volonté de ce dernier de se constituer un petit fief de député « au cas où… » il ne serait plus ministre ou conseiller en 2012. Cela explique encore le soutien type « corde du pendu » de la part des ministres (excepté certains d'entre eux bien connus et recasables nulle part hors de la Sarkozye), du recentrage des députés  de droite sur leur circonscription (« sauvons les meubles »). Nous ne sommes pas à l'abri de bien des  surprises. Et si l'opinion de droite, voyant que c'est foutu pour Sarkozy, basculait pour "Bayrou"? Après tout, Giscard en 1974 avait été élu un peu de cette façon face aux  gaullistes  UDR marqués  par le SAC, la censure, les affaires bien crapauteuses de l'immobilier gaulliste  (cela ne vous rappelle rien Aranda?).

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