Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 6 septembre 2013

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Le progrés ..., qui a bon dos...?

Pierro Juillot

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il règne une sorte d'euphorie médiatique et sur-médiatisée, plus que "spéculative" sur la sortie du dernier "produit", du dernier "bien" à la mode..., du dernier "joujou" de "Samsung", la montre "Galaxy Gear". Présentée comme une "création" "utile"..., qui concentre le progrès de la miniaturisation dans "l'intelligence" de la technologique numérique rassemblée dans un outil - oublié - plus petit qu'un "Smartphone"..., cette montre, son symbole  "doit" nous éblouir.

Cela pourrait être en effet progressiste que d'avoir à sa disposition, attaché au poignet..., un outil vous proposant toutes les avancées technologiques et numériques que votre dernier téléphone à la mode, chèrement payé..., vous "offre" déjà...! Il nous faudrait nous rendre compte, en effet que ce "Smartphone", si convoité..., met à votre disposition, voir remplace, les fonctionnalités et les outils tels qu'une caméra, un appareil photo, une calculatrice, le mode GPS, la connexion et l'utilisation simplifiée aux réseaux d'internet, et j'en passe et des meilleurs.... L'on peut constater et mesurer l'efficience que cette évolution technologique nous apporte tous les jours, en terme de multifonctionnalité réduite à la taille d'un livre de poche, comme en terme de confort de vie.

Mais que propose donc cette montre "révolutionnaire"..., au prix de 299 dollars...,  qui serait absent de ce "Smartphone"..., dont elle reste indissociable...? Posée autrement, ce questionnement veut vous inviter à réfléchir sur qu'elle est la réelle "utilité" de cette "création" (vendue à grand coût de com., certainement plus chère que la part investissement de sa conception), vous "offrant" les même choses "intelligentes" que ce "Smartphone" et dont le prix d'achat et exorbitant...? A y regarder de plus près, ce produit ne propose rien d'autre que ce que vous "offre" le téléphone et son "coût"...! En terme d'utilité..., il semble qu'il soit mis en avant le seul fait que pour éviter de sortir votre téléphone de votre poche, "fainéant que vous deviendriez"..., cette création vous permet d'accéder rapidement à des fonctions de base. Si l'on réfléchit aussi à l'aspect de la convoitise que cette objet suscite (soit les vols à l’arrachée) on peut en effet y trouver une forme d'avantage..., sauf si au lieu de vous voler le téléphone certains-es ne cherchent pas à vous couper, arracher la main pour vous faucher la montre...! Le vrai progrès n'aurait-il pas été que cette montre remplace le téléphone en offrant les même services, si ce n'est pas plus et mieux...?

Puis, si l'on prend l'aspect financier de la chose.., plus que de payer un "gadget" dont l'utilité et l'intelligence reste encore à prouver..., c'est du coté des factures d’électricité qu'il vous faut faire des efforts de concentration. Car déjà que cette facture énergétique est en hausse du fait de l'utilisation perpétuelle de ce téléphone et de l'augmentation de la tarification du KW/H (mettre en charge tous les jours ou deux jours suivant le modèle et les applications usitées)..., imaginez vous alors avoir à doubler cette consommation et tarification de recharge des batteries, même si vous ne faites que regarder l'heure...! Sans parler alors d'un autre aspect qui fait encore polémique dans le domaine scientifique et médicale, celui de l'impact des ondes sur la santé publique, absent et pour cause de cette communication,  des ondes "bluetooth" que cette montre émet, que votre portable reçoit et renvoie..., et des ondes radios (voir ce papier de 2008, de l'Express, parlant du type de micro ondes pulsées qu’utilisent les téléphones portables) qui traversent votre corps, irradiant certaines cellules de votre cerveaux..., etc..., etc...! Cette polémique n'est pas enterrée.., loin de là...! Mais pourtant l’enthousiasme ambiant, se nommant rendement... tente à en faire oublier ses raisons...!

Alors il me semble qu'il serait bien d'en arriver à déterminer ce que l'on entend par progrès dans l'utilisation de cette terminologie vendant des mérites d'un monde virtuel de plus en plus illusoire - l'illusion d'avoir envie/besoin d'un outil que l'on dispose déjà - et dans ce qu'on entend par réelle efficacité tant pour l'individu dans son confort quotidien, que pour l'humanité dans ce que produit réellement en terme de conséquences à court et à long terme ce que l'on nomme "progrès" et fabrique industriellement à l'échelle planétaire. Par exemple, ce produit profite-il à toute l'humanité ou seulement à des bourses satisfaisant déjà et bien largement des "besoins" vitaux, et ne cherchant qu'à combler le vide "d'envies" éphémères...?

Pour comprendre la notion de progrès et d'utilité, l'on peut aussi aborder le sujet ainsi. Pour les plus férus de technologie..., pourriez vous encore vous promenez avec une caméra pouvant prendre des photos, votre GPS, une calculatrice, un ordinateur portable, et bien d'autres "possibilités"..., sans avoir à jongler avec un sac lourd et encombrant puis toutes vos tâches quotidiennes auxquelles vous vous êtes habituer à faire en même "temps"...? De plus l'on peut aussi prendre l'angle financier de ce progrès avec une approche économique simpliste ou l'on décompterait et le prix de chaque outil en moins - qui se retrouve dans ce "Smartphone" -  et en terme de matière première en moins ponctionnée sur les stocks d'une planète bien limité en la matière.

