Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 20 novembre 2012

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Un thermomètre métamorphe... ?

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La France vient de perdre un autre A.... encore un, me direz vous... ! Il en reste donc plus beaucoup, à en croire certains médias, dans leurs diversités, comme ici aussi, s'empressant de prophétiser la disparition prochaine des "attributs" restants. D’après le cumul des A, des agences de notation qui pour chacune, nous en avaient "distribué" trois avec des + en complaisance peut être (?), cela signifie une dégradation progressive de notre solvabilité, de notre capacité à rembourser nos emprunts et à payer "cash" nos dettes publiques... ! Alors que les « crises » faisaient rage, après le crack financier de 2008..., en janvier 2012, nous en avons déjà perdu un, on ne sait où d'ailleurs..., de cette fameuse première lettre de l'alphabet, ce "trésor national" nous avait on dit. Mais à l'époque, le discours politique, qui détermine le message audible apporté au peuple, se voulait rassurant en nous serinant à qui voulait l'entendre, que ces agences et ses notes n'étaient que des outils..., un banal thermomètre avait on entendu aussi.

Le discours, le langage, est aussi un outil, un moyen même de communiquer certaines choses qui parfois sont complexes ou que l'on veut rendre difficilement abordable. Cela est de mise, par intérêt pas vraiment général, bien souvent pour cette dernière définition. Mais bon, passons... ! Cette lettre comme d'autres formant des mots, est l'essence même, l'instrument indispensable qui par association avec ses consœurs, avec d'autres mots, donne corps au langage qui conduit à la compréhension de tous-tes pour tous-tes, à condition d'en maîtriser ses codes et ses règles, bien sur. A ce qu'il paraît que cette première place dans cet ordre, ce classement, cette hiérarchie alphabétique symbolise quelque chose..., que seuls certains experts sont capables de comprendre, mais sans pouvoir l'expliquer... ! Quelle étrangeté économique, voir sémantique et philosophique, quand on veut nous présenter pédagogiquement l'importance soit disant capitale.., des marchés financiers et des institutions du même nom gravitant autour, ces agences de notation en étant tout à fait dépendantes, sans prendre la peine d'en développer sa structuration, son origine, ses codes, son langage, etc ... ? Repassons donc... ! Heureusement que j'ai un bon "faire"...!

Aujourd'hui, en écoutant itélé, j'ai entendu un économiste, grand ponte de cette science aux multiples échecs financiers, comme celui du crack cité plus haut entre autre..., j'ai appris que cette agence Moody's était maintenant le "docteur" nous rappelant que nous sommes encore bien malade. Mais j'ai aussi pris ma part de "culpabilité" en écoutant ce petit reportage nous hébétant avec "leur pourquoi du comment" de la dégradation de la note Française. Ce « juge financier »..., cette transmutation médiatico-économique extraordinaire, d'un banal thermomètre en médecin puis juge..., cet outil se métamorphosant en un corps vivant..., vient nous assaillir l'esprit pour propager encore plus de terreur....! Quel meilleur terreau peut on trouver, que ce climat des consciences citoyennes perturbées, suite à cette piteuse démonstration de l'exercice de la démocratie de la droite Française (voir cet article du Monde)....? Nous voilà tombé en pleine accélération de la dramaturgie politico-économico-médiatique, accentuée par des « discours » aussi radicaux que ceux qui ont été employés par cette droite droitisée en campagne, et vainqueure aujourd'hui de la conquête de l'ump. On peut dire aussi, qu'on en remet une couche tant que la première n'est pas tout à fait sèche, pour mieux imprégner ce camouflage intellectuel....! Mais restons sur le terrain de la communication. Sur cette même chaîne..., M. François Baroin était invité pour commenter l'intervention de son successeur socialiste..., M. Pierre Moscovici Ministre des finances. Son « message et son interprétation » de la perte de ce A "métamorphosé et sacralisé", consistait à dire en substance que cette agence nous signifiait que l’État « providence » était belle et bien fini , que la compétitivité devait passer par l’application tant de leur TVA "sociale" abolie et/ou "retoquée", que par des vraies mesures sur le rabotage du coût du travail devait être entreprise.

