Lors des attentats de Bombay, le site de microblogging était censé avoir informé mieux et plus vite que les médias. On s'est aperçu ensuite que les émetteurs de messages relayaient surtout ce qu'ils voyaient à la télévision — les témoins de la scène ayant un peu autre chose à faire à ce moment qu'à s'ébattre dans le journalisme citoyen.
En avril, Twitter devait avoir catalysé la «révolution moldave» avant que l'on comprenne que tout cela n'était au plus que des appels à manifester d'une petite dizaine de militants, qui avaient certes un grand nombre de fans, mais qu'on pouvait difficilement qualifier de révolution.
Et voici qu'avec l'élection présidentielle iranienne, la presse en ligne remet le couvert.
Ne pas croire que des Iraniens qui twittent en anglais plutôt qu'en farsi ont pour seul objectif de contourner la censure intérieure qui s'exerce sur Internet ou sur les réseaux de téléphonie mobile: il s'agit avant tout de parler au reste de la terre, de le convaincre qu'un véritable mouvement populaire est en marche en Iran et qu'il est du devoir du monde de le soutenir. N'empêche: il se passe des choses sur ces réseaux, de l'information passe, et quand bien même elle ne serait le fait que d'une minorité agissante, elle raconte d'une certaine façon l'événement. Ci-desssus, par exemple, vous pouvez lire les messages envoyés sur Twitter dans un rayon de 500 km autour de Téhéran et comportant le mot-clé «IranElection».
Mais peut-être est-il aussi intéressant de suivre des individus particuliers, comme Moussavi1388 (qui dit clairement pour qui il «roule»... et décline son suivi militant sur Twitter, sur Flickr et sur YouTube:
Dernière solution, peut-être la plus intéressante: identifier des internautes émettant de l'intérieur du pays (c'est ce qu'a fait Andrew Sullivan / The Atlantic, par exemple) et rassembler leur production en un même lieu.