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Billet de blog 17 octobre 2013

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Le grand coup d'aile de la jeunesse lycéenne

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Mao Zedong disait qu'une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine.
S'il est encore trop tôt pour parler d'une plaine embrasée, les lycéens révoltés contre le sort réservé à deux de leurs camarades (expulsés parce qu'étrangers sans papiers) donnent un grand coup de pied salutaire dans la France rance et rabougrie dont on nous sert depuis des lustres les lamentations infâmes.
"On est chez nous" beuglaient dimanche dernier les beaufs lepénistes dans leur salle de mairie réquisitionnée pour une beuverie électorale tricolore. Mais non, justement !, vous n'êtes pas chez vous en considérant que la France est un pays de blancs moulés dans la chrétienté. Le pays vivant dans lequel il est possible de vivre en paix, ce sont les lycéens qui le portent en manifestant et en demandant la démission du lepéniste de l'Intérieur, Manuel Valls. C'est la France pour tous, constituée de toutes celles et de tous ceux qui y vivent !
Tout d'un coup, ce à quoi nul ne pensait dimanche dernier arrive. Des jeunes gens bloquent leurs lycées et manifestent contre les expulsions. Ici et là, des pancartes qui crient "Valls, démission !".
Ce pays, donc, n'est pas exclusivement rabougri et Alain Finkielkraut, qui se perd en pétainisteries siono-compatibles, ferait bien d'en prendre note. Car après tout, la révolte aussi peut être considérée comme une tradition nationale. A celle des racistes, des couards, des haineux et des épris de l'inégalité s'oppose celle, toujours vivante, du refus de l'injustice et pour l'égalité.
Bien sûr, il faut être lucide. On ne sait pas encore ce que deviendra ce mouvement et on sait qu'obtenir que Valls dégage sera difficile. Le P"S", en plus, sait qu'il peut jouer sur les vacances imminentes pour faire rentrer toute cette jeunesse chez elle et dans le silence.
Il n'empêche : une situation politique n'est jamais entièrement cadenassée. C'est le premier rappel de ces manifestations absolument inattendues.
Le parlementarisme et l'opinion qui lui est homogène sont traversés par toutes sortes de haines : romophobie, islamophobie... Haines dont le Front mal nommé "national" est la pointe extrême et qui, à longueur d'éditos complaisants, semblent toujours gagner du terrain.
Eh bien, non ! Les planqués de l'isoloir haineux qui votent FN se voient un temps réduits par des manifestations énergiques de jeunes gens de partout qui sont une France vivante contre la rance barrésienne aujourd'hui représentée par Causeur et le FN. La présence de lycéens révoltés remet toujours un peu dans leur trou à rats les taiseux de l'ombre et de la délation à venir.
Rien, donc, n'est jamais absolument fichu et le consensus xénophobe apparent peut subir de sérieuses remises en cause en attendant de réels revers. C'est la première leçon à tirer de ces manifs lycéennes qui font penser à André Breton. Breton qui, toute sa vie, salua la jeunesse éternelle qui sait toujours refuser le pli.
L'autre point positif, évidemment, est que le P"S" se voit contesté sur sa gauche. Cela nous change du consensus xénophobe et réactionnaire Valls/Guéant et constitue à la fois, donc, un grand coup d'aile (pour reprendre encore Breton) et une immense bouffée d'air.
La réaction aussi épaisse qu'elle puisse être n'est pas une fatalité. Il est plus que jamais temps d'en prendre conscience.

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