"La mort est le commencement de l'immortalité" avait dit Maximilien Robespierre dans son discours-testament du 8 thermidor an II, à la tribune de la Convention Nationale.
Chaque année, le 28 juillet, je ne peux m'empêcher de penser à cette figure majeure de l'histoire de France, abattue par une coalition hétéroclite de "brigands", c'est à dire de profiteurs, d'aigris et de revenchards afin que leur cupidité et leur vice puissent s'épanouir...
Aujourd'hui, deux-cent-dix-neuf ans après l'exécution de l'Incorruptible", alors que les "brigands" s'appellent Cahuzac, Tapie, Guéant ou autres sarkozystes de tout poil, je déplore vivement cette persistance d'une légende noire qui occulte la mémoire de Robespierre, injustement calomnié. Même par celles et ceux qui se réclament de la pensée de gauche.
"Rien n'est juste que ce qui est honnête ; rien n'est utile que ce qui est juste."
Dans un ouvrage remarquable, intitulé "Robespierre, politique et mystique"*, Henri Guillemin avait écrit ces lignes qui devraient faire réflechir :
"Le 9 thermidor, c'est le triomphe des honnêtes gens . Déjà , hélas, malgré les avertissements et les efforts de Robespierre, à la place de la féodalité aristocratique s'est installée une aristocratie bourgeoise et financière. Dans les campagnes, une nouvelle génération de fermiers capitalistes continue à exploiter les ouvriers agricoles. La politique financière de Cambon a conduit à une inflation qui ne pouvait être - difficilement - contenue que par le "maximum" et l'emploi de la Terreur économique. Après thermidor, le "maximum" sera supprimé et, dans "une atmosphère de décadence et de corruption", les meneurs du jeu ramènent la France à une libre et totale "économie de marché". D'où la tragédie de prairial. Le 9 thermidor, cependant, est considéré par les grands profiteurs comme une victoire imparfaite que viendra bienheureusement compléter, cinq ans plus tard, le 18 brumaire."
Maximilien avait dit : "Je suis du peuple, je n'ai jamais été que de là, je ne veux être que de cela ; je méprise quiconque a la prétention d'être quelque chose de plus."
Oui, cher Maximilien, tu es immortel.
* publié en 1987 aux éditions du Seuil par Henri Guillemin dont c'est le 110e anniversaire de la naissance.