Je pense ne pas me tromper en disant que nous connaissons bien maintenant le discours tant de cette droite séduite par son extrême ravageur humainement, que celui aussi de ces socialistes assumant leur accointance pour le libéralisme. Quand il s'agit de vulgariser les "bise-bis" de la finance et de la macro puis micro-économie, il se trouve maintenant un certain consensus tant au niveau médiatique et de leurs "expertises" qu'entre certains ministres des finances, se désaccordant qu'à la marge. Le refus droite/gauche "gouvernementale" d'un audit sur la dette publique illustre parfaitement cette connivence. J'irai même jusqu'à rajouter que la co-signature du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance européenne, le TSCG, en est une preuve supplémentaire. Mais derrière toutes ces interventions et paroles discursives comme médiatisées à outrance, des faits ne sont en aucun cas abordés, et pour cause... !

Il en est un fait qui provoque parfois, quand il est entendu, de vives réactions épidermiques, pourrait on dire, chez certains économistes néolibéraux. Et c'est bien souvent par le dénigrement, le qualificatif péjoratif qu'il trouve souvent son expression, au cours des débats. Celui d'Etat "providence" est l'un des plus proféré tant par ces derniers économistes que par ces politiques de droites. Pourtant, il est bon de rappeler que cet État « providence », n'est en réalité qu'une volonté constitutionnalisée du peuple, de mutualiser les contributions faites par les impôts et taxes, les cotisations sociales diverses, etc..., pour les redistribuer selon le modèle et choix de bien vivre et être ensemble. C'est par le biais des services publics, de l'éducation, de la santé, des transports, de l'énergie, et des allocations familiales, des prestations chômages et autre revenus minimum plus bas que le seuil de pauvreté, comme de certaines retraites non revalorisées, les aides publiques aux entreprises, etc..., que nous parvenons à ce partage plus ou moins, voir moins..., équitable... ! Certes il n'est pas parfait en l'état, ce modèle social. Mais des programmes et des économistes, atterrés de comptabiliser les ravages du néolibéralisme et du libéralisme, font des contres propositions ambitieuses. Celle du FdG ainsi que les propositions du manifeste roosevelt 2012 en font partie. Par contre, voyez vous souvent ces professionnels émérites débattre face aux "experts starisés", régulièrement sur les plateaux télé, quand une telle nouvelle comme celle d'aujourd'hui est annoncée...? La réponse est non ou "trop rarement"..., et on peut légitimement que s'interroger sur les raisons...! Est ce que je suis innocent quand je m'indigne du traitement des informations économiques, non débattues publiquement, dans une contradiction pluraliste...? Je ne m'étalerais pas plus sur les détenteurs, ces magnas de la presse industrialo-financière..., de ces chaînes d'infos continues privées, nous prémachant ces actualités... Mais je soulignerais juste, par contre..., le rôle des chaînes du service public, soit notre propriété collective, et leur compétition programmée absurde contre ces premières citées, car cette course se traduit par un simple formatage lissant, voir effaçant certaines réalités et faits.

Pour en revenir à ces dysfonctionnements Étatiques, ils existent tant à cause de graves problèmes de gestion qui ne sont qu'électoralistes et issus à la fois, du bipartisme de la Vième République, que de la construction d'une Europe de la monnaie unique ne favorisant que la finance. Seulement et malheureusement, elles se traduisent aussi par des conséquences que je résumerais comme étant l'individualisme qui corrompt (par acquisition et conservation de pouvoirs) et détruit à petit feu notre démocratie, ainsi que les liens qui nous solidarisent, y compris dans les entreprises. C'est par l'interdépendance aux marchés financiers, suite à la construction de cet Eurogroupe, que l'apport de ces masses de capitaux énormes et leurs potentiels profits par placement boursier dans l'ensemble du financement de nos institutions, c'est cette équation qui a corrompu tant ces dernières, nos entreprises et leur rentiers-ères pour certaines..., que certaines vies privées/publiques envieuses de profits mirifiques, vites faits et personnels.

