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Billet de blog 14 mai 2015

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Gabon / La "paix" des cimetières du pouvoir ou le renouveau de la "concorde" nationale ?

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Mr. Ali BONGO ONDIMBA et son régime finissant n’ont que le mot « Paix » à la bouche par les temps qui courent. Ils parlent de « paix » sans « connaitre » la paix, du matin au soir, comme si on mangeait la paix aurait dit feu le Président Pierre MAMBOUNDOU. Ils devraient d’abord dire au Peuple Gabonais ce qu’est cette paix dont on lui rabâche les oreilles. D’abord, la paix gabonaise est-elle identique à « la concorde » évoquée dans l’hymne national de 1960 ? On aimerait bien le savoir !  – Ensuite, tout le monde désire t-il forcément la paix au Gabon avec des vies qui ne valent parfois pas la peine d’être vécues ? Les discours d’un certain nombre d’acteurs prouvent que ce n’est pas le cas. Même si la sorcellerie politique veut qu’on insulte Mr. Ali BONGO le jour et que la nuit on discute avec ses gens ou avec ses envoyés. Et puis, la paix peut-elle faire progresser réellement les fameuses réalités gabonaises ?  Et enfin, pour qui se prennent ceux qui marchent pour la paix ? Les pacifistes sont-ils plus vertueux que les autres citoyens sous d’autres cieux ? Pas toujours, hélas !

Toutes ces questions ont au moins le mérite d’être posées car le pouvoir de Mr. Ali Bongo semble faible à plus d’un titre, notamment au niveau de la théorie politique. Et, c’est un devoir de le dire ici et maintenant.  

  1.  La « marche pour la paix » de début avril 2015 a-t-elle visé la « concorde » ou n’a-t-elle servi qu’à préparer l’opinion à l’annonce de la mort de Mr. André MBA OBAME ?

Les « augustiniens » savent bien que "la paix entre les hommes est la concorde dans l'ordre". « Unis dans la concorde et la fraternité » ainsi qu'écrit Mr. Georges DAMAS ALEKA dans l’hymne national du Gabon et dans cet hymne national, il n’est question que de l’entente nationale entre les populations gabonaises qui doivent « repousser les armes ». Dans cette perspective, oui, la paix est donc identique à la concorde.

C’est pourquoi, un bon Président doit se mettre au service de « la concorde » et se donner pour mission, une certaine union des volontés dans le pays. Ce n’est pas ce qui se passe malheureusement. Pour Mr. Ali BONGO ONDIMBA et les siens, c’est « vous êtes tous avec ou contre moi ». De fait, la notion de paix c’est-à-dire de concorde nationale consisterait au Gabon en une union qui ne soit pas une allégeance au pouvoir mais une attitude de défense des principes de la République, rien d’autre. Selon Mr. DAMAS ALEKA, l’entente cordiale des Gabonais doit  « réjouir tous les êtres » qui vivent au Gabon, dans la concorde, et favoriser l’accord de tous en « encourageant l’ardeur qui vibre et nous soulève ». Et « c’est enfin notre essor vers la félicité » qui serait entrevue d’un temps à l’autre.  De ce point de vue, la paix est identique à la concorde. Et force est de reconnaitre qu’aujourd’hui comme jamais, le pouvoir travaille contre  la concorde nationale, et le Président n’est perçu que comme l’homme du désordre national. On a bien vu à Rio, début avril 2015, lors de sa « marche  pour la paix » que ceux qui sont les théoriciens politiques de Mr. Ali Bongo sont souvent des êtres sans foi ni loi, des bandits, des assassins et des voleurs. Ils ont portant fait la morale et donné des leçons de paix à ceux qui ne sont pour rien dans l’absence de concorde nationale qui règne au Gabon.

Quand des bandits s’assemblent pour parler de paix, ils ressemblent à des criminels qui s’assemblent dans la concorde pour commettre des larcins en sachant bien que les voyous ne s’attaquent pas entre eux. Un groupe de panthères noires peut très bien s’entendre entre elles pour dévorer de paisibles antilopes, n’est-ce pas ? Qui n’a jamais vu des méchants s'accorder pour faire le mal au Gabon (dans leur concorde à eux, comme le font les caïmans dans nos étendues d’eau) ? Et pourtant, selon les textes sacrés, Isaïe (48, 22), " il n'y a pas de paix pour les méchants " même s’ils sont membres d’une confrérie de sorciers politiques.

En réalité, on va dire que, la paix n'est pas identique à la concorde vue sous l’angle des caïmans des lacs et lagunes gabonais qui se mettent ensemble dans la « concorde » pour dévorer des faibles, tous courageux qu’ils sont. La concorde ne suffit donc pas à dire qu’il y a la paix : nuance !  Pensons – y quand on chante « la Concorde » à gorges déployées.

Première conclusion:

La paix comprend la concorde, certes, mais la concorde n’implique pas la paix automatiquement. En principe, partout où règne la paix, règne aussi la concorde, mais la réciproque n'est pas vraie, si du moins on prend le mot de paix au sens propre. En effet, la concorde proprement dite implique une relation aux autres : les hommes avec les femmes, les jeunes avec les anciens, les groupes ethniques avec les lignages des familles, l’opposition avec la majorité qui gouverne en attendant de passer son tour  …etc. De telle sorte que les volontés de plusieurs personnes s'unissent dans un même consentement à la Constitution ou aux intérêts supérieurs de la Communauté nationale.

