C'était il y a tout juste deux mois, dans l'émission Meet the press, sur NBC. Le sénateur démocrate du Delaware, Joseph Biden (dites «Bailledeune», m'assure Thomas Cantaloube) est interrogé par Brian Williams (dites «BriWi», m'assure Wikipedia): pense-t-il à la vice présidence, en se rasant le matin?
Williams: «La vice présidence vous intéresse?
Biden: La vice présidence ne m'intéresse pas.
W: La vice présidence ne vous intéresse pas.
B: Elle ne m'intéresse pas.
W: Le 29 avril 2007, dans Meet the press, Tim Russert demande à Joe Biden: “La vice présidence vous intéresse?” “Non, je ne serai pas vice président, quelles que soient les circonstance” Mais dans une autre réponse, vous avez répondu que vous auriez dit oui. Donc, je ne sais pas...
B: Bon, non. Quand on m'a posé cette question, je croyais que je serai président. Maintenant, je ne suis pas intéressé par le fait d'être vice président. Je l'ai dit au candidat. Si le candidat me demande d'être vice président, la réponse sera “je dois dire oui”. Mais il ne me le proposera pas. Vous savez, vous ne pouvez pas éviter...»
Coquetterie? Appel du pied? Ou inconséquence... Le New York Times souligne dans son article relatant le choix de Joe Biden qu'il est bien connu pour parler beaucoup («talkative») et prompt à faire des déclarations qui le mettent dans l'embarras. N'est-ce pas lui qui jugeait, en 2007, qu'Obama n'était «pas encore prêt» pour la présidence?
L'équipe McCain ne s'y trompe d'ailleurs pas, qui utilise déjà les déclarations du futur colistier contre son camp.
Le Washington Post souligne lui aussi l'élément d'incertitude qu'introduit le tonitruant sénateur dans une campagne démocrate jusque là plutôt maîtrisée.
AJOUT DU 25/08: Le Wall Street Journal raconte ce matin les efforts déployés par l'équipe de Biden pour être sur le ticket d'Obama. Pour quelqu'un qui ne veut pas être vice-président, c'est impressionant...