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Les retrouvailles, le 9 juillet, entre Goran Bregovic et les Suds s’annoncent d’ores et déjà explosives. Il faut dire qu’à Arles, l’homme en blanc joue en terrain conquis…
C’est la troisième fois depuis 1999 que Goran Bregovic est l’invité du festival arlésien. Si la recette fait toujours son effet, les dernières compositions du musicien le plus célèbre des Balkans laissent un léger goût de déjà vu. Avec Champagne for Gypsies, son nouvel album, le chef du fameux Orchestre des mariages et des enterrements rend hommage à la culture et au peuple gitans sans lesquels il ne serait pas cet artiste internationalement connu aujourd’hui.
« J’ai toujours considéré les Gitans comme les meilleurs compagnons de scène et ils m’entourent depuis toujours », reconnaît celui qui a conquis le grand public en écrivant les musiques des plus célèbres films d’Emir Kusturica. On dit les deux hommes brouillés. Aujourd’hui, alors que son ancien comparse a, à son tour, emprunté des habits de musicien, le compositeur du Temps des Gitans, d'Arizona Dream et d'Underground aborde la question par une pirouette : « La vie est courte et j’ai déjà passé dix ans de la mienne avec lui. J’ai fait ses trois meilleurs films. Lui comme moi avons besoin de changement et dix ans, c’est déjà beaucoup. »
Ambassadeur de cultures traditionnelles auxquelles il a intégré des rythmes pop-rock, Bregovic tire parti de la vogue –qui dure– des musiques de l’Europe anciennement dite de l’Est autant qu’il la nourrit. « Je fais de la musique contemporaine à l’ancienne », résume-t-il avec la facétie et la jovialité qui le caractérisent. « Je pense que l’Europe doit dire un jour que les Gitans ont laissé des traces fortes dans notre culture. Pour être franc, quand je réfléchis à ce dont je peux être fier, en dehors du fait d’avoir joué dans des lieux prestigieux du monde entier, c’est de penser que, chaque jour, il y a je ne sais combien d’orchestres gitans en Europe qui vont gagner leur bakchich en jouant ma musique. »

Goran Bregovic
Soirées Suds, Théâtre antique, mardi 9 juillet à 21h30
Première partie : Fanfaraï, la fanfare la plus atypique du Maghreb
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