Synthèse transitoire

Si on dit que le Gabon est un pays de paix depuis l’ère du Président Omar BONGO, on pense à de bonnes relations entre les Gabonais mais aussi, avec les autres citoyens du pays. Si c’est vraiment le cas, on devrait dire que les BONGO ONDIMBA ont bien emmené la « concorde » au Gabon. Mais pas n'importe laquelle: ce serait une concorde qui serait " dans l'ordre ", c'est-à-dire où tout le monde est d’accord avec tout le monde sur une base commune et inébranlable : la CONSTITUTION.

Mais c’est faux : dans le Gabon du Système Bongo finissant, les uns, en effet, en s'accordant avec les autres, ne le font pas librement, mais comme poussés par la peur de la répression (et c’est valable dans tous les pays d’Afrique noire) des gens qui ont le pouvoir et qui réduisent tout le monde à la misère, par stratégie.

C’est que, la concorde par la peur ou la menace, n'est pas la paix véritable, parce que l'ordre n'a pas été observé entre ceux qui se sont mis ou ont été mis ensemble de gré ou de force, mais parce qu’on a peur du pouvoir pour plusieurs raisons : il a la force, il détient l’argent et il n’a aucune limite. La paix ou la concorde, « est-ce que c’est forcé » ? Nullement, c'est pourquoi le philosophe Augustin à écrit dans sa « Cité de Dieu » au Livre 19 : " La paix est la tranquillité de l'ordre "; et celle-ci consiste en ce qu'en chacune et chacun, tout se passe normalement et avec l’acquiescement des uns et des autres sans peur d’être tués, embastillés ou réduits à la mendicité comme c’est la spécialité de ceux qui possèdent le Gabon..

De toutes les manières, le Gabon n’est pas encore un pays de paix mais un Etat qui aspire tout simplement à la concorde comme l’ont compris les auteurs de l’hymne national. Le Gabon ne peut pas être défini comme un pays de paix car à la paix s'opposent deux sortes de dissensions : celle de chacun avec sa conscience, et celle d'un citoyen avec les autres citoyens. C’est l’opposition entre les individus qui est contraire à la concorde et non l’opposition vis-à-vis de sa conscience.

Le bal de la fausseté autour du plus mauvais Président du Gabon jusqu'ici ....

  1.  Peut-on définir le Gabon comme un havre de paix alors que ses citoyens survivent au lieu de vivre ?

Beaucoup sont enragés par l’envie d’en finir avec le pouvoir, y compris par la guerre et le repli identitaire est un indicateur des facteurs de dissension nationale, à suivre, si le leadership qui vient n’est pas éclairé. Donc, au Gabon, tous ne désirent pas la paix. On ne mange pas la paix et la paix ne donne pas du boulot ! D’ailleurs, des Chrétiens disent qu’il y a une paix qui est mauvaise, autrement le Seigneur n'aurait pas dit: " je ne suis pas venu apporter la paix " (Mt 10, 34).

Les gens veulent la concorde parce qu’elle signifie « le bien pour tous » avec la même valeur. Le fait de désirer quelque chose implique le désir d'entrer en sa possession et donc de voir disparaître tout ce qui pourrait y mettre obstacle : les mauvaises conditions d’existence et les inégalités entre une minorité de nantis et la majorité de miséreux qui vivent mal. Or l'obtention du bien désiré, la concorde ou le « bien pour tous », semble empêchée par un désir contraire venant soit d’une famille ou d’une oligarchie dirigée par une voyoucratie en cols blancs soit du pouvoir de Mr. Ali BONGO ONDIMBA.

Ce dernier et les siens se trompent lourdement en accusant les partisans du chaos au Gabon de dangereux citoyens qui seraient contre la paix. Considérant la hargne des opposants du FRONT au Gabon, les penseurs politiques savent que même ceux qui cherchent les guerres et les dissensions ne désirent en réalité que la paix, qu'ils estiment ne pas posséder, y compris ceux qui souhaitent les pires malheurs à Mr. Ali BONGO ONDIMBA et aux siens. C’est le pouvoir qui ne comprend rien à rien dans notre pays le Gabon.

Comme nous venons de le dire, une entente forcée entre les Gabonais, c’est-à-dire, une entente conclue contre les préférences personnelles des gens n'est pas la paix. Malgré tout le cinéma fait à Rio, début avril 2015. Les partisans de l’insurrection au Gabon, cherchent à rompre la fausse concorde unilatérale, y compris en faisant la guerre même s’ils disent qu’ils n’ont jamais fait rentrer des armes dans le pays. Des ententes ou des concordes faussées, ne sont que des paix défectueuses aux yeux de ceux qui veulent en découdre. Ceux qui ont recours à la violence veulent aussi  parvenir à une paix où rien ne sera plus contraire à leur volonté. Voilà pourquoi tous ceux qui veulent le chaos n'ont d'autre but que d'arriver à une paix plus parfaite que celle qu'ils avaient auparavant. Il faut comprendre leurs motivations.

Deuxième conclusion

Dans un pays où des esprits les moins éclairés animent le débat au nom de la raison du plus fort ou du plus mauvais cœur, comme on l’a vu à Rio, ils ne sont pas nombreux à avoir compris qu’on peut posséder un vrai bien c’est-à-dire la stabilité en effet de deux façons : parfaitement ou imparfaitement. Il y a deux sortes de paix : une paix parfaite, qui consiste dans la compréhension intellectuelle et donc spirituelle des vérités premières qui président au « gouvernement » du monde, et c’est le rôle des forces intellectuelles, culturelles et morales d’un pays de la cultiver, d’une part ; et d’autre part,  une paix imparfaite, qui est celle que l'on possède au plan purement politique autrement dit matériel et qui n’est jamais permanente malheureusement, et c’est le rôle des forces sociopolitiques d’emmener toujours ce genre de paix précaire au juste point « zéro » de la balance de la vie … le point d’équilibre.

Bruno Ben MOUBAMBA   

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