Le Centre international de Recherche sur le terrorisme et aide aux Victimes du terrorisme,CIRET-AVT que je préside, a publié le texte suivant suite à l’annonce de l’accord pour le départ d’un sixième convoi de 400 réfugiés iraniens en Irak, du camp d'Achraf vers le camp Liberty, débloquant une situation tragique.
Voici le communiqué du CIRET-AVT publié le 20 août.
Alors qu'il paraît avéré que l'assistance iranienne au gouvernement syrien prend la forme de l'envoi de combattants issus des pasdarans, la forme la plus politisée des forces armées de l'Iran, et que le conflit domestique dans ce pays prend désormais la tournure d'une guerre régionale, la question se pose avec davantage d'acuité et d'urgence du sort de la Résistance iranienne, aujourd'hui comme hier incarnée par l'Organisation des Moudjahidines du Peuple.
La situation de ces combattants qui ont rendu leurs armes à l'Armée américaine en 2003 contre l'assurance de leur protection dans le cadre de la IVème convention de Genève s'est très sensiblement dégradée au cours de ces dernières années, très précisément quand le commandement allié a confié aux autorités irakiennes la responsabilité du camp d'Ashraf où résidaient et travaillaient à des tâches civiles 3400 personnes. Le gouvernement de M. Maliki a, en effet, aussitôt déféré aux instructions de son « protecteur » iranien et mis tout en œuvre pour le renvoi de ces opposants dans leur pays d'origine. Il a évidemment fait sienne l'assertion infondée de leurs activités terroristes et, il faut le dire, a trouvé un argument inattendu dans le maintien de l'OMPI sur la liste noire des organisations terroristes que tient le Département d'Etat américain et qui n'est étayé par aucune preuve. En l'espèce, Washington joue cyniquement le jeu d'un gouvernement dont il a tout lieu de se méfier alors que l'Union européenne a adopté une attitude cohérente en radiant l'OMPI de sa propre liste.
La stratégie irano-irakienne a visé à déplacer les résidents d'Ashraf dans un ancien camp militaire américain en piteux état, bien que dénommé Liberty, avec la caution de l'ONU et du HCR pour ensuite les disperser. Il s'est alors engagé une négociation laborieuse, ponctuée de coups de force sanglants dans l'enceinte d'Ashraf et qui a finalement abouti de par la seule bonne volonté de la Présidente du CNRI. Des assurances qui lui ont été données sous les auspices et avec la caution du représentant de l'ONU, Martin Kobler, bien peu ont été tenues alors qu'elles conditionnent une vie simplement normale dans l'enceinte de ce qui est devenu un camp de prisonniers, sans les garanties des conventions de Genève. Le processus d'évacuation du camp d'Ashraf et du transfert de ses résidents vers « Liberty » s'est bloqué à plusieurs reprises en dépit de la modération des dirigeants de la Résistance qui ont tout fait pour que l'opération ne s'enlise pas et n'ont formulé aucune demande politique.
Ils y ont d'autant plus de mérite que le maintien de l'OMPI sur la liste noire de Washington interdit dans la pratique et en toute logique à ceux qui en font l'objet de demander l'asile puisqu'ils sont, pour la loi américaine, des « terroristes ». La Justice des Etats-Unis, en l'espèce la Cour d'Appel de Washington, a tranché et exigé la radiation de cette organisation avant le Ier octobre, Mais le Département d'Etat semble s'entêter dans une condamnation absolument erronée et qui ne fait que le jeu du seul Etat au monde qui fasse fi des conventions et usages diplomatiques.
Le CIRET-AVT s'élève avec vigueur contre cette incohérence d'autant plus navrante que l'Iran peut être légitimement tenu, preuves à l'appui, pour un Etat terroriste et que nombre de ses dirigeants font l'objet de mandats d'arrêt internationaux émis par Interpol. Il prend acte en revanche de la nouvelle manifestation d'apaisement que représente le départ d'un nouveau convoi d'Ashraf vers Liberty, décidé par la Présidente du CNRI et demande solennellement à Madame Hilary Clinton de mettre enfin ses actes en accord avec la vérité et le bon sens.