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Billet de blog 14 janvier 2010

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Tweest, la nouvelle buvette des politiques

Le réseau social est-il l'avenir du parti politique? s'interroge Stéphane Alliès quelque part par là (et y répond au passage: probablement pas, mais c'est un outil intéressant parce qu'il bouleverse la pratique du militantisme.) On pourrait étendre le questionnement au microblogging. Sur Twitter précisément, où se retrouvent désormais beaucoup de politiques.

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Le réseau social est-il l'avenir du parti politique? s'interroge Stéphane Alliès quelque part par (et y répond au passage: probablement pas, mais c'est un outil intéressant parce qu'il bouleverse la pratique du militantisme.) On pourrait étendre le questionnement au microblogging. Sur Twitter précisément, où se retrouvent désormais beaucoup de politiques.

Justement, au lendemain de la présentation par Martine Aubry du réseau social du parti socialiste, la Coopol, nos voisins et néanmoins amis de La Netscouade, qui l'ont réalisé, ont présenté un astucieux petit gagdet qu'ils ont mis au point pour nos confrères et néanmoins concurrents du Post: Tweest.

L'outil permet à tous (y compris à ceux qui n'y sont pas inscrits) de suivre les mini-messages (l'avatar en 140 caractères de la petite phrase) des femmes et hommes politiques sur Twitter. Les identités sont déclinées (@nk_m redevient Nathalie Kosciusko-Morizet) et certifiées (pour éviter les très nombreuses identités usurpées: on s'en doutera à la lecture, Balkany92 n'est pas Patrick Balkany), classées par appartenance politique (ce qui permet de suivre le fil de chaque parti ou du tout), les conversations avec les twiterreurs sont reconstituées, il est possible de recommander un message particulier (classement des messages les plus recommandés sur le coté gauche), de le faire suivre à son propre réseau ou d'y répondre immédiatement (il faut alors disposer d'un compte Twitter).

Cela en fait-il une nouvelle agora renouvelant le débat politique? Certainement pas, ne serait-ce que parce que beaucoup se contentent d'y diffuser leur agenda («je passerai sur France 2 dans le JT de 20 heures») et leurs communiqués de presse. Ensuite, parce que le format (140 caractères) ne facilite pas l'argumentation élaborée; mais cela peut servir d'alerte («J'ai publié un billet sur tel sujet dans mon blog, venez en discuter à telle adresse»). Enfin parce que beaucoup de comptes sont alimentés par un collaborateur, voire par une agence de communication et que les messages que vous vous escrimez à envoyer tombe dans un trou.

Mais certains jouent le jeu, lisent et répondent: Benoît Hamon, Nathalie Kosciusko-Morizet ou même Frédéric Lefebvre ;-)

Le principe n'est certes pas neuf sur Twitter et la fonction «liste» proposée depuis la fin 2009 permet à chaque inscrit de se constituer ses propres groupes thématiques d'utilisateurs, voire de s'abonner à ceux des autres (voici par exemple la liste «membres du gouvernement» de @nk_m). C'est la fonction que j'avais utilisé pour deux billets précédents: l'un agrégant l'information musicale des sources que j'avais choisi, l'autre les messages venus de la presse régionale.

L'avantage principal de Tweest est de segmenter ces listes en partis, donc de pouvoir limiter son attention à l'un ou l'autre. Au Royaume-Uni, d'autres ont eu l'idée d'agréger les mini-messages des députés dans un service nommé Tweetminster (comme Westminster).

L'autre intérêt du service est qu'il certifie l'identité des personnes suivies — ce que fait déjà Twitter pour des personnalités anglo-saxonnes mais pas françaises: voir ici les comptes politiques, business, sports, etc.

PS. Vous avez peut-être noté que Tweest ne se limite pas aux politiques, mais offre aussi une catégorie «journalistes» classés par rédaction. Là aussi, la fonction existe déjà avec le service Muckrack mais ici, avec des médias français (dont quelques journalistes de Mediapart).