Oh ! Militant des Droits humains, d’antan,
Aujourd’hui, maladroit Président,
Qui fut terni par ses déclarations,
Ses bourdes, ses funestes actions,
Ses revirements, ses contradictions,
Ainsi que ses déplacées appréciations,
Qui n’ont fait que diviser la Nation,
Ignare des prérogatives de nos institutions,
Grisé par le luxe et son flamboiement,
Jusqu’à oublier ses premiers fondements
Qui ont fait de lui ce qu’il est, à présent,
Je vous dis, aujourd’hui, tant qu’il est temps,
Il vous reste une issue, une solution
De la dernière chance, une ultime occasion
Pour redorer votre aura, votre blason :
C’est de gracier notre prisonnier d’opinion,
Jabeur MEJRI dont Amnesty a fait l’adoption,
Comme le prouve ci-dessous sa Pétition,
Jabeur MEJRI qui croupit dans nos prisons,
Depuis déjà dix mois et un an,
Sans être ni rebelle, ni contrevenant,
Et qui en a pris pour plus de sept ans
Pour avoir exprimé ses convictions,
Pour avoir usé, pacifiquement,
De sa liberté de pensée et d’expression,
Dans un pays des Droits et des Libertés, soi-disant,
Pays berceau de l’Arabe Printemps,
Pays où vous êtes le premier commandant,
Vous qui aviez gracié, jusqu’à maintenant,
Des terroristes, des délinquants,
Des pédophiles, des trafiquants,
Et même des condamnés pour crime de sang,
Graciés dont le nombre, actuellement,
Est près de douze mille cinq cents
Monsieur le Président, avec votre permission,
Je vais vous rappeler, en substance, votre intervention,
Caractéristique de votre subtile imagination,
Auprès de l’américain Council on Foreign Relations
Concernant cette honteuse condamnation :
« La société tunisienne a ses traditions,
Pour le gracier, il faut attendre "le bon moment "
Si je décide de le libérer présentement,
Je l’exposerai, dangereusement
À la vindicte de nos salafistes, à ces méchants
Aussi, quand arrivera ce "bon moment",
"Et hop" je procède à sa libération»*
Plus le temps passe, plus vos tergiversations
Sur sa grâce confirment soit votre aliénation,
Soit votre entière subordination
Aux créanciers de votre inespérée fonction,
À ceux-là mêmes qui œuvrent à notre anéantissement,
En tant qu’exception dans le Monde Arabo-musulman,
Pour qui les objectifs de notre Révolution
Sont loin, très loin de leurs préoccupations,
Ceux-là pour qui celui qui critique la religion,
Même par un petit graffiti ou dessin brouillon,
Dans l’intimité de sa maison,
Dans l’intimité de ses sociales relations,
Est un apostat, un mécréant
Qui ne doit mériter ni grâce, ni pardon
N’oublions pas Jabeur MEJRI, car, l’oublier, c’est s’accommoder des atteintes à nos propres libertés d’opinion et d’expression !
Jabeur MEJRI est l’une des victimes de la dégradation des libertés d’opinion et d’expression dans notre pays, dégradation qui touche, principalement, les journalistes, les artistes et les blogueurs.
Jabeur MEJRI est emprisonné pour ses messages sur les réseaux sociaux
Du 6 au 16 décembre 2013-10 JOURS POUR SIGNER,
Agissez pour Jabeur MEJRI avec Amnesty International,
et ce, dans le cadre de la mobilisation mondiale d’Amnesty International pour défendre les personnes dont les droits sont bafoués
Signez et diffusez, s’il vous plait, la Pétition ci-dessous adressée au Président de la République tunisienne Moncef Marzouki :
http://www.10jourspoursigner.org/jabeur-mejri
Salah HORCHANI
* C’est incroyable, mais vrai ! Son intervention, plus précisément, est :
« Je suis très choqué par l'affaire Jabeur MAJERI et par sa condamnation à sept ans de prison. Mais, d'un autre côté, il faut tenir compte du fait que la société tunisienne est très conservatrice et a ses traditions, il faut attendre le bon moment [pour le gracier]. En plus, avec tous les salafistes que nous avons, ce serait dangereux pour lui [de le libérer]. J’attends encore quelques mois et hop (sic), je le libère »,
que l’on peut retrouver dans la vidéo suivante :