On entend ici et là cet argument: ce ne sont pas les médias qui votent et c'est l'amour immodéré des journalistes pour Obama qui, in fine, le conduira à la défaite. C'est vrai que, vu de France, il est difficile de trouver des personnes qui soutiennent John McCain; la gauche préfère évidemment le sénateur de l'Illinois et Sarkozy est «son copain». Un étude publiée au début de la semaine vient démentir cette impression:

Les déclarations du candidat républicain sont citées plus souvent (80%) que celles d'Obama sur les sites Web d'information anglophones. Et sur ceux des grands networks (CNN, CBS, NBC, ABC et Fox) le ratio est presque de 3 pour 1; de 2 pour 1 sur les sites des journaux et des magazines locaux et nationaux américains.
Et les attaques nominatives? Sont elles relayées de manière impartiale par les médias?

Pas mieux: les attaques de John McCain portent plus.
Toutes nos certitudes s'effondrent! Tout de même, Obama reste le chouchou du Web, non?

Oui, cette fois, c'est vrai. Mais cela mérite encore d'être nuancé: le fossé qui séparait les deux candidats s'est réduit de presque 10% ces quinze derniers jours, et si Obama totalise 38 millions de pages vues, McCain est désormais à 36 millions. Une paille.
C'est le résultat, semble-t-il, d'une campagne assez aggressive de reconquête et de mobilisation de la blogosphère, avec, à la clé, la rétribution des commentateurs amis.