Les richesses personnelles illimitées sont illégitimes en ce quelles confisquent des gains infinis de productivité obtenus par notre civilisation.
[Ce billet vient en complément du précédent.]
Qu'il s'agisse de Rockefeller ou de Bill Gates, leur richesse infinie fut obtenue grâce à des ressources et des technologies qui ont provoqué des gains infinis de productivité. Pour l'essentiel,
- Le pétrole a permis de multiplier à l'infini la force physique dont l'homme dispose pour agir sur le monde.
- L'informatique a permis de multiplier à l'infini la force mentale dont l'homme dispose pour agir sur le monde.
Comme toutes les activités humaines ont besoin de forces physiques et/ou de forces mentales, tous les secteurs d'activités humaines ont connus des gains de productivité exponentiels.
La question est de savoir: comment se fait-il que quelques individus réussissent à concentrer ces gains de productivité sur leur compte en banque ?
Comment se fait-il, comme le souligne OXFAM, que 67 personnes concentrent la richesse de la moitié des individus sur la terre?
Pourquoi les gains infinis de productivité profitent-ils à quelques ultra-riches qui entretiennent la pauvreté sur terre?
Ce ne sont tout de même pas les milliardaires qui ont accouché de ces gains infinis de productivité! Ce ne sont pas eux qui ont créé le pétrole, ce ne sont pas eux qui ont inventé les technologies. Les fortunes qu'ils ont engrangés en un temps record ne sont absolument pas proportionnelles aux efforts qu'ils ont déployés, au travail qu'ils ont fourni. Leurs fortunes gigantesques signent des dérives ou des dysfonctionnements absurdes du système financier.
Ces gains infinis de productivité sont la résultante de toute une évolution culturelle et scientifique propre à l'espèce humaine, avec des milliards d'essais et d'erreurs qui représentent des efforts louables dont nous pouvons tous profiter, sans avoir à vénérer les quelques futés qui ont réussi à confisquer ces gains infinis.
En profitant d'une absence de réglementation décente, les milliardaires (en euros) d'aujourd'hui ont fait un hold-up sur ces gains de productivité qui furent préparés par des milliards de gens avant nous et qui sont possibles grâce à des milliards de gens aujourd'hui.