L'aventure Mediapart a commencé, comme chacun le sait désormais, sous forme de projet le 2 décembre 2007 et, de façon concrète, le 16 mars 2008.
Cette initiative a aussitôt enthousiasmé toutes celles et tous ceux, qui, déçus, puis accablés et consternés par le virage pris par des organes de presse autrefois de référence, en direction de la presse industrielle et de la soumission idéologique et politique, se sont immédiatement identifiés à la volonté clairement affichée de privilégier la qualité et l'indépendance, tout en utilisant le moyen de communication le plus adapté et le plus innovant, à savoir l'internet.
C'est pourquoi un certain nombre d'abonnés ont ressenti le besoin de se retrouver autour d'un projet d'association, pour faire partager leur plaisir d'être abonné et leur attachement au concept novateur que constitue Mediapart, en matière de journalisme et de citoyenneté participative, et pour faire entendre leurs voix, sur la place publique, si l'indépendance et le bon fonctionnement de Mediapart étaient menacés un jour. La création de Mediapart sera très certainement un point de repère, lorsque la profession journalistique se penchera sur son histoire, au terme de ce siècle. Quant à l'extraordinaire espace de liberté que représente le Club, son fond et sa forme constituent aussi une très forte innovation qui inspire déjà des plagiaires.
C'est donc tout naturellement que le samedi 24 janvier 2009 à 11 heures, après avoir été chaleureusement accueillis par les quatre fondateurs de Mediapart, Edwy Plenel, Laurent Mauduit, François Bonnet et Gérard Desportes, par la chargée de communication, Yolande Laloum-Davidas, et par le responsable du Club, Vincent Truffy, les membres fondateurs, Paul Alliès, Liliane Bourdin, Dominique Bry, Nadine Cortial, Roger Evano, Dominique Gautier, Hervé Gautier, Marie-Anne Kraft, Jean-Louis Legalery, Claude Lelièvre, Christine Marcandier-Bry, Corinne Newey, Christel Seigneur, Thierry Ternisien d'Ouville et Jean-Robert Velveth, se sont réunis pour fonder l'ALM. D'autres abonnés, Ben Boukhtache, Bertrand Buchs, Dominique Conil, Serge Koulberg, Antine Legrand, Antoine Mack, Yolaine Maillet et Fred Oberson n'ont pas pu participer à cette assemblée générale constitutive, mais sont pleinement associés au projet. On lira, par ailleurs, le compte rendu détaillé fait par Christel Seigneur, que le bureau remercie.
L'ALM est donc née. Elle existe, dans le respect de l'indépendance de Mediapart et de la rédaction, elle entend se développer et ouvrir ses portes. Créer un journal uniquement électronique et ne dépendant que du capital de ses fondateurs et des abonnements de ses lecteurs a pu être taxé d'utopique, mais l'utopie non seulement n'a rien de péjoratif, mais, en plus, dessine le visage de l'avenir.
Lorsqu'il fut directeur de l'UNESCO, entre 1987 et 1999, Federico Mayor préfaça un remarquable numéro du Courrier de l'UNESCO, daté de février 1991, consacré à l'utopie, en ces termes, non moins remarquables : " Transcendante par essence, l'utopie ne saurait renoncer à la démesure qui la fonde. Sans quitter pour autant les parages de la raison. Délicat équilibre et, cependant, le seul qui ait chance de lui donner vie. Agir sur la réalité, donc, mais en la tirant vers le haut, sans perdre de vue un instant le respect de l'homme."
C'est le noble dessein que la lecture quotidienne de Mediapart inspire et que l'ALM soutient sans réserve. C'est la raison pour laquelle l'illustration de cette nouvelle édition participative sera la Saline Royale d'Arc-et-Senans, symbole de l'utopie architecturale, sociale et politique conçue par Claude-Nicolas Ledoux, architecte visionnaire de la seconde moitié du 18ème siècle.
L'ALM participera à la soirée "Contre la régression démocratique" du 30 janvier au Théâtre du Châtelet, à l'initiative de six titres de presse, dont, bien évidemment Mediapart, sera représentée par sa vice-présidente, Marie-Anne Kraft, et invite tous les abonnés à s'y rendre massivement.
Jean-Louis Legalery
président de l'ALM