En visite au Louvre on peut voir ceci, puis en s’éloignant, regarder les visiteurs regarder la Joconde. La photographie, à telle distance, de la Joconde, sur un téléphone portable, est certainement incomparablement moins bonne que n’importe quelle carte postale. Il semblerait que la valeur d’usage d’un photon-souvenir dépende du fait qu’il soit ou pas rentré directement dans votre appareil photo (téléphonique, en l’espèce).
Cependant, on peut voir au Louvre également ceci :
L’Odalisque nue, d'Ingres. Cette Odalisque a la particularité de posséder trop de vertèbres. Deux ou trois en trop, suivant les anatomistes qui ont analysé ce tableau.
C’est un fait anatomique que le nombre d’os dans le squelette n’est pas exactement fixé. Il y a des variabilités inter-individus. Même pour le nombre de vertèbres (+/-2 chez l'homme). Pour ce qui est des vertèbres, on comprend pourquoi en regardant comment se forment les vertèbres sur un embryon, lorsqu’il fait environ 6 millimètres. Voici le film de la formation des dix premières vertèbres (il s’agit des somites qui sont des précurseurs vertébraux « décalés » de ½ longueur d’onde).
On remarque qu’il s’agit d’une onde de segmentation. Il suffit qu’elle aille un peu trop loin, pour produire une ou plusieurs vertèbres de plus.
Les somites apparaissent à intervalles réguliers, de l'ordre de 1h chez le poulet. Au troisième jour de développement, se forme ainsi le dos de l'animal.
Et bien entendu, le phénomène peut se prolonger indéfiniment, ce qui produira des serpents, par exemple.
Il n’y a donc pas de gène d’une vertèbre particulière : les vertèbres sont le résultat de la propagation d’une onde pouvant en produire indéfiniment. C'est intéressant, Ingres.
Bon Dimanche