Dimanche 22 mars s’est réuni à Saint-Pétersbourg à l’invitation du parti Rodina (Patrie) le Forum Russe International Conservateur (sic !)
Etaient présents des représentants des partis Alliance pour la Paix et pour la Liberté et British Unity pour l’Angleterre, Svenskarnas Parti pour la Suède, Danskernes Parti pour le Danemark, Democracia nacional pour l’Espagne, la Parti National-Démocratique pour l’Allemagne, Forze Nuova et Lega Lombarda pour l’Italie, Ataka pour la Bulgarie, Aube Dorée pour la Grèce…
Il s’agissait avant tout de manifester son soutien à la politique internationale de la Russie dans sa lutte contre l’hégémonie américaine. Le site des organisateurs place en devise du forum une formule de Poutine prononcée lors de la dernière réunion du Club Valdaï sur la nécessité de défendre l’identité religieuse et sexuelle de l’Europe.
Avant d’être interrompu par une fausse alerte à la bombe, le forum travaillait sur ce thème des valeurs européennes en danger.
Les organisateurs ont précisé que les militants néonazis réunis à Saint-Pétersbourg n’avaient rien à voir avec les « vrais » fascistes qui combattent du côté ukrainien. L’extrême droite européenne devient de plus en plus difficile à comprendre…
Le porte-parole du Kremlin Peskov a reconnu que le président Poutine était au courant mais a refusé de faire d’autres commentaires.
Saint-Pétersbourg a été victime d’un blocus terrible lors de la Seconde Guerre Mondiale, environ un million de ses habitants a péri alors des conditions épouvantables. Cette tragédie est ces derniers temps régulièrement instrumentalisée par le pouvoir dans sa campagne patriotique pour légitimer l’annexion de la Crimée et l’agressivité de sa politique étrangère. Le discours officiel est que la Russie est à nouveau engagée dans un combat à mort contre le fascisme renaissant en Europe. On s’étonne dans ses conditions que la ville martyre accueille, sans la moindre protestation, officielle ou pas, une réunion de fascistes, de racistes et de négationnistes notoires.