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Billet de blog 11 mars 2011

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Où va le club? Ma contribution au débat de la journée Portes Ouvertes de Médiapart

Ce qui frappe, c’est le grand décalage. Et mon attente vis-à-vis du club c’est d’y fouiller les mécanismes producteurs de ce décalage. Un débat sur le club doit avoir lieu lors de la journée portes ouvertes de Médiapart, je n’y serai pas, et ceci représente donc ma contribution à ce débat.

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Ce qui frappe, c’est le grand décalage. Et mon attente vis-à-vis du club c’est d’y fouiller les mécanismes producteurs de ce décalage. Un débat sur le club doit avoir lieu lors de la journée portes ouvertes de Médiapart, je n’y serai pas, et ceci représente donc ma contribution à ce débat.

Ce qui frappe en effet tout individu ouvrant simplement les yeux sur la réalité du monde qui l’entoure, c’est le décalage entre cette réalité et les priorités de la grande distribution de l’information (GDI).

La réalité du monde qui bouge,elle est aujourd’hui en Tunisie ou en Egypte où s’inventent des révolutions “non-violentes”, en Lybie ou en Côte d’Ivoire où les Occidentaux laissent faire en espérant sans doute filer la pétoche à ceux qui se laisseraient aller à imaginer que la rue, ici aussi, pourrait se mettre à bouger, en Palestine où l’on peut observer que le colonialisme est loin d’être mort, la réalité, elle est encore dans le transfert massif des gains de productivité au capital et au détriment dutravail, elle est dans la quasi légalisation des comportements crapuleux du côté du patronat vis-à-vis des salariés, elle est dans la fabrication de pauvreté et parallèlement, dans la pénalisation rampante de cette pauvreté, elle est dans la scandaleuse gestion de la question du logement, elle est dans la réactivation forcenée des instincts de lynchage, dans l’orchestration du sentiment de fatalité vis-à-vis de l’injustice, elle est dans le pouvoir législatif exercé, de fait, par les banques, les assurances, les promoteurs immobiliers, etc… au détriment des instances “démocratiquement élues”.

Il y a le cercle de réalité qui nous entoure au plus proche et les cercles de réalités qui ne sont pas moins proches même s’ils paraissent plus lointains. Comment, dans le club, ne pas nous éjecter nous-mêmes de ces cercles de réalité et ne pas finir comme beaucoup le répètent par tourner en rond ?

Comment, (dans le club) ne pas participer à l’effacement systématique de toute trace d’enjeux réel de la prochaine élection présidentielle. La GDI a déjà mis en route le système d’arrosage automatique des pressions par sondage, le tirage de maillot électoral “à droite toute” quitte à verser dans l’extrême-droite, par agitation de toutes les peurs ambiantes : le débarquement massif d’émigrés, les agences de notation qui nous ont à l’œil, la politique du chiffre.

Grand silence sur notre nourriture qu’on empoisonne, notre terre qu’on privatise, qu’on pollue et qu’on désertifie, sur notre mer poubelle et sur les armes de destruction massives dont on voit bien qu’elles sont tournées prioritairement contre les peuples.

La liste serait longue si je la continuais et je ne veux pas abuser du petit espace qui je prends ici, dans leclub.

Et donc, notre club deMédiapart ? Camédia ? Notre collectif aurait-il quelque chose à dire au sujet du club ? Passer entre les gouttes qui plombent et celles qui surplombent, arbitrer entre les pro-amis et pro-interlocuteurs, les pro-sérieux et les pro-boîte à malices, savoir si on préfère trucmuche ou machin chose pour les candidatures à la candidature ? Mon cœur de lecteur participateur est infidèle, définitivement et mon avis est que Camédia n’a rien à dire sur ces sujets.

S’il est un point sur lequel notre collectif peut s’avancer, c’est sur l’évolution souhaitée (par moi et peut-être partagée par le Collectif) vers quelques objectifs collectivement choisis.

Il me semble qu’en cette matière il ne s’agit pas de tout inventer. Un certain nombre de contributeurs ont déjà réussi à percer le mur d’individualisme,

soit pour embarquer une actualité vers une généralisation qui se met tout à coup à concerner tout le monde : à titre d’exemple je citerai : le billet d’Anne Guérin-Castell à propos du Mémorial national de la guerre d’Algérie, les billets de Kakadoundiaye sur l’Afrique ou sur la démocratie , “cette valeur d’embrouille” et d’autres…

Soit pour entrer dans une observation et/ou une analyse qui inscrit le sujet dans une durée : à titre d’exemple entre autres, les billets de Dominique Conil sur l’affaire deTarnac ou ceux écrits sur la Russie Poutiniène et ses assassinats, les billets de Jean-Claude Charrié sur “le chantier Communisme”, je pense également à ceux qui analysent avec patience les techniques d’enfumage et d’enterrement des enjeux évoquées plus haut et à bien d'autres...

Soit pour indiquer des liens entre différents billets, voire entre des articles et des billets, des commentaires sur un fil et des commentaires sur un autre fil : à titre d’exemple entre autres : les mises en réseau effectuées avec persévérance par Fantie B., le billet de Christian Paultre sur Z’arno, jeune lecteur et dessinateur de talent...

Il y a d’autres exemples bien sûr comme celui d’Editions particulièrement réussies. Je n’en citerais aucune parce qu’elles sont nombreuses et variées.

Ce que j’en retiens c’est que nous ne sommes pas obligés de nous plier à l’injonction de division absolue que nous lance l’évolution du monde et de l’individualisme moderne. Quelques objectifs peuvent nous réunir. Quelques objectifs valent la peine de la continuité, de l’inscription dans une durée, d’un effort de réflexion pour devenir parfois force de proposition. Les gens de droites savent bien faire ça, pourquoi pas nous ? Faire collectif là où le collectif est pertinent sans se sentir obligés pour autantd’être d’accord à chaque instant et sur chaque virgule.

Nous n’avons pas, à mon sens, à inventer des “comment y aller ?” mais nous avons à réfléchir sur les raisons d’y aller ensemble.

Rappel : Marielle Billy, Roger et Chantal Evano seront présents dans les débats samedi dans les locaux de Médiapart. Dimanche à 11h 30 dans ces mêmes locaux, se tiendra l’Assemblée Générale de Camédia. Adhérents présents et entrants y sont attendus.


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