Ce matin sur France-Culture pendant une heure, le tour de chant séducteur du patron du MEDEF. Larmes de crocodile sur ce fléau qu’est le chômage. Le patronat enthousiaste pour l’environnement et les embauches. Mais il y a le poids des salaires, les CDI anxiogènes (sic), et l’obstacle d’un code du travail illisible. Millième réédition d’un cantique usé. Et il n’y avait personne en face pour opposer quelques vérités.
Il nous prend pour des Imbéciles, qui doivent oublier les licenciements boursiers (dont le motif est de faire monter les actions d’une entreprise qui se porte bien et qui veut se vendre) et 15 ans de délocalisations massives ! L’origine majeure du chômage est là. Et cela continue !
Oublier l’effondrement du bâtiment où travaillaient les sous-traitants indiens de firmes délocalisées, les incendies d’ateliers cadenassés, les immenses terrains pollués en Chine, Bangladesh, etc Ou africains, sous des tonnes de déchets industriels provenant d'Europe. Les délocalisations visaient à échapper à la protection des salariés et aux contraintes environnementales. Il s’agissait en plus, d’y ruiner les économies locales et d’envahir leur marché.
Oublier tous les terrains pourris abandonnés après faillite, à la charge des pouvoirs publics.
Oublier comme ils se sont démenés pour empêcher la règlementation sur l’usage de produits toxiques, voire tératogènes. 30 ans d’amiante encore, après son interdiction aux USA. Soins des malades et dépollution ont alourdi la dette publique.
Oublier que depuis plus de 15 ans, l’embauche de chômeurs de longue durée reçoit des financements publics sous forme de coût salarial réduit et d’un accompagnement social réalisé par les associations intermédiaires, missions locales, entreprises d’insertions et Régies de quartier. Depuis 15 ans un très grand nombre de chômeurs et de jeunes en difficulté, se sont remobilisées dans un parcours d’insertion, et sauf exception, cela a capoté par défaut d’embauche durable.
Le patronat a au contraire précarisé le maximum de salariés. A commencer par les femmes et sans épargner les travailleurs handicapés.
Oublier que le patronat s’est démené pour que le code du travail soit adapté à chaque branche d’activité et contienne d’innombrables seuils et exemptions. Le patronat a considérablement alourdi le code du travail, n’a eu de cesse de le retoucher à chaque cession parlementaire de façon à en rendre le contrôle et les sanctions impraticables. L'incantation actuelle annonce de nouvelles coupes dans la protection des salariés.
« Le patronat va embaucher massivement SI… » Non : les multinationales ont comprimé leurs activités et sous-traitent massivement. La grande majorité des entreprises sont sous-traitantes, donc dépendantes du donneur d’ouvrage, et n’ont de ce fait aucune visibilité sur leur carnet de commandes, ni sur la marge qui leur sera concédée, travaillent souvent à perte. Aucun n'ose le dénoncer publiquement, bien sûr. Là est l’obstacle structurel aux embauches.
Les multinationales jouent les sous-traitants et travailleurs des pays « émergents » contre les sous-traitants et travailleurs d’Europe, et ruinent les uns et les autres. Voire les travailleurs de pays européens entre eux.
Et derrière, de multiples bulles financières, prêtes à exploser à nos dépens.
Au nom de qui Gattaz parle t’il ??? C’est une de ses vieilles pratiques, de n’engager en rien « le patronat » (aux intérêts contradictoires) qu’il prétend représenter.
Il ne s’agit que de propagande au profit des partis de droite... et de préparer le terrain pour le TAFTA et nous soumettre aux trusts américains.
Mais aussi effacer la piteuse rentrée politique de la droite ???
Ajouté le 28 août : Suite à ces propos de Gattaz, le lendemain, Macron semble être venu devant le MEDEF pour faire allégeance... Sabrer le Code du travail? Bien sûr! Et il propose de finir de liquider les 35 h, ce symbole de l'aspiration à une société de citoyens. Vient-il se faire adouber comme présidentiable ???