Voici une lettre. Elle est, par son attachement à un cas pariculier, une analyse générale et universalisable des conséquences de l'organisation des 2 heures de soutien et de la suppression dès 2009 de 3000 postes de RASED (Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté). Le rapport de Révision générale des politiques plubliques préconise la suppression pure et simple des 24.500 postes...Il ne s'agit pas moins de l'abandon de l'égalité à l'école.
Ecole XXXX
A l’attention de XXXXXX
Inspecteur de l’Education Nationale
Objet : soutien et ramassage scolaire
Monsieur l'Inspecteur de l’Education Nationale,
Nous souhaitons attirer votre attention sur un problème lié à la mise en place des heures de soutien.
Nous nous étions déjà inquiets en Juin, quand nous avons compris que ces heures ne pourraient se faire entre 12h et 14h, de l’impact sur nos élèves prenant le bus. Il s’avère aujourd’hui que nos inquiétudes étaient fondées.
En effet, nombre de nos élèves prennent le bus le matin et à la sortie des classes. Les heures de soutien nous ayant été imposées de 16h30 à 17h30, le soutien ne peut bénéficier à ces élèves prenant le bus uniquement si leurs parents sont disponibles et dans la capacité de venir les récupérer à 17h30. Nous trouvons cette situation injuste pour ces élèves et ces familles.
Nous vous joignons une copie d’un refus de soutien d’une maman qui illustre très bien ce problème. L’un de ses neuf enfants vient de rentrer en CP et présente d’importantes difficultés. Il aurait grandement besoin du soutien. Cependant, même consciente de ces difficultés et souhaitant que son enfant bénéficie de toute l’aide nécessaire, cette maman est dans l’impossibilité d’accepter le soutien pour son fils. Elle n’a pas de véhicule, habite hors de la ville et vient d’arriver d’une autre région.
Cette situation particulière n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Nous sommes révoltés par cette injustice : le soutien scolaire n’est, dans les faits, pas accessible à tous les élèves contrairement à l'aide que peut apporter le RASED promis à disparition. Ainsi sonne le glas de l'Egalité Républicaine.
Nous pensons qu’une plus grande souplesse dans la mise en place des horaires de soutien pourrait permettre de régler cette injustice.
Nous espérons, Monsieur l’Inspecteur, que vous prêterez la plus grande attention à ce courrier.
Nous vous prions Monsieur l'Inspecteur de l’Education Nationale, d'agréer nos sentiments les plus dévoués au service public et laïque de l'Education nationale.
L’équipe enseignante de l'école XXXXX
Copie à : Monsieur le Député de la IV circonscription et à Madame le Maire de Lodève
Cette lettre a été rédigée par une collègue et tous ceux de l'école la signe.
Copie, aussi, aux lecteurs de Mediapart.