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Billet de blog 11 février 2013

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A l'origine (3/3) : à l'origine de la crise de l'économie internationale

Jean TRAMUSET

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A Bernard Schmitt

La monnaie étant vue comme un actif, c'est-à-dire, répétons-le, comme ce qui, dans un paiement, est la contrepartie de ce qui est payé, voyons ce qu'il en résulte en matière de paiements internationaux, ou, plus rigoureusement, ‘’transnationaux’’.

En l’occurrence, notre propos n’est-il pas de dire ‘’l’origine de la crise de l’économie internationale’’ ?, la monnaie étant, répétons-le, vue comme un actif, voyons ce qu'implique qu'un pays A (dont la monnaie sera celle que l’on voudra –l’€, la £, le Yen, …), emprunte 100 $ au pays R, pays dont la monnaie (nationale) est donc le $, cet emprunt du pays A au pays à R, pouvant, ‘’en termes’’ de paiements transnationaux, être analysé comme l’achat par R d’une créance de 100 $ au pays A, ceci contre 100 $.

Pour ce faire, tournons-nous du côté de ‘’la Balance des Paiements’’ du pays A, et examinons ce que, ceci pour rendre compte de cette transaction, cette balance va (nous) dire.

Auparavant, commençons par ce rappel (un rappel de ''vérités'' qu'à tout instant, partout, n'importe qui peut trouver sous le plume de n'importe quel économiste) :

‘’Du fait de la comptabilisation en partie double (chaque opération donne lieu à deux enregistrements de signes contraires –sur ce point, cf. par exemple, et entre autres : … ‘’A l'origine (1/3)’’), la balance des paiements d’un pays sur une période p qui, dans sa colonne crédit (à gauche) fait état des sommes dont ce pays a été crédité pendant cette période, et dans sa colonne débit (à droite), des sommes dont ce pays a été débité pendant la même période p, est toujours équilibrée. L'expression "déficit de la balance des paiements" est donc un abus de langage’’.

Limitons-nous à la seule opération du prêt de 100 $ de R à A : un tel prêt en monnaie (comme actif) étant fait au pays A par le pays R, la Balance des Paiements de A fera donc état, dans sa colonne de gauche, d’un crédit de 100.

Sauf qu’en sa colonne de droite, à son débit, cette (même) balance devra aussi faire état d’un débit de 100.

Résultat des courses : A ayant bénéficié d’un prêt de 100 de R, et à ce titre, A ayant reçu 100 de R, A, de ce fait ayant dû être au même moment débité des 100 qui lui auront été prêtés, son prêt… ne lui aura rien laissé !!!!

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Or si, ce que l’on dit est que, A se  trouvant crédité de 100 au titre d’un prêt de 100, et la balance des paiements de A EXIGEANT qu’aussitôt que A reçoit 100 de R, aussitôt, ces 100, A les paye à R (ceci pour que la balance des paiements de A soit équilibrée, ce qu’elle DOIT être !), tout est comme si (et impossible que tel ne soit pas le cas !) A étant considéré comme ayant reçu de R une deuxième mesure de 100, ceci au titre d’un 2ÈME prêt de 100 de R à A qu’on ne voit pas, ces 100 reçus au titre de ce 2ÈME prêt, A les dépense au bénéfice de R, ceci pour que, avec ces 100, R puisse nourrir le prêt visible de 100 que R fait à A.

N’est-ce pas, A ayant reçu 100 de R au titre d’un prêt de 100, et A ayant été crédité/débité de 100 au titre de ce prêt, le 2ÈME prêt invisible de 100 que R devra être considéré comme ayant fait à A, ne permettra-t-il pas à A de dépenser 100 au bénéfice de R (d’où le débit de 100 de la balance des paiements de A qui pourra venir équilibrer le crédit de 100 de cette même balance), ceci de telle manière que ayant été crédité ET débité de 100, malgré cela en effet, A disposera effectivement des 100 qui lui auront été prêtés. 

Sauf que le 2ÈME prêt de 100 de R à A par lequel, en le dépensant, A permettra à R de nourrir le prêt visible de 100 que R lui aura fait, ce prêt, A le portera comme un deuxième prêt de 100 à rembourser ; bref, ayant emprunté 100, il sera endetté de… 200 !!!!

CQFD (… non ?).

Quoi ! la monnaie étant vue comme un actif, CE QUE FONT AUJOURD’HUI TOUS LES ÉCONOMISTES, ET AVEC EUX TOUS LES POLITICIENS QUI LES ÉCOUTENT, et en conséquence, un pays quelconque empruntant 100, INÉLUCTABLEMENT, ce pays se retrouve endetté à hauteur de… 200, ceci impliquant de surcroît que, lorsqu’il paye des intérêts au titre de sa dette extérieure, un pays paye le double (le DOUBLE !) de ce qu’il devrait payer, on ne serait pas là à l’origine de la crise actuelle de l’économie internationale, savoir celle dont TOUT LE MONDE dit qu’elle est : ‘’la crise de la dette’’ ?

Ici, rêvons un peu : imaginons que la monnaie internationale soit, correctement, vue comme un ACTIF/PASSIF, c'est-à-dire comme quelque chose dont la fonction soit de monétiser les échanges internationaux (à cet égard, et si bien sûr le cœur vous en dit, cf. ce billet qu’autrefois –c’était à l’automne 2010- j’avais écrit ‘’A Philippe RIES’’) ; pas besoin en effet qu’une monnaie leur soit (fautivement !) surajoutée pour être l’inutile et perverse ‘’contrepartie’’ de ce qui, par l’échange, est déjà… payé !

Vous savez quoi ? Et bien l’endettement international ne serait plus double mais simple ; et quand ils sont payés, les intérêts internationaux ne le seraient plus deux fois.

Sauf qu’une dernière question devrait encore être résolue : celle du système de change à mettre en place entre les monnaies pour qu’enfin la domination des pays à monnaies dites ‘’faibles’’ par les pays à monnaies dites ‘’fortes’’ puisse EFFECTIVEMENT cesser.

Dites, cette (belle) question, on se la tient au chaud pour une prochaine fois ?

JT

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