Le texte qui suit est la transcription du discours que Gregor Gysi du parti Die Linke a tenu devant le Bundestag, le Parlement allemand, le 13 mars 2014, à la veille du referendum en Crimée.
Je ne partage pas les prémisses de ce discours, étant donné que je n'ai pas de preuve que Poutine projetterait de mener une offensive de la Russie vers l'Europe, et je pense que la stratégie offensive à l'égard de la Russie soit à rechercher plutôt dans les plans d'expansion de l'Otan. Cela, au détriment des Européens mêmes. M. Gregor Gysi développera amplement ce sujet.
Sur la légitimité du referendum en Crimée, je ne suis pas non plus pleinement d'accord avec lui : le coup d'état du 22 février avec la participation de la Cia, justifierait à mon sens le choix d'un peuple à vouloir se protéger du fascisme, sans avoir à verser son sang*.
Au-delà de ces divergences, ce discours a une valeur exemplaire pour l'Européenne que je suis. Il a une valeur argumentaire et une valeur critique. Elles sont l'une la conséquence de l'autre. C'est un discours qui contient une grande cohérence, chose à laquelle nos politiciens nous ont à tel point déshabitués qu'on en a presque oublié le sens. La cohérence d'un discours est un bien pour l'homme. C'est par le langage que l'être humain ouvre son futur, enlève les obstacles, résout les problèmes sans recourir aux armes, après lesquelles de toute manière et s'il sera encore en vie, il lui faudra revenir à la négociation, à être obligé avec son prochain, et non pas un loup.
Gregor Gyzi se désolidarise clairement et sévèrement du chef de son gouvernement, il n'a pas peur de dénoncer la position paradoxale, et par là dangereuse, adoptée par l'UE non seulement dans cette crise mais depuis la fin de la Guerre Froide : combien cette position soit erronée sur le fond, combien il ait fallu biaiser, mentir et maintenant même dénier l'évidence, n'ayant plus d'égard vis-à-vis de l'opinion publique à laquelle il faille cacher même le fascisme qui monte au sommet d'un état, pourvu de défendre des intérêts qui ne sont nullement ceux de la population, ni européenne, ni ukrainienne.
Il faut partir de ce coup d'état donc, même si partir de là révèle brutalement la complicité criminelle et les visées expansionnistes de l'Europe et des Usa. Attribuer ostensiblement à Poutine cette volonté de domination, vise uniquement à essayer de légitimer auprès de l'opinion publique européenne et américaine, la responsabilité de son choix guerrier, aboutissant inévitablement à une répression féroce de la population et à sa division en camps opposés et meurtriers.
Comment sortir de cette impasse ?
Les solutions proposées par Gregor Gyzi ne sont pas fantaisistes, fédéralisme, confédéralisme et même partage du pouvoir entre deux présidents, un pour l'Est de l'Ukraine et un pour l'Est. Ce sont celles de ce qu'on appelle en Occident les "pro-russes terroristes". Combien sont-ils les politiciens européens qui ont osé proposer les mêmes solutions préconisées par les représentants des républiques auto-proclamées du Donbass ? combien sont-ils ceux qui comme Gregor Gysi, se sont refusés de persister à jeter de l'huile sur le feu, à attiser les haines ethniques, tout en laissant que les oligarques locaux oeuvrent en sous-main ?
Je voudrais juste qu'on les entende plus nombreux. Si les chefs de nos gouvernements ne sont pas en mesure de prendre la voie de la raison, et donc de la paix, alors c'est à l'opposition démocratique que revient ce rôle, cela dans la plus pure tradition kantienne.
Je me suis servie de la version italienne du discours de Gregor Gyzi qui paraît en sous-titrage dans un des enregistrements vidéo de ce discours. Elle présente forcément quelques erreurs, faute d'en avoir trouvé une version officielle. Celle reproduite ci-dessous est sous-titrée en anglais.
