Moins de 10 millions d’électeurs se sont exprimés à l’occasion du premier tour des cantonales, qui concernait plus de 21 millions de personnes. Cette abstention record (55,63%) illustre et confirme le sentiment de défiance généralisé des Français à l’égard des partis politiques traditionnels. Jusqu’alors plutôt épargnées, les institutions locales font aujourd’hui les frais de ce climat délétère.
Une prise de position de la Ligue de l'enseignement
Cet affaiblissement de la démocratie a permis la montée en puissance du Front National. Avec 15,26% des voix, soit le triple du score qu’il avait atteint en 2008, ce parti peut espérer faire son entrée dans une petite dizaine de conseils généraux.
La banalisation d’un discours ouvertement xénophobe sur fond de crise sociale et économique a attisé ce sentiment de méfiance et divise la population. Les récents débats sur l’immigration et la sécurité, loin de répondre aux attentes des citoyens, ont, au contraire, joué sur les peurs et alimentent aujourd’hui les espoirs des candidats d’extrême-droite.
La Ligue de l’enseignement appelle tous les citoyens à se mobiliser pour le deuxième tour et à faire barrage aux candidats et aux politiciens xénophobes, qui piétinent les valeurs de la République.