Pour en revenir aux moutons dociles que nous devrions être transhumant devant nos écrans et la communication exacerbant ce "progrès" on peut examiner l'autre coté... L'on peut opposer à l'utilité de cette montre "gadget" tant l'efficience réelle de cet outil multifonctionnel, cette extension de ce "Smartphone", par rapport à la qualité des "biens", des "applications", des "fonctions" qu'ils sont censés remplacer..., que concomitamment..., le nombre d'emploi direct et indirect détruit..., délocalisé..., (en opposition à ces enfants les fabricants ces nouveaux téléphones par exemple) qui fabriquait, avec le souci et de cette qualité du travail bien fait et de faire vivre le tissu social ouvrier comme la tradition de territoire industriel, l'ensemble de ces produits...!

Le temps semble être un des points communs liant tout les aspects du sujet. Il y en a un qui se mesure sur une longue échelle et un autre sur un court instant, sur le moment voulu. Celui de l'individu employé/consommateur/électeur voulant en gagner "s'adapterait" à celui plus global..., celui de son court passage dans un espace temps et ses contraintes plus générales impactant toutes les autres individualités et le milieu de vie. Mais cet individu ne maîtrise pas cet espace temps, quand on lui fait croire le contraire. On lui vend l'illusion d'avoir le pouvoir de maîtriser son temps, qui n'est que celui de tous et toutes dans lequel il ne fait qu'exister sporadiquement. Certains-es vous vanteraient alors la bienfaitrice "main invisible" des marchés financiers jouant le métronome...! Celui ci contrôle toutes les unités de temps et d'espace, autant le court que le long. Alors que l'individu isolément y est autant contraint à cette temporalité universelle que toutes les autres individualités en dépendent intrinsèquement, en y étant liées par une seule valeur unique. Sauf que certains-es savent s'en extirper, s'expatrier. Ce sont celles et ceux ayant les moyens (financiers) de se mettre hors de cet espace-temps commun. Car pour vivre, survivre, l'individu ne peut échapper à la seule condition qui régit, règle, ce temps dans son espace qu'il croit propre. Cette condition est cette seule valeur commune (sauf dans une parité illusoire). C'est la monnaie. Le moyen de la gagner est donc la contrainte du travail liée à la satisfaction du lot de consolation..., la consommation. L'élection, pour les démocraties, n'est la que pour faire croire à un équilibre entre l'intérêt de l'individu et l'intérêt général de toutes les individualités. Mais je m'égare je crois.

Et si on faisait une pause, un entracte avec ce sketch "OU courent-ils" du grand humoriste et "maître" des mots , M. Raymand Devos...,?

La logique du progrès appliquée à la sauce capitaliste induit la formation de conglomérats, de multinationales, financiers et industriels, se concurrençant dans le seul souci de rationaliser et le coût de la production de bien (avec le moins de personnel, le moins cher possible dans tout les sens du terme) et celui du prix de revient et la source d’approvisionnement des matières premières se raréfiant comme devenant aussi une source de complexité en terme de gestion de rapport de force géopolitique, puis enfin celui du rendement financier des dividendes et actions faisant la base de leur capitalisation. Cette logique n'a de raison, d'utilité que dans la rentabilité financière de l'année en court des bénéfices et des actions qu'une certaine clientèle électorale dominante, consommant tout et n'importe quoi aveuglément..., de plus en plus individualiste, croit être sienne... Pour elle qu'importe les conséquences en terme d'impacts tant sur l’environnement qu'elle laissera à ses enfants, que sur la qualité de vie et du tissu social, sociétal et démocratique dans lesquels ils-elles devront évoluer..., réparer s'ils-elles le peuvent, le veulent..., et laisser à leur tour aux générations futures...

Mais ces individualités sont loin d'être toutes responsables, conscientes, et consentantes en connaissance de cause..., quand seuls les médias de masse, les conglomérats financiers et autres, et les politiques décident de faire une politique économique de "l'offre" et de la demande..., non en fonction des "besoins" les plus élémentaires des sociétés dans le sens humains de leurs composantes..., mais uniquement des envies immédiates et éphémères de voir un PIB au plus haut.

Pour ce conglomérat d'individualisme incapable de ne voir plus loin que le bout de son nez luisant, seul compte alors la consommation, une croissance idolâtrée..., se faisant sur le dos de la paupérisation des plus modestes, des moins qualifiés, des plus fragiles et stigmatisés de la population dans ces sociétés devant les unir, ou règne une discrimination diverse grandissante. L'enrichissement personnel s’accroît aussi proportionnellement, si ce n'est pas plus, que les inégalités augmentent, le chômage de masse progresse, la diminution du pouvoir d'achat impacte les plus pauvres..., mais pire encore les démocraties et les vrais et profonds clivages politiques et idéologiques indispensables à toutes démocraties disparaissent pour faire place à la technocratie et bureaucratie. Alors, pour oublier la seule création logique et conséquente de cette vision économique court-termiste dans une société et son lien indispensable, soit ses règles démocratiques, pour rendre transparent la déliquescence de cet ensemble..., ce conglomérat d'individualisme s'illusionne de progresser vers l'utopie d'une vie se virtualisant, d'une intelligence s'informatisant, se robotisant..., jusqu'à en oublier et la raison et son humanité...!

En tant que progrès scientifique. Sommes nous devant un "besoin" de produire un bien..., un produit..., qui ne satisfait aucunement un critère pertinent d’innovation prolifique pour toute l'humanité...? Ou sommes nous devant une "envie" préfabriquée, une sorte de caprice de puissant..., ne voulant satisfaire qu'un pari de rendement financier sur un terme de cinq ans voir un peu plus..., en bernant le-a consommateur-trice et au détriment des conséquences immédiates et longues sur toute l'humanité...?

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