Un sextuor d’industriels suisses s’est vautré aux pieds d’Ubu-Trump pour le couvrir de cadeaux, dont une pendule de bureau en or de marque Rolex valant entre 20 000 et 40 000 francs. Après une dernière courbette dans le Bureau Ovale, ils ont clamé leur soulagement: les produits suisses seront taxés aux Etats-Unis à 15% et non à 39%. Mais le prix à payer met la Suisse en péril.
« C’est dur, c’est très dur. Ça l’est certainement pour tout détenu. je dirai même que c’est éreintant ». Bref: être écroué « c’est un cauchemar ». Comme Lou Ravi de la crèche, Nicolas Sarkozy a donc découvert l’horreur carcérale en s’exprimant ainsi devant les juges chargés d’examiner sa demande de mise en liberté provisoire. Demande acceptée après vingt jours d’incarcération à La Santé.
Elle court, rampe, s’insinue, matraque, séduit, pervertit, asservit… La peur partout instillée comme un venin destiné à bloquer nos défenses immunitaires contre les pouvoirs. Seul contre-poison: la culture à administrer à dose poétique. Par elle d’autres horizons s’ouvrent. La révolution authentique est le fruit du désespoir transmué en espérance. Sans elle, rien n’est possible.
Par le génie de leurs œuvres, les peintres majeurs parviennent à révéler une réalité autre voire opposée à celle illustrée par des siècles de discours convenus. Les apparences nous crevaient les yeux. L’artiste nous rend la vue, la véritable, celle de l’œil intérieur. Ainsi Georges de la Tour nous montre une autre femme de Job que cette épouse acariâtre qui grogne et grince dans la Bible.
« La politique, c’est comme les andouillettes. Il faut que ça sente un peu la merde mais pas trop! » Maire de Lyon pendant 46 ans, pilier des IIIème et IVème Républiques, Edouard Herriot s’y connaissait en andouillettes. Et encore plus en cuisine politique. Lorsqu’elle sent trop mauvais, le nez des juges en est attiré. Ainsi, Sarkozy se refait-il une Santé depuis hier.
Jean-Louis Borloo connaît le sort de certains politiciens français dont leurs compatriotes louent la vision originale et la capacité créatrice, tout en se gardant de leur confier durablement les clefs du pouvoir. Mendès-France, Michel Rocard à gauche, Raymond Barre à droite en sont les icônes. Aujourd’hui, Borloo serait-il le Mendès du centre? Avec une certaine idée helvétique de la France.
Si tu n’es plus en capacité de dire le monde, il faut le chanter. Les fausses notes abondent tellement que les tiennes ne se remarqueront pas. Ce n’est pas seulement la France qui ne sait plus où elle habite. C’est la planète entière qui a perdu son adresse. Ce qui était vrai, ne l’est plus. Ce qui était faux le reste mais prend le masque du vrai. Pour assumer notre errance, prenons la Déboussole.
Les diatribes de Nicolas Sarkozy contre la justice n’illustrent pas seulement la réaction d’un condamné vitupérant ses juges comme n’importe quel délinquant dans cette situation. Ils constitue aussi la marque d’un mouvement qui dépasse le ci-devant président et atteint de nombreuses démocraties. La contre-révolution néofasciste en marche un peu partout a pris les juges pour cible principale.
Le casier judiciaire de l’ex-président Nicolas Sarkozy comprend désormais une ligne de plus après sa condamnation à 5 ans de prison ferme. Ce tour du monde des dirigeants politiques condamnés ou suspectés démontre qu’il est loin d’être solitaire. Ces« gueules de pouvoir » fustigent leurs juges mais tout en réclamant des châtiments exemplaires contre les justiciables situés hors de leur caste.
« Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine c’est tuer un homme » écrivait au XVIe siècle déjà Sébastien Castellion(1). Même constat concernant l’agitateur d’extrême-droite Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre dernier dans l’Utah par un tueur dont les mobiles restent fumeux. Larmes vite séchées, le clan Trump a aussitôt utilisé ce crime pour accélérer sa contre-révolution.