C’était à prévoir, l’industrie fait du lobbying, finance des partis politiques notamment via les « think tank » (cf apple et microsoft avec le PS) la machine étatique se retourne contre ses citoyens (l’exemple du tabagisme est le plus criant avec plus de 200 morts par jour juste en France avec la bénédiction des dirigeants politiques…)
Aux Etats-Unis d’Amérique c’est la même chose, ils ont commencé à supprimer l’écrit dans certains états et Jeff Bezos, patron d’Amazon a prédit la disparition du livre.
Par une sorte d’ironie de l’histoire, la lutte des classes du XXIème siècle constitue une forme de retour au XIXe siècle
Seule une élite possédera le savoir, la lecture, l’écriture etc…
Ces écoles sans écrans_ évidemment privées_ puisque dans le public l’Etat les impose (avec l’argent du contribuable) écoles où d’après Michel Desmurget (lire TV lobotomie) notamment dans la silicon valley il y a une surreprésentation d’enfants de cadres de l’industrie du numérique (digital industry avec google, microsoft, facebook, apple, amazon)
Lire l’article du New York Times avec l'exemple « The Waldorf School’s computer-free environment » qui coûte la modique somme annuelle de 17 750$ pour le jardin d’enfant à 24 400$ pour la « high school »
Un peu comme les membres du parti socialiste qui n’ont même pas honte de continuer à appeler ce parti socialiste (droite complexée serait plus approprié) et qui , tout en vantant les mérites de l’école publique, du collège public unique, des valeurs de mixité et d’égalité mettent leurs enfants « dans le privé » sous-entendu « oui, c’est bien beau, mais bon pour MES enfants, je ne veux pas qu’ils se retrouvent avec des enfants analphabètes, réduits à apprendre le plus petit dénominateur commun… »
On retrouve un peu ce même phénomène dans la santé dans un environnement soumis à la pollution industrielle et à la main mise de Big pharma sur les corps, une santé à plusieurs vitesses avec des pauvres que l’on soigne, non par philanthropie et encore moins par solidarité, mais parce que cela rapporte énormément d’argent aux laboratoires pharmaceutiques, lesquels nourrissent copieusement les décideurs politiques. Pour les gens dits « riches » le souhait de ne pas être hospitalisés ou de se retrouver dans une salle d’attente avec un ouvrier, un maghrébin, un chômeur, une prostituée, un SDF, bref les gueux.
Notons au passage l’illusion du "je paie donc" c’est mieux dont profite à plein les institutions scolaires privées françaises, de la maternelle jusqu’au supérieur.
Il y a donc fort à parier que ces écoles privées sans écrans, (sans ordinateurs et autres tablettes) vont se développer en France, c’est certain (à mesure que ces écrans pénètreront les écoles publiques)
Elles vont se développer et elles feront payer le prix fort car il y aura une demande et effectivement ce sera une nouvelle élite avec des enfants qui eux sauront se servir d’un stylo et d’une feuille de papier. Ces enfants là auront une capacité d’imagination, d’abstraction, une aisance dans le maniement des concepts qui échappera _est en train d’échapper_à la masse des nouvelles générations exposées à des doses de plus en plus importantes et de plus en plus précocément d’écrans. Les dernières librairies sont en train de fermer et ne subsisteront que des « espaces culturels ou ludiques » remplis d’ordinateurs et pour quelque temps encore, des livres aussi pertinents que l’autobiographie d’une star du showbusiness
On voit maintenant , en France,que l’on pourra bientôt appeler le xème état des Etats-Unis d’amérique, de façon tout à fait banale des enfants de 3, 2 parfois 1 an qui sont devant la télévision, l’iphone de l’un des deux parents dans les mains…
Au-delà du « marché », de la « cible » que constituent ces enfants pour les industriels en tout genre( numérique, tabac, alcool, agroalimentaire, complexe mode-beauté, pharmacie etc….) il s’agit d’un vrai programme politique. La mégamachine est en marche et le piège se referme chaque jour davantage sur les individus. Plus effrayant, c’est le caractère irréversible de ces transformations radicales sur les cerveaux et les corps à une échelle mondialisée.
