Quand la politique déforme, pourrit, subvertit, quand "la Crise" et ses crises se crispent, s'installent et s'emballent, quand la vie se gâte, quand tout fout le camp, quand l'amour s'en va... la musique reste.
Arrivé à Dublin en 2004, équipé de seulement sa guitare et ses chansons, un jeune compositeur argentin, Ariel Hernandez, se lie d'amitié avec un jeune accordéoniste irlandais, de formation classique, Dermot Dunne.
Dermot est devenu en quelque sorte l'ambassadeur de l'accordéon classique en Irlande, un instrument qu'on a plus l'habitude d'écouter dans des bars et clubs du pays, que dans des salles de concert. En 1996, à l'âge de 20 ans, Dermot a gagné le premier prix du concours de musique classique en Irlande Irish Musician of the Future. C'était la première fois qu'un accordéoniste a emporté ce préstigieux concours, et il'y avait une fierté palpable dans le pays, de trouver enfin l'accordéon jouer dans la "cour des grands". Pendant des semaines avant le concours, la maison était transformée en un grand "bac à partitions", un chaos agréable mais certainement stressant pour celui qui devait jouer, en attendant les répétitions avec le Irish Symphony Orchestra. Dermot est aussi mon petit frère.
Ariel et Dermot enregistreront, en un jour, un album mélangeant chansons folkloriques d'argentine avec des compositions originales d'Ariel, Pa'l que se va.

Avec les musiciens Ioana Petcu-Colan: Violon, Malachy Robinson: Contrebasse, et le péruvien Frank Vidal à la percussion, le duo forme le groupe Lunfardia, nom qui s'inspire du Lunfardo, un argot de Buenos Aires et de Montevideo. La langue provient principalement des arrivées massives d'immigrants européens durant le XIXe siècle. C'est également la langue du tango. Sur cette composition d'Ariel, joué au mois de septembre, le percussioniste est Lucas Gonzalez. (voir vidéo au début du billet)
Avec une pensée ce soir pour Mercedes Sosa.
Irlande, septembre 2009, loin du traité simplifié...