La Loi française de séparation de l’Etat et des Eglises, adoptée le 9 décembre 1905, célèbre donc son anniversaire: 120 ans. Mais pas toutes ses dents. Rédigée dans un souci de protéger à la fois le politique du religieux et le religieux du politique, la Loi de séparation de l’Etat des Eglises demeure un monument législatif. Cela dit, l’appliquer avec discernement devient un ardent défi.
Berthe Weill a découvert Pablo Picasso, Henri Matisse, Georges Rouault, les Fauves, le sculpteur Aristide Maillol et organisé la première expo en solo de Modigliani. Pourtant, la poussière du temps avait recouvert entièrement sa mémoire. Cette poussière, le Musée de l’Orangerie à Paris est en train de la faire disparaître par la grâce d’une somptueuse exposition. Un salutaire courant d’art!
Quand le mensonge se transforme en vérité, quand l’agresseur prend le masque de la victime, quand le voyou se mue en roi, quand l’esclavage se déguise en liberté, quand les sectateurs de l’ordre préparent le désordre pour en profiter, ce que chacun croyait impossible devient plus que probable. Tu es devant un mur qui murmure. Et il ne te veut pas du bien. Prépare-toi!
Un sextuor d’industriels suisses s’est vautré aux pieds d’Ubu-Trump pour le couvrir de cadeaux, dont une pendule de bureau en or de marque Rolex valant entre 20 000 et 40 000 francs. Après une dernière courbette dans le Bureau Ovale, ils ont clamé leur soulagement: les produits suisses seront taxés aux Etats-Unis à 15% et non à 39%. Mais le prix à payer met la Suisse en péril.
« C’est dur, c’est très dur. Ça l’est certainement pour tout détenu. je dirai même que c’est éreintant ». Bref: être écroué « c’est un cauchemar ». Comme Lou Ravi de la crèche, Nicolas Sarkozy a donc découvert l’horreur carcérale en s’exprimant ainsi devant les juges chargés d’examiner sa demande de mise en liberté provisoire. Demande acceptée après vingt jours d’incarcération à La Santé.
Elle court, rampe, s’insinue, matraque, séduit, pervertit, asservit… La peur partout instillée comme un venin destiné à bloquer nos défenses immunitaires contre les pouvoirs. Seul contre-poison: la culture à administrer à dose poétique. Par elle d’autres horizons s’ouvrent. La révolution authentique est le fruit du désespoir transmué en espérance. Sans elle, rien n’est possible.
Par le génie de leurs œuvres, les peintres majeurs parviennent à révéler une réalité autre voire opposée à celle illustrée par des siècles de discours convenus. Les apparences nous crevaient les yeux. L’artiste nous rend la vue, la véritable, celle de l’œil intérieur. Ainsi Georges de la Tour nous montre une autre femme de Job que cette épouse acariâtre qui grogne et grince dans la Bible.
« La politique, c’est comme les andouillettes. Il faut que ça sente un peu la merde mais pas trop! » Maire de Lyon pendant 46 ans, pilier des IIIème et IVème Républiques, Edouard Herriot s’y connaissait en andouillettes. Et encore plus en cuisine politique. Lorsqu’elle sent trop mauvais, le nez des juges en est attiré. Ainsi, Sarkozy se refait-il une Santé depuis hier.
Jean-Louis Borloo connaît le sort de certains politiciens français dont leurs compatriotes louent la vision originale et la capacité créatrice, tout en se gardant de leur confier durablement les clefs du pouvoir. Mendès-France, Michel Rocard à gauche, Raymond Barre à droite en sont les icônes. Aujourd’hui, Borloo serait-il le Mendès du centre? Avec une certaine idée helvétique de la France.
Si tu n’es plus en capacité de dire le monde, il faut le chanter. Les fausses notes abondent tellement que les tiennes ne se remarqueront pas. Ce n’est pas seulement la France qui ne sait plus où elle habite. C’est la planète entière qui a perdu son adresse. Ce qui était vrai, ne l’est plus. Ce qui était faux le reste mais prend le masque du vrai. Pour assumer notre errance, prenons la Déboussole.