Ces jours-ci, on entend sans cesse prononcer ce mot, non seulement à propos des catastrophes qui se produisent mais aussi pour annoncer cette "fin du monde" prévue par les Mayas le 21 décembre (?) , comme s'il s'agissait d'un coup publicitaire.
Selon Alain Rey, le mot "apocalypse" est emprunté comme nom propre (v. 1160) au mot du latin ecclésiastique désignant le texte de Saint-Jean, d'après le grec tardif apokalupsis "révélation", du verbe apokaluptein "découvrir, révéler", de apo-négatif (>apo-) et de kaluptein "cacher,envelopper", d'une racine °kel, que l'on retrouve dans le latin celare (> celer).
Le sujet terrifiant et symbolique du texte désigné induit des sens figurés, d'abord pour "révélation", puis "langage, discours hermétique... Des syntagmes tels que bête de l'Apocalypse...avec l'idée de terreur, apocalypse lui-même évoque la fin du monde (XIXe siècle, Renan), une guerre meurtrière, un cataclysme.
Effectivement, cette lecture du "dictionnaire historique de la langue française" nous permet de considérer le mot "apocalypse" comme étant un mot-clé de notre présent car l'actualité mondiale se charge de nous en apporter toutes les preuves.
Sans vouloir entrer (sans complaisance) dans le détail de l'horreur, citons néanmoins la crise financière qui permet aux banques et aux spéculateurs de s'enrichir au détriment des populations du globe, rappelons aussi ces Etats pollueurs qui n'hésitent pas à compromettre l'équilibre climatique de la planète qui court vers son suicide. Terminons en évoquant la tragédie du massacre des enfants américains, victimes de la folie d'un gamin rendu fou par ce monde fou...
L'apocalypse est désormais quotidienne.