Stéphane Alliès nous apprend aujourd'hui que Velveth n'est plus (voir son billet). C'est une nouvelle glaçante pour moi qui n'ai jamais véritablement connu ce militant du courant dont est issu le NPA mais qui, en même temps, ai ferraillé contre lui mais aussi - et plus souvent - avec lui. Velveth était un camarade lointain. Nous n'étions pas tout le temps d'accord mais nous avions les mêmes ennemis : La droite et l'extrême-droite, Dieudonné, Sarkozy, quelques blogueurs antisémites et racistes,...
Je suis peiné par la disparition de Velveth parce que d'une certaine façon, donc, nous nous connaissions et que, malgré des désaccords et des fâcheries virtuelles, nous avions fini par nous réconcilier. C'est important, cela ; c'est une leçon : il faut faire attention avec les disputes car celui ou celle avec qui on s'engueule peut disparaître - et là...
Nous avions en commun le vieil idéal de l'émancipation marxiste même si Velveth, plus soucieux que d'autres de ne pas paraître has been dans la période qui s'ouvre, pouvait trouver cet idéal vieilli dans ses formes idéologiques et organisationnelles. Il avait fait partie de cette génération de militants venus à la politique entre la guerre d'Algérie, le PCF et Mai 68 et avait, comme les plus malins de cette époque, opté pour le "gauchisme". Pour lui, son gauchisme prit la forme d'un engagement à la LCR après exclusion du PCF (quand d'autres choisissaient la version mao, ou anar). Surtout, à l'inverse de nombreux militants gauchistes qui lors de la fin des années rouges post-68 vendirent leurs convictions pour un plat ministériel ou un train de sénateur, Jean-Robert Velveth persista inlassablement et opiniâtrement dans les idéaux de justice et d'égalité de sa jeunesse. Il demeurait ainsi, par exemple, aux côtés des sans-papiers.
Velveth, donc, vieux militant d'extrême gauche, est mort sous Sarkozy. Cela ajoute à la tristesse de cette nouvelle car Sarkozy est bien sûr l'ennemi principal. Continuer le combat contre le Petit aux grandes oreilles de l'Elysée sera le plus bel hommage possible au militant disparu de la part de celles et ceux qui, comme moi, ne le connaissaient que de loin.
Mes condoléances à ses proches, ses amis, sa famille.