.
En ces temps où "l'hypothèse communiste" continue d'être assimilée aux crimes de Staline, Mao et autres, Rosa Luxemburg laisse vivante l'idée d'une révolution antitotalitaire et autogestionnaire.
.
Née en 1871, dans une Pologne annexée par la Russie des tsars, cette révolutionnaire, femme, juive et Polonaise, refusa de se cantonner à cette triple condition pour choisir sa vie, ses hommes, son métier. Après des études à Varsovie et un séjour en Suisse, elle s'installe à Berlin, en 1898, et débute une carrière au sein du SPD, la social-démocratie allemande, la plus puissante et supposée la plus radicale d'Europe...
Internationaliste, parlant couramment plusieurs langues, elle vivra deux ans à Paris, où elle publie un journal en polonais, La Cause ouvrière. La Première Guerre mondiale et le vote des crédits militaires par le SPD allaient constituer pour elle un tournant décisif : seule, aux côtés du député Karl Liebknecht, elle s'oppose à cette décision et fonde, avec quelques dissidents, le mouvement spartakiste.
.
Emprisonnée à de nombreuses reprises pour ses déclarations pacifistes, elle n'en continue pas moins de défendre ses idées. sous le pseudonyme de Junius.
.
Dans une brochure écrite en 1918, elle salue la Révolution d'Octobre mais en dénonce déjà les excès, notamment la terreur exercée par le régime bolchevik sur les opposants. Peu après sa libération, elle participe à la fondation du parti communiste allemand, le KPD (Ligue Spartakus).
.
Mais Rosa - qui écrivait quelques mois avant sa mort «La liberté de penser, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement » - est assassinée, le 15 janvier 1919 lors d'émeutes ouvrières, sur l'ordre des sociaux-démocrates majoritaires. Tout comme Karl Liebknecht et des dizaines de milliers de militants "spartakistes".