Car ces parents ignorants du mal qu’ils sont en train de faire à leurs enfants ( évidemment les industries ne vont pas dire la vérité sur leurs produits) on ne peut pas imaginer une seule seconde que des parents veulent rendre leurs enfants totalement débiles et violents, c’est donc une ignorance savamment entretenue par des discours politiques et médiatiques qui depuis plus de 40 ans n’ont eu de cesse que de vanter la société de consommation et sur l’Education Nationale (appelée autrefois instruction publique), première source de dépense dans le budget de l’Etat, font totalement abstraction de la télévision.
Il y a eu_ et il y aura encore_ des dizaines de « réformes » de l’Education Nationale sans jamais dire aux parents « Ecoutez, ce qui se passe à la maison c’est au moins aussi important que ce qui se passe à l’Ecole donc si votre enfant passe plus de temps devant la télévision que devant ses professeurs, il va y avoir des problèmes ! »
Cette politique « du pain et des écrans », combinée à une subvention, une organisation des drogues se fait au mépris de tout ce que l’on sait sur le développement du cerveau. Notre système n’a plus rien à envier en termes de moyens_ et d’efficacité_ aux systèmes d’endoctrinements et de contrôles des régimes dictatoriaux du XXème siècle. Il est même plus insidieux, car ces puissantes transformations ne font pas appel à la force mais à des planifications expliquées (inculquées !)aux masses par les moyens les plus efficaces de propagande. Ainsi, ce qui était acquis souvent contre résistance dans les précédentes générations devient inné pour les suivantes. Les individus en viennent à apprécier leurs servitudes et telles des animaux nés et élevés en captivité, redoutent et sont terrorisés à l’idée de sortir de leurs cocons, c'est-à-dire de leurs prisons.
C’est l’occasion d’insister sur la pertinence et la justesse des travaux de nombreux chercheurs en neurosciences qui loin des sirènes de l’argent des industriels qui y voient la promesse de manipulations encore plus pointues et efficaces- neuromarketing- continuent de produire des recherches indépendantes. Michel Desmurget en fait partie et la diffusion de ces publications, surtout de « vulgarisation » parait plus que jamais indispensable. Car si nous ne gagnerons pas la guerre, il faut pouvoir continuer à résister et à transmettre des savoirs. Rappelons qu’il y a toujours eu des personnes hostiles à la télévision et pour des raisons diverses ont refusé d’exposer leurs enfants à ce genre d’abrutissement général quelque soit le niveau de revenu. C’est cela la particularité du phénomène, véritable résistance. Il y a des gens « riches »(d’un point de vue financier, du patrimoine) qui se vautrent la tête la première dans cette frénésie de la nouveauté technologique (du point de vue culturel, ceux-là sont pauvres) alors que des individus beaucoup plus modestes, par bon sens, par intelligence réussissent à comprendre les enjeux de ces écrans, pourquoi les enfants sont-ils abrutis par la télévision, jeux vidéos et autre « réseaux (anti)-sociaux » et agissent en conséquence.
De ce point de vue, l’attitude des cadres de l’industrie du numérique visant à extraire leurs enfants d’un environnement délétère pour les inscrire dans un "computer-free environment" est très éclairante, car mis à part les chercheurs tels Desmurget, ceux sont les mieux placés pour comprendre ce qui se passe…
Comme d’habitude, les académies, celles des « sciences » en particulier,, comme d’autres institutions publiques ont un discours complètement à côté de la vérité scientifique.
Les pouvoirs publics non content de nier la réalité par des messages passant du positivisme au relativisme sans oublier le déni et souvent de la pure manipulation, sont aujourd’hui entre le laisser faire et un activisme pro-numérique et écran qui fait craindre le pire.