Nos dirigeants prétendent fonder une Europe politique sans donner au public européen la possibilité de comprendre la vie politique européenne censée être fondée sur le pluralisme. C'est vrai qu'il y a quelques exceptions, par exemple les émissions sur France Culture d'Hervé Gardette, "Du grain à moudre", ces dernières semaines consacrées plus particulièrement aux élections. Mais c'est vraiment aux citoyens européens de prendre l'initiative. La barrière linguistique est une frontière qui coupe l'Europe d'elle-même. Transformons cet obstacle en une source d'enrichissement réciproque, le réseau nous le permet, ce n'est qu'ainsi que nous pourrons dépasser les barrières culturelles que les oligarques persistent à ériger sur le chemin de l'émancipation collective.
http://www.youtube.com/watch?v=pculDDRKHdg
"J'ouvre la séance et donne la parole au collègue Gregor Gysi de Die Linke"
Monsieur le Président, honorables collègues, Poutine veut résoudre militairement la crise ukrainienne, il n'a pas la conception que les problèmes de l'humanité n'ont pas à être résolus ni avec les soldats, ni avec les armes, mais au contraire. Même les problèmes de la Russie ne peuvent être résolus de cette manière, sa manière de penser et ses actions sont erronées, nous le combattrons avec force.
Cependant, c'est la même manière de penser qui en Occident a prévalu ou prévaut : Yougoslavie, Afghanistan, Iraq et Libye. A la place du conflit entre systèmes économiques deux intérêts opposés prévalent maintenant, entre Usa et Russie, nonobstant que la guerre froide soit finie, le conflit d'intérêts peut conduire à entreprendre des voies semblables, les Usa veulent avoir plus d'influence et défendent ce qu'ils ont, la Russie veut avoir plus d'influence et défend celle qu'elle a déjà, brièvement, pour ce qui concerne la Russie, Georgie, Syrie, Ukraine.
Même en condamnant l'action de Poutine, il est nécessaire regarder aux raisons de l'aggravation de la situation, je le dis sans tourner autour des mots : tout ce que l'Otan et l'Ue pouvaient faire d'erroné ils l'ont fait !
Cela commence avec Gorbatchov en 1990, sa proposition était de créer une maison européenne commune, d'effacer l'Otan et le Pacte de Varsovie, et de vivre dans la commune stabilité, ensemble avec la Russie, cette chose a été refusée par l'Otan en disant : l'effacement du Pacte de Varsovie c'est ok, et de l'Otan comme alliance défensive a été crée une alliance offensive.
La deuxième erreur pendant l'unification allemande, le ministre des Affaires Etrangères américain, notre ministre des Affaires Etrangères d'alors, Genscher, et les autres ministres des Affaires Etrangères, déclarèrent devant Gorbatchov qu'il n'y aurait eu aucun élargissement de l'Otan à Est. Cette promesse n'a pas été maintenue. Il y a eu un élargissement véhément de l'Otan vers la Russie. Le ministre américain de la Défense d'alors, Robert Gates, commenta l'annexion hâtive des états de l'Europe de l'Est à l'Otan comme une lourde provocation. Ce n'est pas moi qui l'ai dit mais l'ex ministre de la Défense américain !
Et nous voilà arrivés à la troisième erreur : la décision de placer des missiles en Pologne et dans la République Tchèque. Le Gouvernement russe dit : cette action concerne notre sécurité nous n'en voulons pas. Mais l'Occident s'en est désintéressé et cela a été quand même fait. En outre, l'Otan a violé plusieurs fois le droit international avec la guerre en Yougoslavie.
La chose concerne même notre Chancelier d'alors, M. Schoëder. La Serbie n'avait attaqué personne et il n'y avait aucune résolution du Conseil de Sécurité de l'Onu. Cependant ça a été le premier bombardement après 1945, auquel a participé l'Allemagne réunifiée. Les citoyens du Kosovo décidèrent par un referendum la séparation de la Serbie. A l'époque j'ai critiqué fortement cette violation du droit international, et à propos du Kosovo j'a dit: vous êtes en train d'ouvrir un vase de Pandore.
