le 31 janvier 2015 a eu lieu la première assemblée générale de Nouvelle Donne.
Au cours des mois dernier, Nouvelle Donne s'est doté de statuts qui tiennent lieu de "constitution", avec différents organes, parmi lesquels un "conseil citoyen", sorte de parlement du mouvement et un "bureau", comprenant deux co-présidents, deux secrétaires, deux porte-parole et un trésorier. Sauf pour ce dernier poste qui est unique, la parité hommes-femmes a été strictement respectée.
Aujourd'hui, le bureau et le conseil citoyen sont en place.
En introduction aux débats, divers animateurs ont pris la parole, entre autres Monique Pinçon-Charlot, qui a rappelé la "violence des riches" : les 1% les plus riches qui détiennent la moitié de la richesse mondiale sont beaucoup plus unis et solidaires que les partis de gauche ou les syndicats de salariés pour défendre leurs intérêts. Dominique Méda dénonce l'obsession de la croissance qui est celle des hommes politiques : le PIB n'en est qu'un indice très imparfait, comme nous l'avons déjà dit dans un des billets précédents.
Nous avons eu également une intervention du chanteur Michel Fugain, qui a annoncé son adhésion à Nouvelle Donne et expliqué pourquoi. L'essentiel de ce qu'il a dit se trouve dans l'article en lien.
A côté de ces élections ont eu lieu une série de débats très riches sur différents sujets : nous avions un invité grec et un invité espagnol, qui ont parlé de leurs mouvements, Syriza en Grèce et Podémos en Espagne. Déjà, il y a quelques jours, Pierre Larouturou avait publiquement exprimé le soutien de Nouvelle Donne au nouveau gouvernement grec et analysé la situation en Grèce. Ce soutien a été largement approuvé par les adhérents et Susan George, franco-américaine ancienne présidente d'ATTAC et co-fondatrice de Nouvelle Donne, a mentionné la victoire de Syriza comme un des grands moments de sa vie, à l'égal de l'élection d'Obama aux Etats-Unis. Notre invité grec nous a parlé des premières mesures prises par le gouvernement grec pour améliorer l'existence des plus fragiles : rétablissement du salaire minimum au niveau où il était avant la crise, gratuité des soins pour les plus démunis, réembauche de fonctionnaires, etc... Nous connaîtrons davantage le détail de ces mesures dans les semaines qui viennent, mais il est vital que ce mouvement réussisse, car un échec apporterait de l'eau au moulin de tous ceux qui proclament TINA (there is no alternative). Quant aux espagnols, le mouvement Podemos est soutenu par une large majorité de la population et devrait être en mesure de s'imposer aux prochaines élections municipales qui ont lieu dans quelques semaines. Cela aussi est vital, car le pouvoir en place met en place des lois ayant de forts relents de franquisme pour réprimer les manifestations et limiter le droit de grève.
Un autre débat a porté sur la stratégie électorale à mettre en place pour les prochaines élections. Quatre militants sont venus parler de ce qu'ils faisaient sur leurs différentes régions : à ce sujet, une des choses qui caractérise Nouvelle Donne est qu'il n'y a pas de consignes nationales sur la façon de mener la campagne électorale et que chacun a adopté sa propre stratégie en fonction de ses réalités locales. Dans le débat qui a suivi, les militants ont exprimé des positions diverses sur la stratégie des alliances : il y a les "purs et durs", qui veulent que Nouvelle Donne conserve sa "pureté", mais il est fait remarquer par un des participants à la table ronde qu'une telle attitude nous réduirait à l'état de secte qui ne prendra jamais le pouvoir et que si l'activité du mouvement doit se réduire à un débat d'idées, ce n'était pas la peine de fonder Nouvelle Donne : il suffisait du collectif Roosevelt.
Une autre proposition est la mise en place d'alliances au second tour, mais le même participant fait remarquer qu'une telle stratégie ne permettrait jamais à la gauche hors parti socialiste de placer un candidat pour le second tour. Si le but est de gagner, ce n'est pas non plus une bonne stratégie.
La question des alliances reste donc ouverte, mais une évidence est largement partagée : nous ne pouvons faire alliance que sur ce qui nous unit, qu'après constat qu'il existe de larges convergences des programmes et uniquement avec des partis qui partagent notre éthique, ce qui exclut toute velleité d'alliance avec le Parti Socialiste.
 
 
                 
            