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Plein Suds

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Billet de blog 12 mai 2009

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Leçons de monde en musique

Arménien d'origine, Grec de Turquie par son père, un peu Syrien sûrement, né au Liban, vivant à Paris pour rayonner tout autour de la Méditerranée: Abaji mêle, métisse, hybride les cultures du Levant avec une prédilection particulière pour les musiques jouées par les marges et les exilés.

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Arménien d'origine, Grec de Turquie par son père, un peu Syrien sûrement, né au Liban, vivant à Paris pour rayonner tout autour de la Méditerranée: Abaji mêle, métisse, hybride les cultures du Levant avec une prédilection particulière pour les musiques jouées par les marges et les exilés.

«C'est ma grande théorie, explique-t-il. Les sociétés s'approprient les cultures des minorités et rejettent ceux qu'ils ont spolié.» Il conte, d'édition en édition du festival Les Suds d'Arles l'histoire, les histoires, de ces musiques patrimoniales dans ses Salons de musiques. Collectionneur compulsif d'instruments (il en possède plus de 200, tous joués), il ponctue son propos de morceaux improvisés — «la musique est dans ma tête, pas dans mes doigts, je dois la jouer pour qu'une nouvelle puisse la remplacer».
En avant-goût du stage «Histoire des musiques du monde» qu'il animera cet été, il a donné un récital conté le 23 avril à Montreuil.

«Une clarinette en bambou fabriquée par un luthier français qui s'est inspiré du doudouk arménien. Le doudouk, c'est l'instrument le plus vibrant du monde, un instrument qui fait pleurer quand on l'écoute parce que les Arméniens ont une histoire terrible et qu'ils ont mis toute leur histoire dans cet instrument. Je ne voulais pas pleurer, parce que ce n'est pas mon genre, et j'ai trouvé cet instrument qui peut avoir une résonance joyeuse à travers un son triste.»

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«Mon plus grand plaisir, c'est de détourner les instruments. Quand j'arrive à transformer l'instrument, je le fais; quand je trouve l'instrument parfait, je me dis je ne vais pas le jouer dans l'accordage habituel. J'ai pris cet instrument grec, le bouzouki. Mais il n'est grec que depuis très peu de temps, depuis 1910 quand les Grecs ont commencé à Smyrne/Izmir à jouer de la musique grecque orientale, avant d'être chassé en 1920-21 par Atatürk et qu'il y a eu cet échange de population: les Grecs d'Orient ont cré le repetiko, le blues grec, qui se joue avec le bouzouki. Ce morceau s'appelle Anatolia, une région qui connu beaucoup de mélanges musicaux entre les Kurdes, les Arméniens, les Grecs, les Turcs...»

> Le stage d'Abaji.

> Les autres stages.