Si vous autorisez le Kosovo, vous devrez faire de même pour toutes les autres Régions. Mais je fus insulté, je ne fus pas pris au sérieux, parce que vous pensiez, en vainqueurs de la Guerre Froide, que les vieilles règles ne fussent plus valables. Je vous dis : les Basques se demandent pourquoi ne pas décider par referendum si continuer à faire partie de l'Espagne ou moins ? les Catalans se demandent pourquoi ne pas décider par referendum si continuer à faire partie de l'Espagne ou moins ? naturellement la demande maintenant se la posent aussi les citoyens de Crimée.
A travers la violation du droit international on peut créer dans le droit traditionnel aussi un nouveau droit international. Ceci vous le savez tous. Je persiste à croire que la scission de la Crimée soit une violation du droit international, ainsi comme l'a été celle du Kosovo. Je savais que Poutine aurait fait appel au Kosovo et il l'a fait. Maintenant vous Madame la Chancelière, vous dites : la situation est totalement différente. C'est même possible. Mais vous conviendrez que toute violation est une violation, ma chère M.me Roth, demandez au juge, si un vol pour de nobles raisons confronté à un vol pour des motifs déshonorants n'est pas un vol, et il répondra qu'il est néanmoins un vol. C'est le problème ! M. Struck dit : l'Allemagne défend la sécurité nationale sur l'Hindu Kush. Maintenant Poutine dit : la Russie doit défendre la sécurité nationale en Crimée. L'Allemagne n'envoya pas de troupes sur l'Hindu Kush, même parce que c'était trop loin. Et j'ajoute : lorsque beaucoup de violeurs du droit international accusent les Russes de violer un droit international, ils n'apparaissent pas opportuns et crédibles. C'est celle-ci la réalité avec laquelle nous avons à nous confronter.
Obama et Vous, M.me la Chancelière, vous parlez de souveraineté et d'intégrité territoriale et des états. Mais les deux principes ont été trahis, en Serbie, en Iraq, en Libye. L'Occident croit pouvoir violer le droit international parce que la Guerre Froide est finie. Les intérêts de la Chine et de la Russie sont grossièrement sous-évalués. Vous avez traité la Russie de Eltsine, qui était souvent saoul, avec peu de sérieux. Mais maintenant la situation a changé ! Maintenant vous faites appel mais trop tard, aux règles basilaires du droit international, qui se sont déterminées avec la Guerre Froide. Je suis heureux que vous vous soyez aperçus (qu'elles existent, n.d.t.). Mais elles doivent valoir pour tous ! Il n'y pas d'autre issue.
Venons-en au tir à la corde sur l'Ukraine entre l'UE et la Russie. Les deux ont pensé et agi de la même manière. Barroso, le président de la Commission Européenne a dit, (ou bien l'Ukraine) fait une union commerciale avec la Russie ou bien avec nous ! il n'a pas dit avec les deux, mais avec l'une ou avec l'autre ! Poutine a dit : ou bien (l'Ukraine) fait une union commerciale avec l'UE ou bien avec nous ! les deux ont eu la même alternative. Ceci a été une erreur désastreuse depuis les deux parties. Aucun ministre européen des Affaires Etrangères n'a essayé de dialoguer avec le Gouvernement russe et à en reconnaître les légitimes intérêts de sécurité nationale. La Russie a toujours craint que les rapports plus étroits avec l'UE puissent amener l'Otan en Ukraine. Elle s'est toujours sentie encerclée. Mais chacun a toujours continué à faire ses propres intérêts en Ukraine. Les ministres des Affaires Etrangères de l'UE et de l'Otan n'ont pas pris en considération l'histoire de la Russie et de l'Ukraine. Ils n'ont jamais compris la signification de la Crimée pour la Russie, la société ukrainienne est profondément fracturée, même cela ils ne l'ont pas pris en compte. Cette profonde fracture s'est montrée déjà pendant la Deuxième Guerre Mondiale et elle se montre aujourd'hui. L'Ukraine de l'Est tend vers la Russie. L'Ukraine de l'Ouest tend vers l'Occident, et pendant ce temps en Ukraine il n'y a pas une seule figure politique en mesure de représenter ensemble les deux âmes de la société, c'est celle-ci la triste vérité.
