Je viens de passer à la pompe, et j’ai de moins en moins de « 95-E10 » pour les quelques euros que je consacre à ce liquide nauséabond. Quelle chance ! Ouais, je vous vois venir. Vous allez dire « Ça y est, Victor, il est constipé des boyaux de la tête… » !
Pas du tout !
Chaque matin, lorsque le bavard de service de France Inter ou d’Europe 1 prend son ton le plus consterné pour nous annoncer le hausse du « baril » de pétrole (159 litres), ça me réjouit ! Et oui, je suis comme ça. Ce n’est pas que j’aime les coups de pieds au cul, bien au contraire : cette hausse du pétrole impliquera forcément, et j’espère le plus tôt possible, une remise en cause de ce qui fait le fondement de l’économie ultra-libérale « globalisée », c’est à dire les transports à bas prix, responsables des principales pollutions à gaz à effet de serre, outils de la déforestation, outils de l’invasion des produits à vil prix fabriqués par des esclaves chinois, marées noires, etc.
Et il y a de l’espoir : le merdier syrien et l’insécurité des approvisionnements de la région du golfe pèsent de plus en plus sur le prix du brut. « Normalou » a beau nous enfumer avec une baisse d’un centime des taxes, l’essence chère, c’est maintenant ! Et c’est tant mieux.
Savez-vous que 75% des transports par poids lourds qui encombrent routes et autoroutes ne servent strictement à rien ? Exemple : des patates cultivées dans le Limbourg belge sont expédiés au Maroc pour êtres pelées et coupées. Elles repartent en Italie pour être congelées. Puis en Hongrie pour être conditionnées. Enfin elles retournent en Belgique pour être bouffées, Un’ fois ! Environ 6000 km pour rien !
Pareil pour la plupart des produits courant. J’ai lu quelque part qu’un bloudjine « voyage » environ 45.000 km…
Donc, pétrole cher = suppression de ces aberrations.
Pétrole cher = voyages en avion chers, donc moins de touristes-pouristes.
Pétrole cher = retour des ceintures vertes vivrières autour des villes (plutôt que de bouffer à Avignon ou Montpellier d’insipides aubergines ou tomates hollandaises ou des fraises andalouses bourrées de saloperies….)
Je vous laisse trouver vous-même quelques autres – nombreuses – conséquences réjouissantes de cette hausse du pétrole.
Et en plus, ça oblige les fabricants de bagnoles a imaginer du moins gourmand et du moins polluant ! !
Allez, il fait beau : je sors mon vélo !
Sextidi 6 Fructidor 220
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