Après Valls, Baylet et Royal, c'est au tour de Montebourg. Votez Hollande.
Le député-maire de Tulle sait décidément convaincre les compétiteurs à la primaire. Même s'il s'agit d'un ralliement personnel et non d'une consigne de vote, même si Arnaud Montebourg laisse dos à dos les finalistes de la primaire... il a annoncé qu'il voterait Hollande, et pour la même raison que Ségolène Royal : il est arrivé en tête et il est donc le plus à même de rassembler.
On voit bien que cela ne satisfait personne, et l'on cherche déjà la vraie raison. Aquilino Morelle, proche d'Aranaud Montebourg, a fait savoir que la différence venait du fait que Hollande distribuait des postes, pas Aubry. Montebourg, après avoir imposé ses thèmes dans le débat, cède donc à la tentation de pérenniser son bon score par la négociation de circonscriptions. C'était tout le sens de l'attente proposée par sa "consigne" (lien) imposée aux deux candidats.
Ceci étant dit, ce choix de la raison ne s'impose à personne. Il a choisi de miser sur Hollande, d'abord pour avoir plus de chances de l'emporter en choisissant le favori. Il est vrai que si les électeurs de Royal et de Montebourg votent pour Hollande ou même ne votent pas... l'affaire est pliée. Elle semble l'être désormais, on voit mal comment Martine Aubry pourrait prétendre rassembler alors que tous les candidats de la primaire soutiennnent François Hollande.
Pour autant, François Hollande, même s'il a "gauchisé" son discours reste flou sur beaucoup de propositions. Il demeure incapable de fédérer à la gauche du PS, et le soutien de Montebourg n'y pourra rien changer. Comment donc passer le premier tour avec Bayrou en embuscade... la stratégie de Montebourg n'engage que lui, il l'a bien répété, et c'est à chacun de faire son choix en toute conscience, et sans calcul.
Martine Aubry est assurément moins fine politique, moins habile à éluder les questions et incapable de promettre des postes, puisqu'elle a un projet qu'elle souhaite mener avec son équipe (peut-être même Benoit Hamon comme premier ministre). Elle a montré une maitrise bien plus pointue des sujets économiques et sociaux, et elle a aussi dénoncé le peu de cohérence des deux mesures phares du programme Hollande : le financement des nouveaux postes dans l'éducation par la suppression des redoublements est un tour de passe-passe, la création d'un contrat sans charges pour lier le maintien d'un senior et d'un jeune est une nouvelle niche fiscale pour les entreprises.
C'est bien de ce manque de crédibilité là qu'il s'agit, c'est ce manque de profondeur et de technicité qu'il est question de combattre. Recréer des emplois pour les jeunes, réformer les lois du travail et de la retraite, défendre les services publics... ce sont justement les sujets de prédilection de Martine Aubry, ce sont des dossiers sur lesquels elle a une expérience incomparable. François Hollande d'ailleurs s'est contenté de répondre qu'il ne comprenait pas la question (sur l'éducation : lien) ou qu'il s'agissait "d'une belle idée" sur son contrat de génération. Que vont faire les patrons de ses belles idées? Martine Aubry a répondu qu'ils trouveraient des salariés prétexte pour les lier à des embauches (qu'ils auraient fait de toute façon) qui seront exonérées de charges.
Montebourg et Royal ont tort de cautionner cela au nom de l'efficacité supposée lors de la future campagne. Ils nous demandent parallèlement de nous déterminer en conscience : faisons-le. Laissons-leur les startégies internes de création de courants, et occupons-nous plutôt de poltique que de plans de carrière.
Votez Aubry.
