Qu’ils sont nombreux ces jeunes que la seule vue d’un papier et d’un stylo effraie. A l’heure de la médiatisation de masse, une cohorte d’irréductibles résiste encore et toujours à l’envahisseur de la pensée unique et uniformisée : cette espèce, encore rare, c’est le journaliste jeune.
Entrez dans le monde de la presse d'initiative jeune !
Votre plume vous titille, vous vous sentez frustré de ne pouvoir coucher sur le papier toutes vos opinions, réactions et autres impressions, vous ressentez en vous une rage et un plaisir tout particulier à vous exprimer ? N’hésitez plus, vous êtes un journaliste jeune en devenir. Surtout qu’on vous en donne les moyens.
Il y a tout juste une vingtaine d’années que la presse lycéenne a conquis ses droits de publication. Pour autant, elle n’est pas à l’abri de nouvelles menaces : de la simple indifférence de son lectorat à la censure, pratique pourtant bien d'actualité. Jamais autant de possibilités n’ont été proposées aux jeunes pour prendre part à la vie communautaire. Pour autant, le résultat est sans appel. De moins en moins en ressentent l’utilité, une nouvelle preuve de l'individualisme de notre société ? Quel avantage de griffonner dans un journal lycéen me direz vous. La réponse en est tout aussi simple : un droit s’acquiert difficilement mais se perd d’autant plus rapidement …
Où sont les nouvelles recrues ?
« Irresponsables », « perturbateurs », « individualistes » … nombreuses sont les cases dans lesquels certains se plaisent à les classer. Mais loin des clichés entendus, cette jeunesse en quête de sens souffre surtout d’une crise de confiance. Il n’y a qu’à voir l’état du paysage politique français. Que l’on soit engagé ou non en politique, est-il encore concevable pour ces jeunes de cautionner la lamentable débâcle de la droite ou encore les incohérences du pouvoir en place ? Une quelconque jeunesse peut-elle encore s’identifier et se reconnaître dans de tels partis en proie à la déchéance s’il n'y pas de renouvellement rapide de l'offre politique ? Conséquence directe, la montée des mouvances extrémistes, dont un certain nombre n’hésite plus à se revendiquer ouvertement, par rejet du système plus que par adhésion identitaire. On n'hésite plus à parler d'une jeunesse en déroute, que l'on tente d'aider à coup de débats sur les rythmes scolaires, de réformes aussi ambitieuses qu'inadaptés, une façon d'esquiver un appel unanime : « faites nous confiance ! »
« Engagez vous, réengagez vous, qu'il disait ! »
Qu'en est-il des « idéalistes » ? La place des jeunes ne se trouve-t-elle pas dans leur réactivité, leur capacité à exercer leur sens critique et leur ouverture d'esprit ? C'est de cette force que s'émane la teneur et la dimension de la presse jeune. L’art du journalisme, même à l'échelle du lycée, ne s'illustre pas dans sa capacité à convaincre ou à dicter un choix, mais bien dans celle d’ouvrir le débat, d’interroger, de questionner : en effet, quelle serait l’image d’un Etat dit démocratique dans laquelle la jeunesse serait sclérosée, telle emprisonnée dans un carcan scellé par des siècles d'immobilisme.
Aujourd’hui, j’ai 18 ans. Avoir quitté mon équipe de rédaction et mon lycée ne m’ont pas fait oublier mes priorités. M’engager. Ecrire, publier, diffuser et permettre à d'autres d'en faire de même, non pas pour laisser ma trace à tout prix, mais bien pour défendre mes convictions …
Vince, Lis ! C Teyssier n°18, Lycée Teyssier, Bitche (57).