"Le commissariat à la stratégie et à le prospective vient de commander un rapport sur "les territoires numériques de la France de demain". Les nouvelles technologies sont devenues un outil incontournable de la vie en société. Pourtant, les individus et les territoires ne sont pas égaux face au numérique. Des inégalités persistent dans l'accès aux équipements et aux réseaux de télécommunications. De manière plus inquiétante, c'est dans la capacité des individus à utiliser les outils multimédias que les inégalités se creusent. Elles risquent d'aggraver les inégalités sociales et culturelles présentes dans notre société. "
Voilà également ce que l'on peut lire sur le site tice-éducation.fr
TICE signifie technologie de l'information et de la communication pour l'enseignement. D'après Wikipédia "Il s'agit de lutter contre la fracture numérique, de proposer un soutien, de proposer un autre rythme d'enseignement, de relier un savoir à un contexte plus vaste, bref de créer de nouvelles dynamiques pédagogiques. Le développement des TICE correspond aussi à une volonté forte de former les jeunes pour qu'ils fassent un usage responsable de ces technologies, notamment dans le domaine Internet, à savoir :
- éviter les comportements de « zappeur » sur la toile, c’est-à-dire leur apprendre à rechercher et à trier les informations en fonction de leurs besoins ;
- avoir un regard critique sur l'information délivrée par ce réseau de communication (importance de l'analyse critique des sources d'information) ;
- les protéger des intentions malveillantes (pornographie, escroquerie, sites marchands plus ou moins déguisés) ;
- expliquer les bienfaits du partage de connaissances et initialiser un travail en réseau, c'est-à-dire un travail en commun.
Cette liste n'est pas exhaustive. L'objectif est de guider l'élève dans l'apprentissage de ces technologies, sachant que, dans les familles, il est souvent livré à lui-même.
Ces notions, en plus des aspects techniques, sont notamment mises en avant dans le brevet informatique et internet, obligatoire en France à l'école, au collège et au Lycée.
Ceci pose le problème de la formation des enseignants, qui ne sont pas forcément tous compétents dans l'usage des TICE. Mais des formations continues leur sont offertes. Quant à la formation initiale, pour renforcer les compétences des futurs enseignants, une certification est devenue obligatoire en France pour être nommé professeur titulaire (depuis juin 2012) le Certificat Informatique et Internet niveau 2 Enseignant, ou C2i2e.
Les conditions matérielles ne sont pas non plus toujours réunies, la France ayant un assez grand retard d'équipement par rapport à d'autres pays européens, comme le note le Rapport Fourgous[2] de 2010. Néanmoins, une politique volontariste est mise en place pour y remédier "
Evidemment, les enjeux sont énormes puisqu’il s’agit d’abord de contrôler la population (surveiller et punir, Michel Foucault) à l’instar des drogues, « on » abruti sciemment une majorité de personnes ( que l’on maitrise également par la dette…) on leur fait aimer leur esclavage (« Loto : à qui le tour ? » ) on donne à leur état de servitude le nom de liberté (cigarettes « gauloises : liberté toujours ») , les écrans étant à leur tour intégrés à « l’opium du peuple », tout cela étant recyclé dans une société de consommation hyperurbanisée _et hypersurveillée.
La notion de consommation recouvre des produits et des services de plus en plus souvent hétéronomes, littéralement aliénants.
C’est une nouvelle forme d’aliénation mentale avec du réveil au coucher, des centaines voir des milliers de stimuli visuels essentiellement. De la « traditionnelle télévision » à l’ipad, dans la chambre et dans le salon, dans la voiture avec l’écran GPS, au travail bien sûr, au café ou tout simplement tout le temps puisque dans votre poche, le mouchard-fidèle compagnon de votre extimité vous suit désormais partout, à moins que ce ne soit l’inverse.
Un « français moyen » regarde entre 3 heures et 4 heures par jour la télévision, temps qui continue à augmenter malgré l’arrivée des nouveaux écrans. Ainsi, le temps passé devant les nouveaux écrans va s’additionner à celui passant la TV. Cela va créer (a crée déjà) massivement, outre les problèmes visuels, des problèmes sur le cerveau, de l’obésité, des maladies cardiovasculaires, des cancers et plus globalement une perte d’autonomie. Les gens seront de plus en plus mal dans leur peau, seront malades- au sens organique- avec des maladies graves, ils seront réduits à l’état de loques humaines, zombies manipulables à volonté puisque guidée entièrement par la mégamachine. On peut créer ainsi chez les gens un sentiment d’insécurité (l’industrie de la peur), un sentiment de va-t-en guerre ou au contraire pacifiste si telle ou telle industrie ne souhaite pas que l’on intervienne, un sentiment de puissance (« La France a vendu des airbus ») ou d’impuissance (« La dette s’élève donc les coupes budgétaires sont inévitables ») le tout via de vastes espaces publicitaires directs et indirects (story-telling par exemple)
Evidemment , tout cela se fait au détriment du temps (et de l’argent d’ailleurs) passé aux activités autonomes, de construction, d’émancipation, de plaisir authentique, d’échange comme simplement se parler, aller se promener, jouer avec ses enfants, faire de la musique, aller au concert, faire du théâtre et aller au théâtre ou à l’opéra, lire, écrire, danser, peindre, ou tout simplement méditer.
