Il reste un caillou dans la chaussure de Sarkozy, le grand «vainqueur» des départementales 2015. C'est le Val de Marne qui a tenu bon et reste le denier département dirigé par un Président encarté PCF. Lui qui avait harangué les candidats UMP-UDI à la Mairie de St Maur, parlant de «anomalie» et de la honte de ne pas y mettre fin, dans ce département où «ils n'ont pas honte d'être communistes» [Chronique ici].
Les résultats du 22 mars avaient laissé quelques espoirs ici ou là dans le maintien de la gauche. Toutefois, dans ses propres rangs on se demandait s'il ne faut par faire bouger un peu le «mammouth» dont l'administration des camarades s'est approprié [encore un effort camarades!] .
C'était en tout cas désespérant de voir la difficulté à se concerter et réfléchir sur les enjeux locaux (parfois outre l'Union de la Gauche, deux autres listes estampillées Front de Gauche, comme à Cachan).
Dessin de Faujour, dessinateur très reconnu dans le Val-de-Marne
Les résultats du second tour ont permis toutefois de sauvegarder le département avec 28 sièges sur 50, (dont 18 pour le Front de Gauche, surtout des élus PCF, 7 pour le PS, un pour les Verts et 2 MRC et Gauche citoyenne). Le Front National qui était en position de se maintenir au deuxième tour dans cinq cantons, n'a pas réussi à élire de conseiller départemental, tout en confirmant son implantation avec 6,61% des votes exprimés. Selon le ministère de l'intérieur le taux d'abstention est de 52,78%, contre 55,56% au premier tour. Malgré un léger regain dimanche dernier, cela reste un taux de participation bas avec 47,22 % de votes exprimés. L'élection de Christian Favier, (le dernier représentant d'une "qualité" politique en voie de disparition) semble acquise jeudi prochain, à la tête du département.
Oui, un autre politique est possible... saisissons cette opportunité!
Dans le registre des surprises, il y a le canton de Villejuif où le changement de majorité municipale laissait prévoir la possible élection du binôme Union de la Droite. On se souvient que Europe-Écologie les Verts, par l’intermédiaire de Alain Lipietz s'était associé à la droite pour battre la Maire communiste, qui avait réussi à faire une certaine unanimité contre sa gestion même chez beaucoup d’électeurs de gauche.
Cette fois-ci, la majorité municipale de droite s'est divisée et Lipietz a appelé à voter Front de Gauche ainsi que le PS (le binôme a obtenu 55,11% des suffrages exprimés, soit 20,63% des inscrits). Ceci souligne l'importance du résultat des Verts, 8,5% , se présentant seuls au premier tour qui ont pesé tout en affirmant préférer Favier (PCF) à la tête du Département que Cambon (sénateur-maire et chef de file de l'UMP).
Cela soulève aussi la question de la difficulté des états majors politiques que privilégient souvent les enjeux nationaux sans tenir compte des réalités locales. La culture de la négociation et du débat ouvert et franc a toujours du mal à s'imposer face aux stratégies de calculs. Il est manifeste que la politique actuelle de l’exécutif a une large responsabilité dans le désastre électoral auquel nous assistons, reste à réinventer et redéfinir des stratégies davantage proches du terrain et marquées à gauche dans ce qui est entendu et attendu par les citoyens les plus fragilisés.
Dans "encore un effort camarades", j'avais souligné quelques dysfonctionnements dans l'appareil du Conseil Général, notamment dans le secteur de l'Enfance et Famille. Cette fragile, mais néanmoins significative, victoire de la gauche va peut-être maintenir sans questionner les dispositifs existants sauf si, les nouvelles attributions (à venir) des conseillers départementaux apporteront du «sang neuf» et des nouvelles méthodes de reconnaissance du travail et de l'intérêt général!