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Billet de blog 27 janvier 2014

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Quand le Président tunisien Moncef Marzouki festoie aux frais du Peuple et loin du Peuple !

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À  l’occasion de la  signature, aujourd’hui lundi 27 janvier 2014, de la Constitution de la Deuxième République tunisienne, le Président Moncef Marzouki, dont le parti (le Congrès Pour la République), rappelons-le pour l’Histoire, a boudé, pour ne pas dire essayé de saboter*, le Dialogue national qui a conduit à l’achèvement de cette Constitution, s’est fait remarquer :

1. lors de la cérémonie  de signature de ladite Constitution, au Bardo, sous la coupole de l’Assemblée Nationale Constituante :

2. lors de son auto-invitation au Palais de la Kasbah (siège du Premier ministère) pour rappeler son allégeance au parti de ceux à qui il doit son statut de Président provisoire de la République (au cas où !), et ce, en falsifiant, à travers son discours soi-disant improvisé, la genèse de cette Constitution en attribuant faussement le rôle principal au Gouvernement Ali Larayedh, Premier ministre islamiste démissionnaire, démissionnaire suite à l’échec de sa gouvernance et sous la pression de la mobilisation des forces modernistes : 

http://www.youtube.com/watch?v=EkLuSh70pv8

En effet,  le Président Moncef Marzouki  déclare dans cette vidéo qui reprend son discours :

 « J’ai tenu à venir à cet instant, en ce lieu [le Palais de la Kasbah] parce que je connais le rôle important, le rôle central joué par ce Gouvernement, par [son chef] Ali Larayedh lui-même  dans le sauvetage  de la patrie. C’est pour cette raison que j’ai tenu à venir pour dire la vérité devant le Peuple. [Cette Constitution est une victoire] (..) et ce Gouvernement a construit cette victoire et ce Gouvernement part maintenant victorieux» (sic).

C’est de la falsification, pure et simple, de l’Histoire, en direct et en temps réel ! Car, la mouture finale moderniste de ladite Constitution a été obtenue grâce à la formidable mobilisation continue des forces démocratiques de tous bords (composantes de la société civile et partis d’opposition) dont le point d’orgue fut le « Sit-in du départ du Bardo » (sous-entendu,  le départ du Gouvernement dirigé par Ali Larayedh) déclenché par l’assassinat du martyr Mohamed BRAHMI, mobilisation qui a mis échec et mat le Projet de Constitution brun-vert  défendu par le parti islamiste Ennahdha et ses alliés. Cette victoire montre que la société civile tunisienne, en osmose avec les partis démocratiques, a été et sera le véritable garde-fou, sans compromis, contre les projets des fous de Dieu de toutes nuances.


3. lors de la somptueuse cérémonie, au frais du Peuple et loin du Peuple, qu’il a organisée au Palais  Présidentiel de Carthage intra-muros, à l’occasion de cette signature : invités qui se comptent par centaines, orchestres et chœurs civils, fanfare militaire en tenue de parade et en grande pompe, spectacles aérien et aquatique variés, feu d’artifice, petits fours, délicieuses  boissons,… La photo ci-dessous représente une vue du début de cette cérémonie, l’unique festivité, à l’occasion de ladite signature, qui a eu lieu à travers tout le pays :

S’agit-il d’une récupération politique d’un évènement historique national majeur, pour entretenir son ego, et/ou d’une campagne pour les élections présidentielles avant l’heure ?

Salah HORCHANI

*À l’attention des Facebookeurs arabophones :

https://www.facebook.com/photo.php?v=579115755499697

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