Tous ces temps perdus, absorbés par les écrans, sont donc doublement perdus : les journées ne faisant que 24 heures, le temps réellement libre va fondre mais également le temps de vie tout court (notamment celui en « bonne santé », y compris psychologique). Les étudiants en médecine vont eux aussi subir ces "réformes" avec une double transformation: réforme des ECN devenant des ECNi et cours en ligne imposés associés à des QCM sur ipad: bref le matin "apprentissage" des cours sur ordinateur à la maison et l'après midi évaluation des connaissances à la faculté sur des tablettes... au bas mot 8 heures par jour minimum devant un écran d'ordinateur...
Nous serons soignés bientôt par des individus qui ne pourront pas se servir d'un stylo pendant toutes leurs études...
Le problème c'est que apprendre des cours en ligne est plus difficile que dans un livre. Imaginer que les futurs médecins et chirurgiens ne feront que cocher des cases sur des tablettes à de quoi surprendre.
Quand au prétexte que les ECN ne sont pas discriminantes, c'est de la pure démagogie de prétendre que ces nouvelles ECN le seront davantage...
Notons au passage que ces réformes des études de médecine ont été menées sans le consentement des principaux intéréssés...et qu'il est probable que des pans entiers de l'enseignement_de la maternelle au supérieur_soient sacrifiés sur l'autel du soi-disant progrès technologique.
Il a été démontré que les enfants qui regardent la télévision sont plus malheureux que ceux qui ne la regardent pas. On peut penser que les enfants et adolescents collés devant leurs écrans vont développer des troubles psychologiques pour beaucoup et psychiatriques pour certains, des dépendances, des troubles de l’humeur, des troubles du comportement, des psychoses, avec des gens qui concrètement sont incapables de concentrer et de penser.
J’en viens donc à cela, la pensée elle-même. Poser la question c’est sans doute y répondre en partie : Est-ce que toute cette logique unidimensionnelle, cette société de consommation qui vise toujours à occulter la négativité des mots, des concepts, qui vise à évacuer, éliminer toute critique construite, argumentée, intelligente, est-ce que cela vise à supprimer la pensée elle-même en tant que véhicule de libération pour et par les citoyens ?
Car comment imaginer un seul instant une révolution ou en tout cas un vrai changement du sens que l’on donne à notre façon de vivre, à nos existences, à la façon dont on considère le progrès, la science, la technique, comment envisager un tel changement_qui devient de plus en plus urgent au fur et à mesure que notre espace de liberté s’amenuise_ dans un contexte aussi aliénant ?
Les individus ont été rendus tellement dépendants de la mégamachine, que ce soit pour se loger, se nourrir, se vêtir, se déplacer, pour penser. L’influence du système est telle que le rapport au corps est lui-même bouleversé et marchandisé : apparition et explosion du nombre de troubles du comportement alimentaire et dysmorphophobie. La mégamachine et ses institutions sont au service de l’industrie du complexe mode-beauté, de l’industrie du tabac, de l’alcool, de l’agroalimentaire, toutes ces sociétés qui jouissent d’un environnement juridique sur mesure, jouent, concourent dans le même sens .
L’homogénéisation, l’uniformisation, l’appauvrissement culturel et social sont cachés par une abondance de produits et services vendus grâce à un ciblage marketing de plus en plus fin et insidieux_la fabrique du mensonge et du consentement_, et finalement c’est la liberté de choix, individuelle et collective qui rétrécit.
Claude Lévi-Strauss dans tristes tropiques (1955) ouvrage remarquable d’intelligence et de sensibilité avait simplement fait le constat que « Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui. »