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Billet de blog 13 décembre 2009

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Mexique : au Chiapas, l'entreprise canadienne Blackfire accusée de l'assassinat d'un paysan

Le 27 novembre dernier, Mariano Abarca Roblero, paysan de Chicomuselo, dans le sud de l'état du Chiapas, a été assassiné. Don Mariano était l'un des porte-parole des opposants à l'extraction massive de barite effectuée depuis des mois dans son village par la multinationale canadienne Blackfire Exploration Ltd.  

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Le 27 novembre dernier, Mariano Abarca Roblero, paysan de Chicomuselo, dans le sud de l'état du Chiapas, a été assassiné.

Don Mariano était l'un des porte-parole des opposants à l'extraction massive de barite effectuée depuis des mois dans son village par la multinationale canadienne Blackfire Exploration Ltd.

Cette entreprise bénéficie d'importantes concessions octroyées par l'actuel gouvernement de l'état du Chiapas, dirigé par Juan Sabines Guerrero. Avec d'autres multinationales, elle procède à un pillage sans précédent de ces terres du Chiapas, qui sont, de l'avis des spécialistes, un véritable « scandale géologique » tellement elles referment de richesses.

En août 2008, Mariano Abarca Roblero avait été roué de coups et menacé de mort par des employés de Blackfire, qui n'avaient même pas pris la peine de se débarrasser de leurs uniformes aux couleurs de la compagnie. Mais ni lui ni les autres habitants n'avaient cédé devant la brutalité. Car l'exploitation du baryte, si elle est extrêmement rentable pour l'économie canadienne (on l'utilise dans l'industrie chimique, la construction de centrales nucléaires, etc.), détruit la forêt et pollue les eaux de toute une région. La convention 169 de l'OIT, sur les droits des peuples indigènes, ratifiée par le Mexique et le Canada, exige que ceux-ci soient au moins consultés avant toute exploitation minière sur leurs sols. Mais, quand on n'a pas le droit, il faut prendre le gauche, doit se dire Juan Sabines, dont le parti (le PRD) est membre de l'Internationale Socialiste.

Blackfire s'était présentée comme prête à construire des infrastructures au bénéfice de la population. Il n'en a rien été, et seuls quelques membres de la communauté ont été littéralement achetés, pour diviser le village et servir les objectifs de propagande de la compagnie. On peut d'ailleurs voir sur son site internet quelques petits films tout à fait dignes du régime nord-coréen (des parents ont baptisé leur enfant du nom du vice-président de la compagnie, tellement ils sont reconnaissants des bienfaits apportés par celle-ci !).

Le CIEPAC, une organisation active depuis des années aux côtés des communautés indigènes, est formelle : les assassins de don Mariano ont été commandités par Blackfire.

Les dirigeants nord-coréens iront-ils à Copenhague cette semaine ? Ceux du Canada, pour leur part, y prendront la parole. A peu près en même temps que le président de la République Fédérale du Mexique. Nous pouvons donc respirer, notre avenir est entre de bonnes mains.

Jean-Pierre Petit-Gras

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