Une étude universitaire américaine s'intéresse aux blogs de journalistes en se demandant s'ils peuvent constituer un bon moyen d'accroître la participation et d'améliorer le dialogue avec les lecteurs.
Les chercheurs ont isolé un échatillon de cinq jours (à l'automne 2006).
Sur cet intervalle, les blogueurs ont posté en moyenne 8,2 billets (57 au maximum, et pour un quart d'entre eux, aucun): jusque là, c'est plutôt bien.
Ils ont reçu en moyenne 33,5 commentaires (6,7 par jours): mention bien.
58% des commentateurs ont écrit plus d'un commentaire: classique; une minorité de lecteurs sont très actifs.
Et 8 blogueurs sur 10 n'ont pas répondu à leur lecteur: catastrophique.
Cela signifie donc que le blog n'est perçu que comme une autre façon de publier des articles, éventuellement avec un apport multimédia, mais pas du tout comme le moyen d'engager une conversation avec le lecteur.
On comprend aisément pourquoi les OS du journalisme ne répondent pas: leur travail consiste à aller chercher de l'information, pas à assurer les relations publiques de leur journal.
Donc, sauf à travailler pour un journal très riche qui vous laisse publier une enquête par mois seulement, ils doivent choisir entre écrire pour leur journal + écrire pour le site + écrire pour leur blog et répondre aux commentateurs.
D'où la tendance au développement des blogs de chroniqueurs et d'éditorialistes: ils sont débarassés de la peine d'aller chercher l'information; leur travail c'est l'exégèse et les lecteurs, par leur commentaire, peuvent les aider à accoucher progressivement d'une analyse cohérente.
Pour eux, le dialogue est un précieux auxiliaire.