Ensuite il y a le Conseil de l'Europe et l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération de l'Europe, l'OSCE. Les deux ont été totalement sous-évaluées par Vous, M.me la Chancelière et M. le Ministre des Affaires Etrangères. Les financements pour ces organisations ont été progressivement réduits, parce que selon vous elles ne sont pas importantes, mais ce sont les seules organisations européennes dont font partie soit la Russie soit l'Ukraine. Voilà pourquoi nous devons les renforcer même financièrement, et nous ne devons pas délirer d'exclure la Russie, ceci serait terriblement hors lieu.
Nous avons vécu une forte exacerbation de la situation sur la place Maidan, nous avons vu des tireurs d'élite et beaucoup de morts, il y a beaucoup de versions, dans ces situations on dit beaucoup de mensonges. Pour cela nous proposons de créer une commission d'enquête internationale. Nous, mais avant, tous les Ukrainiennes et les Ukrainiens, ont le droit de savoir ce qui s'est passé et qui doit en répondre. J'apprécierais positivement si Vous M.me la Chancelière, vous montriez votre accord. Sur la place Maidan il y avait beaucoup de démocrates mais aussi beaucoup de fascistes. L'Occident y a pris part directement et indirectement. Le ministre des Affaires Etrangères allemand Steinmeier, celui français et celui polonais ont fait un accord avec Yanoukovitch et l'opposition. Maintenant vous dites M. le Ministre, que Yanoukovitch aurait rendu nul l'accord par sa fuite. Ceci est faux ! Les gens sur la place Maidan ont annulé l'accord par une large majorité, et Vous M. le Ministre, n'avez même pas soutenu l'accord devant la place. C'est après l'annulation de l'accord, que Yanoukovitch a quitté Kiev. Après le Parlement s'est réuni et a décidé pour l'expulsion avec 72,88% des voix. Mais la Constitution prescrit 75%. Vous, M. Röttgen et les autres maintenant vous dites : mais qu'est-ce jamais quelques points de pourcentage en plus ou en moins. On ne peut quand même pas respecter en tout et pour tout la Constitution pendant une révolution ! Maintenant Poutine fait appel à cette Constitution et dit : il manquait la majorité constitutionnelle pour l'expulsion. Et il s'appuie en cela sur les lettres que lui envoie Yanoukovitch. Au-delà de ça : pendant la votations au Parlement il y avait tout autour des hommes armés. Ceci n'est pas du tout démocratique. Même pendant le referendum de dimanche prochain en Crimée il y aura des soldats armés tout autour, même ceci n'est pas trop démocratique. La chose la plus intéressante est que Vous, M.me la Chancelière, vous dites qu'un tel referendum est prohibé par la Constitution ukrainienne. Quand alors est-il valide et quand ne l'est-il pas ? Pour l'expulsion du Président elle ne vaut pas et pour le referendum soudainement si, vous acceptez toute la Constitution ukrainienne ou bien seulement dans quelques unes de ses parties, celles qui vous arrangent ? C'est une modalité que je connais et qui ne me plaît pas.
