Depuis quelques semaines, le grand banditisme et la truanderie d'état occupent le devant de scène, il ne se passe pas un jour sans que nos journeaux n'en fassent leurs unes.
Au delà du spectacle, cette avalanche d'évènements reste pourtant muette et alimente d'avantage le "café du commerce" que la prise de conscience et de chou qu'elle devrait suciter, à défaut de la mise en perspectives sociopsychologique, historique et géographique qu'elle justifierait.
Nous restons dans l'anecdote et la décontraction, entre la rubrique des faits divers, "que faire ce soir ?" et les mauvaises influences horoscopiques de Raymond dans le dernier décan d'il y a deux mois.
C'est pour combler cette grave lacune que, fidèles à notre tradition de l'investigation, et comme promis dans notre précédente édition, nous avons décidé de consacrer une étude expérimentale et fouillée au phénomène, dont nous vous livrons ci-dessous la substantifique moelle.
Mais cependant et contre toute attente, il y a un os dans la moelle car "Il est démocratiquement impensable qu'en république il y ait encore trop de gens qui se foutent royalement de tout".
Ceci dit il ne faut pas s'arrêter à ça car "L'homme a son avenir devant lui, mais il l'aura dans le dos chaque fois qu'il fera demi tour".
Autrement dit pour aller de l'avant, on peut marcher à reculons, à condition de lui tourner le dos.
Ces mises au point étant faites, instruisons nous.
En truandage comme en toute activité humaine, il est possible d'établir une typologie.
De la petite frappe de quartier aux grands parrains de réseaux planétaires, toutes la gamme peut en fait être déclinée selon 3 variables :
- la première variable dite géographique, est évidente et relative au territoire d'exercice de ses compétences par le truand.
- la deuxième variable dite historique, est relative à la généalogie du truand (dans la truanderie s'entend).
- enfin la troisième variable dite sociopsychologique, est relative au mode de vie et aux comportements du truand.
On voit immédiatement qu'en croisant les données collectés selon ces 3 variables nous allons pouvoir dresser une série de portraits types, chacun étant emblématique d'une catégorie spécifique de truand.
Bien sûr, dans la réalité, aucun truand ne correspond parfaitement au portrait type du groupe auquel il appartient. Mais il sera néanmoins possible d'identifier une ou plusieurs dominantes qui permettront de rattacher le profil du spécimen étudié à un groupe relativement homogène.
Notons que la variable géographique est relativement pénible, puisqu'elle même doit être interprétée selon 2 sous-variables : de surface, et de position.
Dans le détail cela va donner :
- surface : le quartier, la ville, le département, la région, le pays, le continent, la planète (au delà, merci de consulter Vincent)
- position : latitude/longitude/altitude (éventuellement en nombre d'étages d'immeuble)
- généalogie : nombre et effectifs des générations ascendantes dans la truanderie, ascendance biologique ou par adoption (si biologique, ascendance paternelle ou maternelle ou les deux, test ADN et dépistage précoce possibles)
- mode de vie et comportements : discret/exubérant, raffiné/brutal, solitaire/sociable, calme/agité, cohérent/instable, clandestin/avec pignon sur rue, urbain/rural, austère/jovial...
Prenons maintenant un exemple, nous allons procéder par un QCM (pour chaque question, les réponses multiples sont acceptées, attention il y des pièges):
- le truand auquel vous pensez :
- oppère : sur une ville - un département - un pays
- tient ses quartiers de préférence : au dessus du 11ème étage - à Bobigny - par 2°27 de longitude et 48°88 de latitude nord - en nomade occasionnel et de luxe
- hérite : d'une famille d'adoption - d'une tradition locale solidement établie - de l'expérience de nombreuses générations
- parle : beaucoup - une langue chatiée - de tout - sur tous les tons
- exhibe : ses amis - ses shorts - sa bibliothèque - ses femmes - son vélo
- transpire : en vélo - la douceur - devant les caméras - l'honnêteté
Voilà, vous voyez que l'expérience est on ne peut plus concluante, en dépit des subtilités du questionnaire nous avons tous reconnu le fabuleux, le tentaculaire, le monstrueux Nick... Nick le roi des roublards, Nick le fou !
Nul doute qu'à présent vous saurez donc détecter l'essentiel des news à travers l'écran de fumée des anecdotes violentes qui submergent notre quotidien en ces temps mouvementés et incertains qui eux mêmes nous inquiètent, c'est certain.
(Par exemple, il est de notoriété publique, mais on vous le cache, que les incontinences de Besric la fouine dans le Figaro de ce 7 août sont absolument dénuées du moindre intérêt, à vrai dire on se demande même qu'est-ce que c'est que ce truc, Figaro ?! Une nouvelle marque de couches culottes ? )
(Nous tenons ici à remercier Pierre DAC pour sa contribution essentielle à notre étude aussi bien qu'à notre joie de vivre. Ce qui n'est pas rien.
Enfin et comme à l'accoutumée, nous enjoignons ceux qui seraient un peu dans le pâté à la lecture de cette troublante démonstration de se reporter aux tomes précedents, ils ne s'en trouverons pas plus mal.
Il suffit de cliquer ici et puis de cliquer chaque fois qu'on vous le propose. Voilà... c'est le temps des cliques.
Quand vous serez de retour ici, c'est que vous aurez fait le tour de la question, à tout à l'heure)