Il y a peu, et comme nous le relations dans un billet de blog:
http://blogs.mediapart.fr/blog/kakadoundiaye/261212/bangui-une-pantalonade
Bozizé, Président de la République Centrafricaine (RCA) face à l'avancée rapide d'une rébellion armée qui venait de prendre la ville de Sibut, située à quelques encablures de Bangui,sa capitale, appelait en désespoir de cause François Hollande au secours, allant même jusqu'à organiser une manif devant l’Ambassade de France devant signifier que la vie des ressortissants français étant menacée il importait que la France rappliquât au plus vite ... Le Président français lui signifia alors clairement qu'il n'en était pas question laissant entendre que sa gestion du pays laissait tant à désirer qu'il ne saurait, en intervenant, la cautionner.
Une réunion d 'urgence dont nous rendions compte des chefs d 'État des pays de l'Afrique Centrale décidait de remettre au début Janvier une réunion à Libreville des parties prenantes. Réunie le 11 Janvier dernier elle permit d'accoucher d'un accord au terme duquel un nouveau Premier Ministre, nommé avec l'accord des deux parties, devait former un nouveau gouvernement.
Ce nouveau Premier Ministre a été choisi le 18 janvier dernier. Il s 'agit de Monsieur Nicolas Tiangaye.
Avocat natif de Bocaranga, franc maçon grand teint, âgé de 56 ans, Monsieur Tiangaye, ancien Président de la Ligue des Droits de l'Homme à la réputation d 'être un homme pugnace, honnête et rigoureux.
Il a, dans le passé, défendu « papa Bok » alors qu'il avait toujours été son adversaire mais aussi son ennemi politique, Bozizé, bien qu'il lui ait « volé « les dernières élections de 2005 et de 2001 au terme d'un « hold up électoral scandaleux »
A la tête d'un Parti, le CRPS, qu'il a fondé en 2008, il se doit aujourd'hui de nommer un nouveau gouvernement susceptible de faire co-habiter la rébellion qui n' a pas désarmé au Nord Est du pays et un pouvoir discrédité et sans vergogne qui ne veut rien lâcher.
C'est le dernier espoir véritable d'une sortie de crise par le haut d'un pays en proie à des bandes armées de brigands venant du nord, le Tchad et du sud, la RDC – Congo Kinshasa- ainsi qu'à ses propres bandes armées formant une coalition politique, la sekela, dont les leaders, n'ont pas fait connaitre leur avis, et à une déliquescence et un discrédit politique graves.
Ce lundi 4 Février nous apprenons que le Président Bozizé a censuré le projet de gouvernement concocté par son Premier Ministre. Il s 'est reservé diplomatie et sécurité et a nommé deux ministres délégués auprés des nouveaux entrants de l'opposition, Tiangaye qui s'était octroyé les finances et Djotodjia à qui le Premier Ministre avait confié la Défense.
Le général Daffhame chef du mouvement de rebellion Seleka a déja signifié son refus du projet gouvernemental d'autant que l'ensemble des leaders de la Sekela se considèrait comme floué par les accords de Libreville
C'est quelques jours aprés les accords de Libreville le premier couac d'importance. Il atteste que Bozizé qui a perdu toute crédibilité et ne dispose plus d'aucun soutien ni politique ni militaire - même celui de Idriss du Tchad lui semble mesuré- joue un va-tout stupide qui risque d'embraser le pays.