Économiste anglais du XIXème siècle, David Ricardo est considéré comme l'un des plus importants de l'école classique. Il est notamment connu pour sa théorie de l'avantage compétitif selon laquelle un pays a intérêt à concentrer sa production sur l'activité ou il est le plus performant et à importer les autres produits dont il a le plus besoin et pour lesquels d'autres pays sont plus compétitifs que lui. Cette division du travail permettra, selon Ricardo, une augmentation simultanée des productions à moindre coûts.
Imaginez maintenant cette idée à l'échelle mondiale.
Aux pays riches, et surtout au Etats-Unis, les technologies de pointe, aux pays pauvres la fourniture de leur Main d'Oeuvre bon marché dans les nouveaux ateliers ou usines vers lesquels les industries du Nord délocalisent par millions.
Les hautes technologies ont toutefois un lourd inconvénients elles consomment peu de Main d'Oeuvre et celle qu'elle emploie est en général hautement qualifiée.
Aux Etats-Unis, par exemple, les nouvelles technologies n'emploient que 4% de la main-d'oeuvre. C'est maigre pour propulser le PIB.
Résultat: La baisse de l'emploi industriel s'est traduite par un transfert de la M-O vers les services, mais au prix d'une baisse de la qualité de l'emploi, la plupart de ceux qui ont été créés étant alors de faible qualification et donc mal rémunérés.
Dans un même temps, les pays du tiers monde qui ont su exploiter la situation, comme la Chine, ouvrent grand leur frontière aux entreprises qui viennent chercher des coûts de M-O défiant toute concurrence. Ces pays savent aussi une chose, comme la Chine: s'ils veulent conserver cet avantage, il ne faut pas ou peu augmenter le salaire des ouvriers (je pense qu'ils commencent à avoir des problèmes à maintenir des bas salaires...).
Le problème, c'est que même dans les domaines de haute technologies, ce pays rattrapent leur retard: Il y sort trois fois plus d'ingénieurs en Chine qu'en France. Certains studios d'animés français sous-traitent en Inde, etc...Et ils sont payés dix fois moins, au bas mot.
Mais peu importe, car l'époque n'est plus keynésienne, elle est devenue libérale et "friedmannienne"*. Les financiers tiennent le haut du pavé et, dégagés de la pression des états qui jadis voulaient assurer un équilibre en faveur des salariés, ils entendent bien ne plus partager. De plus, rien ne les gêne d'envoyer les productions dans les pays du tiers-monde, non pour en favoriser le développement, mais pour en exploiter le bas coût de la M-O.
Votre avis?
* Economiste américain, prix nobel d'économie, Milton Friedmann est à l'origine du courant monétariste et fondateur de l'école de Chicago. Il a inspiré toutes les politiques néolibérales, dont celle d'Augusto Pinochet qui a mis ces idées en pratiques au Chili. Sa pensée s'oppose au Keynésiannisme qui a influencé les politiques de reconstruction de l'après-guerre et repose sur le principe de l'Etat minimal. Son néolibéralisme, qui caractérise la globalisation économique et financière, s'est imposé depuis Reagan et Tatcher, y compris dans les instances de la CE.