La résolution de ces défauts ne sera certainement pas actée, dans la réduction de fonctionnaires à l'aveuglette, de manière purement comptable, et la diminution des services publics ne devenant que des profits privés, pour parler de cet État. Comme pour la problématique de la "compétitivité", elle ne pourra être résorbée, dans une Europe où cette concurrence libre et non faussée (adulant que le profit monétaire) ne fait que dresser les peuples les uns contre les autres, courant derrière un chacun pour soi auto-destructeur. Surtout quand ceux comme les Grecs, les Espagnols, etc..., en sont arrivés à diminuer leur salaires, leurs retraites, etc..., et deviennent de fait, des populations prêtent à tous les sacrifices pour retrouver leur dignité, soit disant par l'emploi, qu'on leur supprime par ailleurs. Par la bêtise de discours régnant sous le joug de la mondialisation, du genre - "Parce qu'en Europe de l'Est et ailleurs, c'est encore plus rentable pour les profits court-termistes"- la vie des peuples employables à merci, devient la seule variable d'ajustement tant des entreprises, des États que de cette Europe.. C'est pour cela que je vous ai présenté les contres propositions et le manifeste cité précédemment, qui devraient aussi trouver l'écho chez ces gouvernants socialistes libéraux, si tant est qu'ils pensent vraiment au peuple des plus démunis existant et ceux qui les rejoignent jour après jour.

Alors, je voudrais rappeler ici des faits concernant l’État, soit nous le peuple, devant maintenant se sentir coupable d'être trop généreux. Qui ces financiers-ères, banquièrs-ères, créanciers-ères, etc..., et certaines grandes entreprises industrielles de l'automobile et autres, sont ils-elles venus-es chercher, lorsqu'en 2008 et après, ils-elles se sont retrouvés-es au bord du gouffre, de la faillite soit disant "systémique"... ? L’État et nos impôts, nos taxes, nos aides publiques, notre éducation vous et nous ayant formés, notre santé vous et nous ayant soignés, etc..., en bref, la gestion sur le long terme d'un avenir commun a été leur dernier ressort... ! Comment cet État a fait pour vous sauver de cette folie spéculative qui vous a entraîné à ne plus voir ce que vous faisiez, si ce n'est qu'à court terme... ? Nous avons du nous endetter, nous et nos futures générations, tous et toutes autant que nous sommes, pour couvrir vos pertes, celles d'une minorité, celles que vous n’acceptiez pas d'assumer seul... ! Vous croyez vous au casino, dans ce cas là...? Qui aujourd'hui doit payer chèrement, ce prix de votre sauvetage inconsidéré.... ? Ce peuple de travailleuses-eurs, d'ouvriers-ères, d'employés-es, de chômeuses-euses, de retraités-es, de pauvres et de précaires que vous exploitez tant par l'emploi à bas coût, et la baisse des retraites..., que par la consommation dé-raisonnée, irresponsable écologiquement, que vous nous imposez... ! Et maintenant vous voudriez détruire notre bien commun constitutionnalisé en vous attaquant à nos dettes publiques, puisque vous voulez vous en désolidariser, avec notre argent (ces plus de 600 milliards de dettes publiques supplémentaires) que vous avez planqué dans des paradis fiscaux, vous voulez vous faire plus d'argent en profitant de la hausse des taux d'intérêt d'emprunt d’États...? De plus, vous voudriez aussi que notre employabilité, ainsi que nos protections sociales vous soient offertes en cadeaux, à travers un « crédit d'impôt révolving »... ? Mais croyez vous vraiment qu'on va se laisser faire comme ça sans rien dire, et sans rien faire... ? Nous n'acceptons absolument pas de socialiser vos pertes, en vous laissant privatiser les profits des services publics, notre bien commun, que vous comptez vous accaparer...!

Rendez-vous le 1er décembre dans nos rues pour nous faire entendre...! Ces collectifs, mouvements, organisations, syndicats, etc... vous attendent...:

AC ! Gironde, MNCP, Occupons Pôle emploi, Comité des précaires aux Pays Basque, SDF 33, ATTAC 33, LDH Talence, CNT Union local de Pessac, FSU Gironde, Solidaires 33, Sud santé sociaux 33, Convergences et Alternative, EE-Verts, GA, GU, LO  MJCF 33, NPA, PG.... 

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