A l’attention de Monsieur Stéphane Hessel
La présentation de vos vœux pour la France m’a apporté espoir et énergie pour continuer le combat contre le pouvoir actuel qui apparaît comme illégitime tant il contrevient à la Constitution de la 5e République.
Vous avez exalté la Résistance à l’occupant lors de la dernière guerre, magnifié l’œuvre du Conseil National de la Résistance en 1944 et appelé le peuple à « l’indignation » face aux attaques dont est l’objet, aujourd’hui, ces idéaux.
Grâce à vous, j’ai été confirmé dans ma certitude que la flamme de la révolution française était encore vivace et dispensait toujours et encore l’espoir du retour des valeurs qui font la République.
J’ai donc diffusé cette vidéo le plus largement possible.
La question se pose si, aujourd’hui, je le referais.
Pourquoi ?
Le matin du 3 janvier, au cours d’une interview sur France inter, vous avez déclaré soutenir Martine Aubry pour le poste le plus haut de l’Etat, M. Strauss Kahn venant en second.
Il m’a semblé voir la flamme dont il a été question se transformer en un « quinquet de lanterne ».
Votre indignation s’arrêterait-elle au seuil d’une élection fût-elle présidentielle ?
J’imaginais qu’elle était universelle.
Seriez-vous aveugle et sourd pour n’avoir pas perçu la petite musique des prétendants à l’investiture du parti de vos deux favoris, attaquer, comme pendant une guerre, celle-ci de classe, les acquis du monde du travail ?
Seriez-vous aveugle et sourd, aussi, devant les dégâts d’une institution qui, partout dans le Monde, n’a fait que semer malheur et désolation et impose à la Grèce, au Portugal ou à l’Irlande des mesures draconiennes de démolition sociale sous la houlette de la Commission européenne et du FMI. Comment pouvez-vous donner crédit à M. Strauss-Kahn qui promeut les désastres sociaux dans ces pays.
Seriez-vous aveugle et sourd pour ne pas dénoncer le sort fait à un homme (vous le reconnaîtrez) par les thuriféraires tarifés des médias aux ordres qui le place au niveau de la fille du père du FN, elle qui ne rêve que de confiner les Français, de bonne « race » (d’au moins de deuxième génération) derrière des frontières closes, en expulsant les étrangers, ces galeux alors que cet homme n’a à la bouche que ces nobles mots : « Suffrage universel, Valeurs de la République, Justice sociale, Démocratie » et qui lutte de toutes ses forces pour unir les Partis de Gauche en un Front de Gauche comme ils l’ont été lors du Front populaire.
Vous, qui vous piquez de poésie, connaissez certainement l’ode à son Parti qu’un des plus grands poètes français a écrit : « …Mon parti m’a rendu les couleurs de la France… »
Je crains fort que « l’indignation sélective » ne ternisse, pour longtemps, les couleurs de la Gauche.
Veuillez croire, Monsieur, à mes respectueuses salutation