La nouvelle série policière française "Engrenages" (saison 4) prenait place hier soir sur la chaîne Canal + . Sa diffusion avait été précédée d'une campagne de publicité à nulle autre pareille...
Malheureusement pour cette "création originale" , "Engrenages" souffre de la comparaison avec une autre série, danoise, récemment programmée sur ARTE "The Killing", qui est un petit chef d'oeuvre.
En effet, la série française n'est qu'une assez plate imitation des séries américaines tant sur le plan de l'écriture du scénario (construction en abyme, scènes volontairement tronquées, dialogue sommaire parfois incompréhensible, etc ) que dans le domaine de sa réalisation qui se veut mise en scène "coup de poing" avec recherche d'effets tape à l'oeil.
Alors que la série danoise avait réussi l'amalgame de l'action et de l'analyse psychologique du comportement des personnages, "Engrenages" (qui a pourtant l'ambition de montrer l'envers du décor de notre société violente) n'est qu'une mauvaise vitrine de l'air du temps. Il y avait mieux à dire sur les centres de rétention administrative où sont parqués les sans-papiers que les situations caricaturales in et off. Rappelons nous le message humaniste du beau film de Philippe Lioret "Welcome"...
Il y avait mieux à dire également sur le jusqu'au boutisme ou l'aveuglement des groupuscules d'extrême-gauche en lutte permanente contre la société capitaliste et ses turpitudes.
Enfin, si Caroline Proust (l'héroine policière d'"Engrenages") est une comédienne estimable, elle arbore constamment un visage renfrogné ; il faudrait la prier d'avoir un peu plus que deux expressions.
NB/ à noter malgré tout la qualité de l'image, qui oscille entre la couleur et le noir et blanc.