Un nouveau Gouvernement a été constitué tout de suite reconnu par le président Obama, par l'UE et par notre Gouvernement, M.me Merkel ! Le vice-Premier Ministre, le Ministre de la Défense, le Ministre de l'Agriculture, le Ministre de l'Environnement, le Procureur Général - sont fascistes ! le chef du Conseil de Sécurité Nationale est un co-fondateur du parti fasciste Svoboda. Les fascistes recouvrent les fonctions les plus importantes. Par exemple dans le secteur de la sécurité nationale. Et les fascistes n'ont jamais cédé le pouvoir de leur volonté spontanée après l'avoir obtenu. Notre Gouvernement aurait du moins du mettre des balises sur la base de notre histoire. Lorsque l'FPÖ de Heider monta au pouvoir en Autriche nous coupâmes les contacts et ainsi de suite. Et contre les fascistes en Ukraine nous ne faisons rien ? Svoboda a des contacts très étroits avec le NPD et d'autres partis nazis en Europe, le porte-voix du parti Oleg Tjagnibok a dit les paroles suivantes, écoutez bien ce qu'il a dit, maintenant je le cite, j'ouvre les guillemets :
"Prenez les armes ! Combattez les porcs russes, les allemands, les cochons juifs et les autres racailles ". Celles-ci sont des offenses à l'égard des Juives et des Juifs et des Linke, et contre cela vous n'avez rien à dire ? Vous parlez avec ces personnes ? C'est un scandale ! Je dois vous le dire clairement.
Maintenant vous voulez infliger des sanctions, si les choses ne prennent pas un autre pli. Ceci n'impressionne pas Poutine, mais enflamme encore plus la situation.
Kissinger, l'ex Ministre des Affaires Etrangères, avait raison, lorsqu'il disait que les sanctions ne sont pas le signe d'une stratégie, mais l'expression d'une erreur de stratégie. Ceci vaut aussi pour un nombre croissant de vols militaires sur la Pologne et les Républiques Baltiques. Quel sens ont-elles ? Les comptes de Yanoukovitch et de ses soutiens ont été bloqués parce que c'est de l'argent volé, ma demande est : pourquoi seulement ses comptes ? et les milliards des oligarques qui soutiennent les autres forces ? pourquoi vous ne faites rien ? pourquoi on ne fait rien à propos ? le tout est déséquilibré…
Il n'y a qu'une voie celle de la Diplomatie.
Premièrement, l'Occident doit reconnaître la légitimité des intérêts russes sur sa propre sécurité en Crimée comme l'a déjà dit même le Ministre des Affaires Etrangères américain Kerry. Doit être trouvé un statut pour la Crimée, avec laquelle l'Ukraine, la Russie et nous pouvons vivre. A la Russie doit être garanti que l'Ukraine n'entrera pas à faire partie de l'Otan.
Deuxièmement, le futur de l'Ukraine réside dans sa fonction de pont entre l'UE et la Russie.
Troisièmement, en Ukraine doit être engagé un processus de compréhension et de rapprochement entre Est et Ouest. Possiblement à travers un état fédéral ou confédéral, possiblement avec deux Présidents.
Ce que je reproche à l'UE et à l'Otan c'est que jusqu'à aujourd'hui on n'a pas essayé de chercher un rapport avec la Russie. Cette chose doit changer profondément.
La sécurité de l'Europe n'aura pas lieu sinon ensemble avec la Russie. Lorsque la crise de ces jours aura été dépassée nous pourrions en tirer profit afin que le droit international puisse être enfin respecté par les deux parties.
Gregor Gyzi
* La thèse expansionniste serait étayé par le "présupposé" que le referendum de Crimée de mars n'aurait pas été dicté par un choix issu des Criméens eux-mêmes. Si je le qualifie de présupposé et non pas de fait, c'est sur la base de la lecture qu'en a fait le juriste Robert Chavier, à mon avis mieux étayée que celle de Gregor Gyzi - qui est lui-même avocat - du moins en confrontant les deux textes dont celui de M. Chavier est à lire ici. Mais le politicien et le juriste se rejoignent sur le fond, et c'est ce qui compte : l'illégitimité de la junte de Kiev, l'idéologie nazi-fasciste d'une partie de ses représentants et non des moindres, l'ingérence massive des Etats Unis dans la politique interne de l'Ukraine, les visées expansionnistes de l'Otan dont l'Ukraine n'est qu'un moyen, aboutissent à déconstruire le droit international, mais aussi la crédibilité des états qui sont responsables de cette déconstruction.
Tous ces faits réels sont déniés par nos dirigeants et par les mass médias, dans un silence unanime.