La guerre de Crimée (1853-1856) aura finalement servi à une chose : elle a permis la création d’un réseau d’observatoire météorologique international ainsi que l’instauration des premières prévisions météorologiques.
Cette guerre qui débute au milieu de l’année 1853 fait suite à un conflit religieux entre la Russie et la France à propos de la protection des lieux saints de Jérusalem, alors sous domination Turc. Mais cette querelle est bien entendu un prétexte. En effet, la Russie souhaite ardemment réaliser le rêve de Pierre le Grand, à savoir avoir un accès à la méditerranée en prenant Constantinople et en contrôlant les détroits. Sauf que leurs intérêts s’opposent à ceux de l’Angleterre qui souhaite garder le contrôle de la route des Indes en préservant l’intégrité de l’Empire Ottoman alors « L'homme malade de l'Europe ». Revenons à la querelle ; la France obtient de l'Empire Ottoman le rôle de protecteur des lieux saints de Jérusalem. Mais la Russie orthodoxe proteste immédiatement et lance un ultimatum à l’Empire Ottoman. Celui-ci ne cède pas. Les troupes Russes envahissent des provinces balkaniques vassales des Turcs qui leur déclarent la guerre. Mais la flotte turque est rapidement détruite. La France et l’Angleterre prennent peur et s’allient (une fois n’est pas coutume) et leur marine pénètre dans la Mer Noire pour protéger les côtes turques. S’en suit le long et terrible siège de Sébastopol en Crimée où les Russes se sont enfermés.

A l'assault de la citadelle de Malakoff, à Sébastopol.
Quel rapport avec la météorologie ? Le voici : Le 14 novembre 1854, la flotte anglo-française est fortement touchée par une tempête et 41 navires coulent. Parmi ceux-ci le fleuron de la flotte tricolore ; le Henri-IV Ce désastre conduit Urbain Le Verrier, alors directeur de l’Observatoire de Paris, à demander auprès de Napoléon III en février 1855 la création d’un service météorologique télégraphique. Celui-ci approuve sans attendre, car l’avant veille, une autre tempête emporta La Sémillante, une frégate, avec des 700 soldats, non loin de Bonifacio. Ce fut la plus grande catastrophe maritime en Méditerranée. Urbain Le Verrier met donc au point un réseau européen d'information et d’observation météorologique. La première carte de prévision de l’Europe est publiée en 1863. Ce service météorologique est composé alors de 70 centres météorologiques européens, qui fournissaient des prévisions maritimes sur 24H.

Urbain Le Verrier (1811-1877)
On retiendra de cette guerre complètement inutile la célèbre phrase de Mac Mahon « J’y suis, j’y reste » qu’il prononça le 7 septembre 1855 soit 3 jours avant la chute de Sébastopol et la défaite Russe.
Rémy.